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« Burnout parental » : comment déculpabiliser les parents qui essayent de tout mener de front ?

Entre les enfants, l’école à la maison, le télétravail et les tâches ménagères…difficile pour les parents de tout mener de front. Le confinement de ces derniers mois a fortement affecté le quotidien des parents. Alors comment apprendre à déculpabiliser pour éviter le « burnout parental » ?

A l’occasion de la journée internationale des familles célébrée chaque année le 15 mai, le Dr Arianna Bonazzi, psychologue clinicienne et membre du comité exécutif de la Société des professionnels en psychologie de l’île Maurice, rassure les parents qui essayent tant bien que mal de tout concilier.

« Pour comprendre les choses, il est nécessaire de se resituer dans la difficulté du moment : ce qui arrive à ces parents est un challenge énorme qui risque de se transformer en « burnout parental ». Il faut rester bienveillant vis- à –vis de soi-même », explique la psychologue clinicienne.

Aujourd’hui, des milliers de parents dans le monde font face à une période très dure à la maison et vivent leurs difficultés avec une relative solitude ainsi qu’un sentiment d’échec, bien souvent difficile à partager. Beaucoup d’entre eux passent par une phase de « burnout » dont les symptômes sont la culpabilité, le sentiment d’échec, la perte de plaisir dans son rôle de parent, l’épuisement physique et une mauvaise image de soi.

Le confinement, un moment difficile pour les familles

Le confinement de ces derniers mois est certainement venu créer un déséquilibre entre les tâches à gérer (professionnelles, scolaires, familiales, domestiques) et les ressources disponibles pour les accomplir. « Se retrouver à devoir couvrir soi-même ces différents rôles demande un temps d’adaptation qu’il n’a pas été possible d’avoir dans l’urgence des mesures sanitaires mises en place durant le confinement », souligne le Dr Arianna Bonazzi.

Se retrouver confiné en famille dans un même espace, en même temps, avec des priorités et des tâches à gérer demande du temps, de l’énergie et n’est pas chose facile du tout.

« Ce n’est pas possible de tout mener de front », Arianna Bonazzi

S’il y a bien un message que la psychologue clinicienne souhaite faire passer c’est « qu’il n’est pas possible de mener tout de front ». Elle recommande aux parents de ne pas placer la barre trop haute et de demander de l’aide dans la mesure du possible aux membres de sa famille y compris aux enfants pour les tâches ménagères par exemple.

Elle conseille éventuellement de chercher un soutien psychologique si le sentiment de culpabilité entraîne des symptômes plus importants tels que le manque de sommeil, l’agitation, le découragement, la perte de plaisir à passer du temps ensemble, les crises de colère ou encore l’apparition de douleurs physiques.

Bien s’organiser pour garder l’équilibre

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C’est important dans ces moment-là de donner une structure à sa journée en définissant des horaires pour travailler et des horaires pour passer du temps ensemble de qualité mais aussi seul avec soi-même. Impliquer tous les membres de la famille dans la gestion de la vie quotidienne est tout aussi nécessaire notamment pour les tâches ménagères. « Bien sûr, cette structure peut varier en fonction de certains paramètres comme le nombre d’enfants à la maison, leur âge, la disponibilité des parents, leurs engagements professionnels, la taille de la maison et la possibilité d’avoir chacun ou non un espace de détente », précise la psychologue clinicienne.

Certains parents devront plutôt se soutenir l’un l’autre. Par exemple tandis que l’un travaille, l’autre se rend disponible pour accompagner les enfants dans leur scolarité, en particulier les plus jeunes. Il faut savoir rester raisonnable sur le temps que l’on passe sur les différentes activités qu’elles soient d’ordre domestiques, professionnelles, familiales ou bien scolaires. D’autre part, il faut apprendre à modérer ses attentes concernant la réalisation de ces différentes activités.

Créer des moments de partage en famille sans se mettre la pression

« En cette période, les enfants peuvent se montrer plus demandant que d’habitude car ils ont besoin d’être rassurés quant aux changements qui sont en cours », explique Arianna Bonazzi. Si certains enfants ou adolescents arrivent facilement à extérioriser leurs émotions et leurs pensées, d’autres peuvent passer au conflit pour exprimer leur frustration concernant les changements d’habitudes.

« Il est avant tout primordial de créer des moments de partage au cours desquels on peut se parler, résoudre les problèmes des uns des autres, réorganiser les tâches domestiques (les plus petits aussi peuvent participer sur choses simples), jouer, lire, et même regarder des films ou des émissions de télévision ensemble. Suivez une routine autant que possible, pour que ces moments de rencontre puissent être prévus dans vos journées », souligne la psychologue.

Les spécialistes du burnout recommandent souvent aux parents de ne pas se « sacrifier » tout le temps pour faire plaisir à leurs enfants, mais leur conseillent plutôt d’organiser des activités qui font plaisir aussi bien aux grands qu’aux petits. Il est également important de pouvoir faire preuve de flexibilité quant aux imprévus qui peuvent venir interférer avec la routine. « Il faut faire de son mieux au jour le jour », conclut-elle.

Des professionnels en psychologie à votre écoute pendant le confinement

Des professionnels en psychologie et en psychothérapie sont disponibles pour vous écouter et vous guider gratuitement durant le confinement sur le Hotline Spécial Covid-19 au numéro + 230 5455 3169.

Arianna Bonazzi en quelques mots

Psychologue clinicienne diplômée à l’Université Catholique de Louvain (Belgique). A Maurice depuis 9 ans, elle travaille avec les enfants et les familles depuis 11 ans. Membre du Comité Exécutif de la Société des Professionnels en Psychologie à l’Ile Maurice, Membre de l’ONG Pédostop, Animatrice d’Ateliers en Discipine Positive pour les Parents, et Animatrice d’Ateliers de Méditation et Relaxation pour Adultes. Elle travaille en profession libérale dans le Nord avec des personnes de différentes origines culturelles et de différents âges.

 

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