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Nouvelle loi – don d’organes : les malades devront patienter

La transplantation d’organes venant de personnes autres que des proches est désormais possible. The Tissue (Removal, Preservation and Transplant) Bill a été voté le vendredi 25 mai. Cette nouvelle loi comporte les garde-fous nécessaires afin de prévenir tout trafic, a assuré le ministre de la Santé, Anwar Husnoo. Il veut ainsi faire taire toutes les suspicions.

The Tissue (Removal, Preservation and Transplant) Act est désormais une réalité et l’heure est à la mise en place des infrastructures nécessaires. Afin que, dans un premier temps, la transplantation des reins soit possible. Néanmoins, les patients sous dialyse devront patienter plusieurs mois avant de pouvoir en profiter pleinement, car Maurice ne dispose pas actuellement de chirurgiens qualifiés dans le service public.

Comme l’a souligné le ministre de la Santé Anwar Husnoo, il fallait commencer quelque part. « La mise en place des infrastructures se fera petit à petit, a-t-il déclaré au Parlement. Il faut former le Board qui va gérer les transplantations et c’est cet organisme qui va déterminer à qui donner un organe en fonction de la liste préétablie qu’il faudra constituer. »

Dans son ‘summing up’ et avant que la loi ne soit votée avec deux amendements, le ministre Husnoo a voulu apaiser les spéculations et autres appréhensions par rapport à la nouvelle loi, mais il est resté imperméable aux autres amendements proposés par l’opposition.

L’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle dispose d’infrastructures nécessaires pour le don d’organes mais pas de chirurgien expérimenté dans ce domaine. Pour que la transplantation rénale soit de nouveau effective dans cet établissement, la formation du personnel est une des priorités du ministère de la Santé. Selon le ministre Husnoo, médecins et spécialistes seront encouragés à se spécialiser davantage, afin d’avoir des compétences nécessaires dans cette filière. Il prévoit déjà l’aide de chirurgiens étrangers pour les transplantations d’organes le temps que le personnel local soit totalement formé.

Selon Bose Soonarane, secrétaire de la ‘Renal Patients Dialysis Association’, c’est sans doute dans un an que les premières transplantations rénales pourront avoir lieu. « Il faut d’abord constituer la liste des donneurs et des receveurs, établir les compatibilités et faire tous les tests médicaux préliminaires. »

Pour lui, c’est une nouvelle ère pour les patients souffrant d’insuffisance rénale, même si cela va prendre un peu de temps avant que tout ne soit mis en place pour les premières transplantations. Il insiste qu’il faut mettre les craintes de côté et faire confiance à la nouvelle législation au lieu de craindre des maldonnes.

« Il y a des peines sévères prévues pour tout contrevenant et elles sont assez dissuasives pour prévenir le trafic d’organes. » Il insiste aussi pour que le Board soit totalement indépendant.

A cet effet, le porte-parole du Comité amélioration de la santé, Ramesh Purrunsingh, estime que le Board devrait comprendre des représentants d’Organisations non-gouvernementales ou de la société civile qui ont une connaissance dans le domaine médical.

Bose Soonarane et Ramesh Purrunsingh mettent aussi l’emphase sur les dons volontaires et gratuits comme le prévoit la loi. Bose Soonarane dit attendre le discours du Budget pour déterminer la volonté réelle du gouvernement concernant la mise en place du service de transplantation d’organes et connaître la dotation accordée à ce projet.

Qui peut être donneur ?

Le consentement est nécessaire pour chaque donneur et il doit être en bonne santé. Il doit faire une application en écrit à l’‘Organ and Tissue Transplant Board’. C’est cette instance qui sera seule habilitée à autoriser le prélèvement et la transplantation d’un organe.

Différents scénarios sont prévus. Un donneur est celui qui donne son consentement :

  • de son vivant pour qu’un organe lui soit prélevé pour être transplanté à une personne spécifique ;
  • de son vivant pour que ses organes soient prélevés à sa mort et donné à n’importe qui.

Dans le cas du prélèvement cadavérique où une personne n’a pas signifié son intention d’être un donneur ou pas :

  • le Board peut approcher son/sa conjoint(e) ou les membres de sa famille pour avoir l’autorisation de lui prélever un organe ;
  • un membre de la famille peut approcher le Board et proposer les organes d’un proche qui est décédé.

Faut-il le consentement d’un mineur ?

Est-ce que le consentement d’un enfant mineur est nécessaire pour qu’il soit considéré comme un donneur ? Cette question a fait débat, au Parlement. C’est le député Kavi Ramano qui a soulevé ce point et a demandé que le consentement de l’enfant soit aussi recherché en plus de celui de ses parents ou toute autre personne exerçant l’autorité parentale comme le prévoit déjà la loi (Clause 6 (3) (a) et (b).

Soutenu par les autres membres de l’opposition, le ministre Anwar Husnoo, agacé devant le feu roulant de questions subi à ce propos, a expliqué que c’est le Board qui aura la responsabilité de bien informer tout donneur des tenants et aboutissants du don d’organes.

Pour le Deputy Prime Minister, Ivan Collendavelloo, le consentement en écrit n’est pas requis si les parents sont déjà d’accord.

1327 patients sous dialyse

1327 patients sont actuellement sous dialyse. Chaque session coûte environ Rs 1 200 dans le service public et approximativement Rs 3 800 dans les centres de dialyses du privé où les frais sont assurés par le ministère de la Santé. Chaque patient doit effectuer trois sessions par semaine.

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