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Covid-19 : Quel est l’impact du confinement sur les personnes en situation de handicap ?

Le fait d’être confinée entraîne un manque de stimulation holistique auprès d’une personne en situation de handicap. Quid de l’impact du confinement sur elle ? Faisons le point avec l’équipe paramédicale de l’Association de Parents d’Enfants Inadaptés de l’Ile Maurice (APEIM), composée de la physiothérapeute Camille Wiehe, du psychologue Julien Quenette, des ergothérapeutes Loveena Luximon et Marie Françoise Montocchio, ainsi que l’orthophoniste Kusum Dookheea.

L’équipe paramédicale de APEIM
L’équipe paramédicale.

Face au confinement, une personne en situation de handicap est particulièrement touchée sur le plan sensoriel, langagier, moteur et social, entre autres. De plus, elle peut aussi développer des troubles du comportement, comme la violence, l’agressivité, les fugues ou l’enfermement sur soi-même. Une personne en situation de handicap a besoin d’une routine et d’être accompagnée dans ses activités quotidiennes, car répéter des actions consolide ses acquis et le permettent ainsi d’éviter le risque de régression. D’où l’importance de sa prise en charge adaptée à son handicap par une équipe pluridisciplinaire.

Changement dans les routines

Il va sans dire que face au confinement, les personnes en situation de handicap subissent des changements de routine et le stress parental peut avoir un impact sur le développement de l’enfant. En période de confinement, les parents ont beaucoup plus de choses à gérer et portent plusieurs casquettes à la fois. Ils doivent s’occuper des enfants et travailler depuis la maison.

Pour les familles provenant de milieux sociaux défavorisés ou ayant subi une baisse des revenus, la situation est encore plus difficile, par exemple pour se procurer des denrées alimentaires. Par ailleurs, ce confinement est un événement sans précédent dans l’histoire et c’est difficile de l’expliquer aux enfants. L’équipe de l’APEIM a aussi fait un constat que le confinement a vu une augmentation de la violence domestique à travers le pays dont les enfants peuvent en être témoins et victimes.

Après le confinement, un retour à zéro ?

« Il est possible d’observer des régressions dans tous les domaines, dont des troubles alimentaires, une fixation des rétractions musculaires, une aggravation ou une apparition de déformation, une régression langagière liée à une sous stimulation, une forte exposition aux écrans et une régression motrice, entre autres. Cependant, l’équipe paramédicale fait remarquer que, toutefois, ce n’est pas un retour à zéro. Selon elle, il faut limiter les dégâts pour consolider les acquis. « Heureusement grâce à la plasticité cérébrale, les connexions sont toujours existantes et il faut les restimuler, » indique-t-elle.

Qu’en est-il des problèmes de santé ?

« Il en existe plusieurs. Des exemples sont les troubles alimentaires comme la prise de poids, des difficultés à avaler, d’une sélectivité de l’enfant qui refuse certaines textures ou n’accepte que très peu d’aliments, soulignent les paramédicaux. De plus, les personnes en situation de handicap peuvent aussi avoir des troubles du sommeil, des déformations osseuses et des rétractions musculaires. « Tout cela peut également entraîner des problèmes respiratoires et digestifs, entre autres », fait ressortir l’équipe paramédicale de l’APEIM.

Selon cette dernière, le confinement augmente également le risque de dépression chez l’enfant et de l’adulte en situation de handicap ainsi que des comportements à risques. « Certains patients ont également eu une rupture dans leur suivi médical de par la difficulté à se procurer les médicaments et à en contrôler le dosage, » partage-t-elle.

Comment faire face à des repères chamboulés ?

D’emblée, l’équipe paramédicale répond que la première chose à faire est de reconnaître et d’accepter son ressenti. « Il ne faut pas avoir peur de parler de la situation avec les enfants. Au contraire, il faut les rassurer en leur expliquant avec des mots simples et en faisant des activités adaptées à leur âge : histoires, jeux de rôles ou encore des images, » suggère-t-elle.

Cela tout en soulignant l’importance de structurer les activités de leur vie quotidienne grâce à la mise en place de routines et d’un emploi du temps visuel. Toutefois, un aspect à ne pas négliger est la mise en place des règles qui ont été préalablement discutées et choisies en famille. « Il faut aussi valoriser et responsabiliser l’enfant en le faisant participer aux activités de la vie quotidienne de la maison. Cela vous permettra de passer du temps avec l’enfant et il sera heureux de vous aider. Vous pouvez aussi téléphoner à votre famille et vos amis en sa présence, » conseille l’équipe.

Celle-ci dira cependant que si l’enfant a du mal à comprendre que vous travaillez, il faut alors aménager votre bureau pour lui laisser un espace. « C’est un moyen pour lui de comprendre que vous travaillez. De plus, faites-le participer à des thérapies en ligne, » conseillent encore une fois les paramédicaux.

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