Enceinte après 40 ans : les risques de la grossesse tardive
Concevoir un enfant après 40 ans est un phénomène de plus en plus commun. Obligations professionnelles, allongement de l’espérance de vie ou encore développement des techniques de fertilité sont les quelques facteurs pouvant expliquer cela. Toutefois, une grossesse tardive comporte plusieurs risques. Le Dr Veyasen Pyneeandee fait le point.
Il y a quelques mois de cela, Adriana Karembeu annonçait sa grossesse. À 46 ans, l’actrice, mannequin et animatrice de télévision, attend son premier enfant. À Maurice, Anita est devenue la première femme à avoir donné naissance à son premier enfant à l’âge de 62 ans. C’était en septembre 2017. Cela a été possible grâce au gynécologue Dr Veyasen Pyneeandee. « Depuis le cas d’Anita, j’ai accueilli entre cinq à dix patientes âgées de plus de 40 ans. Elles viennent pour des traitements d’infertilité et de grossesse », dit-il.
Il affirme que le nombre de grossesses après 40 ans est en augmentation constante. « Depuis ces quinze dernières années à Maurice, les femmes ont une grossesse tardive. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela, notamment les obligations professionnelles. De plus, certaines ont déjà des enfants d’un premier mariage, mais désirent fonder une famille avec un nouveau partenaire.»
« La durée et la qualité de vie sont aussi prises en considération. De nos jours, une quarantenaire jouit d’une bonne santé et cela augmente ses chances de concevoir », explique le gynécologue. Il ajoute que l’espérance de vie de la femme a quasiment multiplié par deux. Cela veut dire qu’elle n’a pas encore atteint la moitié de son âge, même si elle n’a pas enfanté à 40 ans.
Aide médicale
La grossesse à 40 ans peut survenir naturellement ou avec une aide médicale. « Léridon, un épidémiologiste français, a indiqué qu’une quarantenaire qui n’a pas rencontré de problèmes en un an a à peu près entre 35 % et 40 % de chances d’être enceinte. Celles qui éprouvent des difficultés à concevoir, consultent les spécialistes », dit-il.
Cependant, dans certains cas, les techniques de procréation ne fonctionnent pas correctement après l’âge de 40 ans. Les techniques, parmi lesquelles on retrouve la fécondation in vitro ou encore le don d’ovocyte, coûtent entre Rs 100 000 à Rs 200 000.
Il observe qu’une quarantenaire est susceptible de souffrir de diabète de grossesse ou d’hypertension artérielle. Ce risque est deux fois plus élevé à cet âge qu’à 20 ans, de même que le taux de fausse couche. Une anomalie des chromosomes chez l’enfant est aussi plus grande, le plus connu étant la trisomie.
Les saignements et les grossesses multiples sont également fréquents. Il fait ressortir que le nombre de césariennes pratiqué chez la femme enceinte à 40 ans et plus est davantage important. Il est donc vital pour la femme d’être suivie par un médecin pendant sa grossesse. « Un suivi permet de détecter les complications et de les traiter le plus vite possible. L’évolution du fœtus est aussi surveillée de très près », soutient le gynécologue.
Ceci dit, une grossesse tardive peut être bénéfique pour la maman comme pour son enfant. « Une étude de The European Journal of Developmental Psychology, a révélé que la femme qui a un enfant après l’âge de 33 ans avait deux fois plus de chance de vivre jusqu’à 95 ans, contrairement à celles qui accouchent de leur dernier enfant avant 29 ans. L’enfant a également moins de problèmes comportementaux, sociaux et émotionnels », résume le docteur Pyneeandee.
« Malgré les risques de complications élevés, certaines femmes de 40 ans vivent bien leur grossesse et mettent au monde des bébés en bonne santé », conclut le Dr Veyasen Pyneeandee.