Psycho : l’hypocondrie ou le malade imaginaire…
Ils sont convaincus qu’ils sont malades. Ils développement des angoisses à chaque douleur qui surgit et qu’ils pensent être une maladie. Les hypocondriaques se découvrent des « maladies imaginaires » qui peuvent très vite virer à l’obsession. Le psychologue Laurent Baucheron de Boissoudy nous éclaire.
Comment reconnaître un vrai hypocondriaque d’un faux ? « On appelle hypocondrie la tendance chez certaines personnes à se croire réellement malades, alors qu’objectivement, elles ne souffrent médicalement d’aucune affection », souligne le psychologue Laurent Baucheron de Boissoudy. Ce terme aurait été créé par Hippocrate. Il désigne initialement des sujets se croyant atteints de maladies affectant les organes situés dans les hypocondres en haut de l’abdomen.
Une tendance hypocondriaque en est une forme atténuée. Les sujets concernés sont angoissés dès qu’ils sentent une douleur ou une simple sensation inhabituelle dans une région de leur corps. Ils sont, alors, persuadés d’être atteints d’une grave maladie. L’hypocondrie se caractérise par des douleurs thoraciques, des troubles urinaires, des céphalées, davantage ressentis et interprétés que réels.
Néanmoins, ce qui caractérise l’hypocondriaque c’est la conviction systématique d’être malade et sa quête incessante de soins. Ces préoccupations hypocondriaques constituent fréquemment la « vitrine » d’une dépression chronique.
« Les médecins ne prennent jamais à la légère les plaintes d’un patient hypocondriaque et pour ne pas passer à côté d’une véritable maladie, ils préfèrent vérifier en profondeur l’état de la personne. Seul un examen clinique rigoureux pourra amener le clinicien à poser un diagnostic précis sur l’état de santé d’un malade, même s’il s’agit d’un malade imaginaire. »
La personne hypocondriaque passe son temps à se plaindre
Cette situation de constante maladie peut s’avérer exaspérante pour l’entourage. « La personne hypocondriaque passe son temps à se plaindre et à tenter de détourner toute l’attention sur elle. Son côté obsessionnel et plaintif finit par faire perdre patience aux proches. L’hypocondriaque est de bonne foi, il ne fait pas semblant, mais l’entourage n’a pas à cautionner ses angoisses et ses bobos qui sont en fait dans sa tête. »
Pour mieux gérer cela, le psychologue conseille vivement de se renseigner et de se documenter sur les symptômes des différentes maladies. De cette façon, vous serez plus sûr de pouvoir l’identifier et ainsi de ne pas extrapoler sur des symptômes approximatifs.
« Malheureusement, ce sont souvent des personnes extrêmement bien documentées qui souffrent d’hypocondrie. Elles sont tellement conscientes de leurs corps et des risques possibles qu’elles finissent par sentir et croire qu’elles sont atteintes de graves maladies », explique le psychologue.
Les traitements de l’hypocondrie sont avant tout des approches psychothérapeutiques de type comportementales, cognitives ou inspirées de la psychanalyse. Par définition, aucun traitement ne pourra soulager un patient, dont la maladie consiste justement à avoir besoin de se croire malade. « Il faut prendre le temps de voir avec la personne, comment dans son histoire personnelle, la maladie a pu jouer un rôle et entraîner par-là même des « bénéfices secondaires » ».
Par exemple, il n’est pas rare chez certains malades chroniques de découvrir qu’enfants, c’est seulement lorsqu’ils étaient souffrants que leur maman s’occupait d’eux. Être malade est alors intimement associé au fait de recevoir de l’attention.