Vitiligo : tout savoir sur cette maladie de la peau

Le vitiligo est une maladie qui affecte la peau. Bien qu’elle soit bénigne d’un point de vue clinique, elle peut être psychologiquement dure à vivre à cause du regard des autres. En cette Journée mondiale du vitiligo, le Dr. Karishma Deenoo, dermatologue, nous dit tout sur cette maladie.
Qu’est-ce que le vitiligo ?
Le vitiligo est une maladie chronique de la peau qui se caractérise par des dépigmentations. Ces dépigmentations forment des taches blanches qui peuvent affecter n’importe quelle partie du corps. Généralement, les zones les plus touchées sont le visage, le cou, les mains, mais aussi les plis cutanés. Les pourtours de ces taches peuvent être lisses ou irréguliers, avec ou sans inflammation. Le vitiligo peut également se développer à la racine des cheveux, qui deviennent alors blancs ou gris. À savoir qu’il existe deux types de vitiligo reconnus : le vitiligo segmentaire et le vitiligo généralisé. Dans le premier cas, les taches se limitent souvent à une seule partie du corps et n’évoluent guère. Dans le deuxième cas, les taches sont bilatérales et symétriques. Ce type de vitiligo peut s’étendre au point d’entraîner une dépigmentation totale. Il arrive dans de rares cas que la maladie affecte tout le corps. On parle alors de vitiligo universel.
Quelles sont les causes du vitiligo ?
Le vitiligo est causé par un manque de mélanine dans la peau. La mélanine ou le pigment qui permet de donner sa couleur à la peau est produit par les mélanocytes de la peau. Dans le cas de vitiligo, il n’y a pas assez de mélanocytes qui travaillent pour produire la mélanine, ce qui occasionne des plaques blanches sur la peau ou bien décolore les cheveux. Les professionnels de la santé pensent que le vitiligo généralisé vient d’une réaction auto-immune selon laquelle le système immunitaire de l’organisme attaque ses propres cellules et tissus.
Existe-t-il un traitement contre le vitiligo ?
Il n’existe toujours pas de traitements contre le vitiligo. En revanche, il existe des moyens d’améliorer l’apparence de la maladie et de rendre les taches moins visibles. Il existe par exemple des crèmes, des comprimés, de traitements de photothérapie ou aux lasers qui peuvent être effectués pour stimuler la repigmentation de la peau. L’effet est généralement temporaire et ces moyens ne peuvent prévenir la propagation des taches. Des remèdes naturels à base de plantes sont souvent utilisés, mais leurs effets sont contestables.
Qu’en est-il de l’aspect psychologique de la maladie ?
La préoccupation majeure des personnes atteintes est l’aspect visuel de la maladie. Habituellement, le vitiligo ne s’accompagne d’aucun symptôme sauf dans de très rares cas où l’on peut souffrir de démangeaisons ou de complications (autre que les coups de soleil). La première raison de consultation est liée à la visibilité des taches, surtout sur les peaux foncées. Beaucoup de femmes ainsi que des parents avec leurs enfants viennent voir le dermatologue pour trouver des solutions qui pourront diminuer l’apparence de leurs plaques, en particulier quand elles sont placées sur des parties visibles comme le visage ou les mains. Il est important pour un dermatologue de bien conseiller les patients au sujet de la maladie qui pose principalement un problème d’ordre esthétique. D’ailleurs, cacher les taches avec du maquillage est chose très courante. D’autre part, il est tout aussi nécessaire de faire comprendre au public que le vitiligo n’est pas une maladie contagieuse et qu’elle ne peut pas se transmettre par le toucher.
Quelles sont les précautions à prendre quand on est atteint de vitiligo ?
Les personnes atteintes de vitiligo doivent limiter leur exposition au soleil et utiliser des crèmes solaires ayant un indice de protection élevé. En effet, les zones touchées par la maladie sont plus fragiles et donc plus sujettes aux coups de soleil. Certains facteurs comme le stress, certaines blessures ou des produits chimiques peuvent exacerber la situation. Enfin, les patients doivent se soumettre à certaines analyses sanguines pour exclure toute autre maladie auto-immune.