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Automédication : attention aux dangers

Alors que la France veut interdire la vente libre de certains médicaments tels que le paracétamol, l’ibuprofène ou l’aspirine, le débat sur l’automédication refait surface. Revenons sur les dangers que comporte cette dernière avec le Dr Yusuf Ali Fedally, médecin généraliste.

Qui n’a jamais pratiqué l’automédication ? Une douleur, un mal de tête et vous voilà à chercher dans votre pharmacie personnelle, à demander conseil à votre entourage ou à consulter Internet pour vous soigner. Si l’automédication est entrée dans les moeurs et en constante augmentation depuis ces dernières années, elle n’est pourtant pas sans danger.

Quels sont les risques et les dangers de l’automédication ?

« Les dangers de l’automédication sont nombreux, surtout quand cette dernière n’est pas maîtrisée. Elle peut dans certains cas avoir de lourdes conséquences sur la santé », explique le Dr Yusuf Ali Fedally. Il ajoute que « se soigner seul peut aggraver certains maux, voire même entraîner d’autres maladies ».

Les risques peuvent être dus au médicament lui-même en fonction de ses composants, s’il y a une toxicité méconnue ou lorsque sa date de péremption a expiré. Mais les risques de l’automédication ne s’arrêtent pas là : ils peuvent être liés à la prise. Dans ce cas, il peut s’agir par exemple d’une erreur de dosage, de la non-prise en compte des allergènes et d’une méconnaissance des effets secondaires, entre autres.

D’autre part, lorsque plusieurs médicaments sont pris en même temps, il peut y avoir des interactions médicamenteuses qui peuvent occasionner des accidents iatrogènes parfois graves. Enfin, il y a également des risques lorsqu’un médicament est pris alors que ce n’est pas nécessaire. « C’est souvent le cas pour les antibiotiques qui sont pris à tout va. Or, si vous souffrez d’une infection virale, un antibiotique ne sera pas efficace. De plus, vous risquez également de développer une résistance », souligne le médecin généraliste.

Enfin, lorsqu’un patient décide lui-même de se soigner, cela peut s’avérer problématique pour le corps médical. En effet, l’automédication peut causer un retard de diagnostic, masquer certains symptômes ou encore fausser certaines analyses.

Dans quels cas ne pas pratiquer l’automédication ?

Même si personne ne devrait avoir recours à l’automédication, cette dernière est fortement déconseillée aux personnes atteintes de maladies chroniques, aux personnes âgées, aux femmes enceintes ou allaitantes, aux nourrissons ou encore aux enfants. En effet, ces personnes sont par définition plus fragiles et vulnérables. De plus, les patients polymédiqués doivent toujours demander conseil à leur médecin avant de prendre quelconque médicament.

« Que vous fassiez partie de cette catégorie de personnes ou non, vous ne devez en aucun cas utiliser des médicaments ayant dépassé leur date de péremption, ni même de médicaments préalablement prescrits sous ordonnance comme les antibiotiques par exemple », affirme le docteur.

Surdosage = danger

En juillet dernier, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament en France a décidé de faire figurer sur toutes les boîtes de paracétamol « surdosage = danger » pour sensibiliser les individus aux risques liés à ces derniers et limiter l’abus. Les premières boîtes ayant cette nouvelle mention devraient arriver courant octobre/novembre. Rappelons que la posologie à ne pas dépasser pour un adulte en bonne santé de plus de 50 kilos est de 3 grammes par 24 heures, c’est-à-dire 1 gramme par prise avec un espace d’au moins 6 heures entre chaque prise.

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