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[Psycho] Comment se relever d’un traumatisme

Un traumatisme peut s’avérer être lourd à porter. Comment relever d’un traumatisme ou revivre après un choc ? Le psychologue clinicien Laurent Baucheron de Bouissoudy, du centre OpenMind et l’école SENS à Rose-Hill, nous livre ses conseils.

Le psychologue clinicien Laurent Baucheron de Bouissoudy.

La charge émotionnelle suscitée par un traumatisme dépasse les capacités de l’individu et le freine à gérer ses émotions. Le traumatisme laisse une empreinte dans l’appareil psychique de la personne. Nombreux sont ceux aujourd’hui qui souffrent de stress post-traumatique, lié à un événement de leur vie. Quelques exemples de situations qui peuvent être traumatisantes : rentrer chez soi après un cambriolage, assister à un accident qui a causé des blessés ou être présent lors d’une agression, avoir été soi-même victime de violence.

Le traumatisme psychique ou psychologique peut être détecté à travers plusieurs symptômes post-traumatiques, notamment un sentiment d’angoisse qui oppresse la personne en permanence. « Etre envahi au cours de la journée par des images voire des « flashs » concernant la scène traumatisante. S’ensuit alors un sommeil perturbé, agité avec des cauchemars. » Autant de signes qui doivent être pris en compte lorsqu’on a été victime ou témoin d’un événement traumatisant.

Cependant, surmonter un traumatisme n’est pas chose impossible. Cela se fera en plusieurs étapes mais demande l’avis d’un professionnel. « Il existe plusieurs méthodes pour aider une personne qui a subi un ou des traumatismes. L’EMDR est une méthode spécialement adaptée au traitement des traumatismes. La guérison d’un trauma passe par différentes étapes qui visent à permettre au sujet concerné d’intégrer petit à petit l’expérience à laquelle il a été confrontée. Comprendre, donner du sens, se créer des représentations émotionnellement acceptables permettront petit à petit à la personne de se relever d’un traumatisme », explique le psychologue clinicien, Laurent Baucheron de Boussoudy.

« Ce n’est pas seulement l’événement qui est traumatisant mais plutôt la façon dont il est vécu. » Au fur et à mesure de notre développement, chacun d’entre nous a été sûrement confronté à des situations pénibles. À chaque fois que nous sommes tombés, qu’un enfant a cherché la bagarre et a exercé de l’agressivité, toutes les fois que nous avons entendu parler d’un problème ou d’un drame, il y a eu des personnes qui, par leur attitude, ont contribué à créer en nous une mémoire émotionnelle.

Le psychologue fait ressortir que, qu’un bruit terrifiant qui réveille en sursaut un bébé endormi peut avoir diverses retombées. Par exemple, si la personne crie avec affolement : « Mais, ce n’est pas possible de faire autant de bruit, ils ont réveillé le bébé ! », cet enfant va alors associer le bruit des pétards, d’une moto ou d’un outil électrique à un stress émotionnel intense, précise le psychologue. En revanche, il souligne que si l’adulte s’approche de l’enfant en disant avec une voix paisible, douce et « contenante » : « N’aie pas peur c’est juste une moto qui vient de passer ou des voisins qui font la fête et qui ont fait sonner des pétards », alors l’enfant pourra intégrer dans son « appareil psychique » que ce qui pouvait apparaître comme stressant est en fait un phénomène normal de la vie quotidienne.

Laurent Baucheron de Boussoudy précise que « l’émotion a été « neutralisée », positivée, humanisée, elle est acceptable ». De cette façon, les personnes gèrent de façon différente les expériences et les épreuves plus ou moins choquantes que la vie leur inflige. Les mêmes événements ne seront pas aussi traumatisants pour les uns et les autres. Bien que les symptômes puissent s’estomper avec le temps, le traumatisme va rester dans la mémoire voire l’inconscient de la victime durant tout le restant de sa vie. « Sans une thérapie adaptée, les séquelles d’un traumatisme ne vont jamais disparaître », précise le psychologue.

L’Ong OpenMind offre des espaces d’expression aux enfants

Le psychologue Laurent Baucheron de Bouissoudy travaille à l’Ong OpenMind. Le centre accueille des enfants portant des signes de troubles post-traumatiques. OpenMind travaille sur les enfants afin qu’ils regagnent confiance en eux. L’Ong leur permet de développer une nouvelle mémoire faite d’expériences positives. Parallèlement, OpenMind leur offre des espaces d’expression seul ou en groupe afin qu’ils puissent extérioriser la charge émotionnelle qui continue à les faire souffrir.

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