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Confinement : Quelques solutions pour calmer son anxiété avec le psychiatre Dr Runjeet

Les raisons sont nombreuses pour que votre moral flanche en cette période de confinement total lié à la pandémie du coronavirus à Maurice. Fort heureusement, il est possible d’agir pour calmer l’anxiété et son niveau de stress par rapport aux risques de contamination et au fait d’être enfermé à domicile. Faisons le point avec le psychiatre, le Dr Abhijay Runjeet.

« Face à la crise sanitaire mondiale causée par le coronavirus et le confinement total imposé par l’État mauricien, il est tout à fait normal que les personnes commencent à avoir peur de ce qui se passera dans les jours à venir. Tous se demandent pendant combien de temps, ils seront confinés à la maison, » indique le Dr Abhijay Runjeet. Ce dernier explique que le stress peut entrainer une multitude de symptômes. « Tout comme pour l’adulte, l’enfant et une personne âgée peuvent aussi souffrir des pertes d’appétit, de sommeil, mais encore du manque de volonté de faire leurs activités quotidiennes, » dit-il.

Dr Abhijay Runjeet.
Dr Abhijay Runjeet.

Selon le psychiatre, si la personne ne parle pas de ses symptômes et ne se fait pas traiter, le stress peut l’entrainer dans une dépression. Il fait aussi ressortir que l’anxiété est une sensation normale d’inquiétude et d’angoisse que ressentent tous les êtres humains. Cependant, elle peut devenir handicapante si elle est chronique.

« Quand l’anxiété est permanente, elle cause des épisodes d’angoisse très fréquents chez une personne. Ainsi, elle est considérée comme une maladie à part entière, d’où l’importance de reconnaitre les signes et les causes de l’anxiété afin d’avoir recours aux traitements existants pour la soigner, » renchérit le professionnel de santé.

 

 

 

Qu’est-ce qu’une crise d’angoisse ?

La crise d’angoisse ou crise de panique est un épisode qui se manifeste par une peur intense de mourir ou de perdre tout contrôle. Elle se manifeste par des symptômes physiques comme psychiques et survient de façon brutale. Elle peut durer entre quelques minutes à quelques heures.

« Tout le monde peut subir une crise d’angoisse, mais elle devient problématique lorsqu’elle devient chronique. D’ailleurs, on estime qu’environ 10 % de la population souffre d’une attaque de panique isolée chaque année, parmi une majorité de femmes et de jeunes âgés entre 15 à 45 ans, » fait ressortir le psychologue.

Quid des symptômes ?

La crise d’angoisse présente de nombreux symptômes physiques caractéristiques d’une frayeur intense : tachycardie (augmentation du rythme cardiaque), palpitations cardiaques, tremblements, sueurs froides, gêne respiratoire (sentiment d’étouffement ou d’étranglement, voire même une difficulté à trouver son souffle), douleurs dans la poitrine, vertiges, malaise, nausées et vomissements. Ces signes surviennent de façon soudaine et durent en moyenne une demi-heure.

Ces troubles physiques s’accompagnent également de troubles psychiques. « Une personne souffrant d’une crise de panique a des pensées néfastes dues à la sensation de perte de contrôle de ses émotions ou de ses gestes. Cela se traduit également par différentes peurs, celles de mourir, de devenir fou, de s’évanouir ou encore de faire une attaque cardiaque ou cérébrale, » dit-il.

Comment se déclenche-t-elle ?

Sans élément déclencheur, une crise d’angoisse peut être spontanée, mais le plus souvent, elle est déclenchée par un trouble sous-jacent. Il peut s’agir d’une phobie à un objet ou à une situation, par exemple. La crise est, dans ce cas, souvent de courte durée, » énonce le Dr Abhijay Runjeet. Il ajoute que la crise d’angoisse peut aussi s’expliquer par un trouble de panique lié à un traumatisme social récent (décès, divorce, accident) ou une dépression. « L’origine de la crise d’angoisse peut être aussi beaucoup plus lointaine et résulter d’un traumatisme ancien qui remonte à la surface. Dans ce cas, on parle alors de syndrome de stress post-traumatique. Par ailleurs, une consommation de certaines drogues (hallucinogènes, cocaïne, amphétamines) ou médicaments peut également entrainer une crise d’angoisse, » renchérit le psychiatre.

Respirer pour la calmer !

En cas de crise d’angoisse, la première chose à faire est de se concentrer sur sa respiration. En effet, il faut la ralentir en respirant dans un sac en papier par exemple, car cela permet souvent de dissiper le malaise. Cependant, en cas d’épisodes fréquents, il faut se tourner vers un avis médical. « Un médecin peut dans ce cas, prescrire des anxiolytiques (benzodiazépines) qui permettent de soulager les symptômes. Attention, ils peuvent cependant entrainer une addiction et des effets secondaires, » fait ressortir Dr Abhijay Runjeet.

Quant au traitement à long terme, le psychologue explique que le but est de traiter le traumatisme ou la phobie à l’origine de la crise d’angoisse, notamment à travers une thérapie cognitive et comportementale qui se déroule sur plusieurs séances individuelles ou en groupe. Pour ne pas s’angoisser lors du confinement total, tout un chacun doit écouter et mettre en pratique toutes les consignes données par les autorités concernées pour lutter contre la pandémie.

5 Astuces pour être mentalement au top !

  1. Faire de la lecture.
  2. Pratiquer de la méditation.
  3. Jouer à des jeux de société : Scrabble, Monopoly, Pictionnary…
  4. Faire de l’exercice.
  5. Parler des choses angoissantes avec ses proches tout en pratiquant la distanciation sociale.
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