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Travail : souffrez-vous du syndrome de l’imposteur ?

Avez-vous déjà remis en question votre légitimité au travail alors que vous en aviez les compétences ? Si la réponse est oui, c’est que vous souffrez peut-être du syndrome de l’imposteur. Mais pas de panique, puisqu’il touche près de la moitié des actifs et qu’il est tout à fait possible de s’en défaire. Faisons le point sur ce syndrome avec Sarvesh Dosooye, notre psychologue.

Le syndrome de l’imposteur, également connu sous le nom de syndrome de l’autodidacte, est un état dans lequel on se sent moins compétent qu’on ne l’est en vrai. Les personnes qui souffrent de ce trouble ne mesurent pas leur succès ou leur travail à leur juste valeur. Elles se sentent non légitimes face aux autres et auront peur de se faire démasquer, d’où le sentiment d’imposture, de tromper les autres. Bien souvent, ces personnes n’attribueront pas leurs accomplissements à leur compétence, ni même à leur fruit de leur travail, mais plutôt à des faits extérieurs comme le hasard, les circonstances… D’ailleurs, elles ont tendance à ne voir que le côté négatif et se remettent constamment en question.

50 % des individus sont victimes du syndrome de l’imposteur

« Le syndrome de l’imposteur ne concerne pas un type de personne en particulier. Il peut toucher n’importe qui. Plus de la moitié des individus en ont déjà fait l’expérience au moins une fois dans leur vie », souligne Sarvesh Dosooye. Cependant, le psychologue précise qu’en général plus une personne est compétente, plus elle est susceptible de développer ce syndrome, même si dans tous les cas cela peut arriver à tout le monde.

« Beaucoup de personnes de nos jours ressentent ce sentiment d’imposture. Cela s’explique par notre époque. Nous sommes actuellement dans l’ère de l’information. Plus on accède à l’information, plus on en sait et plus on prend conscience de ce que nous ne savons pas. Cela augmente donc le risque d’être confronté à ce syndrome », explique-t-il. Même si le phénomène de la surinformation amplifie le syndrome de l’imposteur, les facteurs restent nombreux, car si en apparence, ce trouble à l’air simple à comprendre, les mécanismes qui l’entourent peuvent être bien plus complexes.

Le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie

Que vous soyez rassuré : le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie ! D’ailleurs, si c’était une maladie, une grande partie de la population serait malade. Le syndrome de l’imposteur est en fait un mécanisme psychologique qui découle d’une certaine façon de penser. Notamment par rapport au travail, croire que l’on n’est pas à sa place, que l’on n’est pas compétent, l’impression d’être exposé, de tromper le monde, de douter de son intelligence… Ce syndrome engendre des émotions diverses selon les individus. Il existe par ailleurs des moyens pour s’en débarrasser.

Les conseils de notre psychologue pour s’en débarrasser

« En effectuant un travail sur soi, il est tout à fait possible de se défaire du syndrome de l’imposteur », explique le psychologue.

• Se fier aux faits

Son premier conseil est de se fier aux faits et non les jugements. Les faits ne peuvent être niés et ils doivent être pris de manière positive et non négative. C’est comme voir le verre à moitié plein et non à moitié vide. Les faits peuvent reposer sur le travail en lui-même, la productivité ou encore les résultats. Se baser sur les faits peut faire changer la perception que l’on a de soi. Quand on se sent imposteur, on ne prend en compte que les émotions et non les faits. Cela résulte d’un manque d’estime de soi et d’anxiété. Il faut donc apprendre à changer sa façon de penser et la manière dont on voit les choses.

• En parler

Le deuxième conseil du psychologue est simplement d’en parler autour de soi, notamment à ses collègues ou à son supérieur. Avoir leur avis peut rassurer et réconforter quant à l’appréciation de nos compétences et de notre travail. En effet, avoir l’opinion de quelqu’un d’extérieur peut réellement aider à ne plus se sentir imposteur.

• Apprendre à reconnaître les situations

Troisième conseil : apprendre à reconnaître les situations qui font naître ce sentiment d’imposture. Il existe bien souvent des moments ou du moins des situations dans lesquelles on peut se sentir moins légitime que dans d’autres. Il est donc important d’apprendre à les identifier pour mieux les appréhender.

• Ne pas vouloir tout savoir

Enfin, le quatrième et dernier conseil donné par notre psychologue est d’accepter le fait de ne pas tout savoir. Même si nous vivons dans une société de l’information, on peut accéder à tout ce que l’on souhaite connaître en un clic, il faut savoir accepter de ne pas tout connaître. Se demander à chaque fois si on est censé le savoir ou pas pour éviter de culpabiliser. Et surtout, il faut apprendre de temps en temps à ignorer certaines informations.

L’effet Dunning-Kruger

Contrairement au syndrome de l’imposteur, l’effet Dunning-Kruger, qui tient son nom des deux scientifiques qui l’ont théorisé, est un biais intellectuel selon lequel les personnes moins compétentes surestiment leurs capacités et se sentent ainsi supérieures aux autres. Autrement dit, moins elles en savent plus elles croient savoir. Cela altère leur perception et les empêche d’évaluer leurs réelles compétences. L’étude réalisée par les deux scientifiques a également démontré l’effet inverse : les individus qualifiés ont plutôt tendance à sous-estimer leurs compétences.

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