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Quels sont les plastiques potentiellement dangereux pour la santé ?

De la bouteille d’eau aux emballages des supermarchés, en passant par les tupperwares, le plastique alimentaire est difficile à éviter. Quels sont les risques potentiels pour la santé et quelles mesures de précaution adopter pour limiter les impacts ? Le Dr Pierre Souvet, cardiologue et président de l’association Santé Environnement France, répond..

Emballages alimentaires, vêtements, jouets : le plastique est partout. Or, cette matière relâche, de sa fabrication à sa dégradation, des substances toxiques à la fois pour l’environnement et notre santé.

Mais comme le souligne un récent rapport du Center for International Environmental Law, un manque de connaissance sur la composition chimique, sur les processus de fabrication du plastique et de ses additifs rend difficile la mesure de l’impact réel des dangers pour la santé.

Plusieurs études ont toutefois pointé des risques liés à l’ingestion de plastiques alimentaires. Relaxnews fait le point avec le Dr Pierre Souvet, président de l’association Santé Environnement France.

Quels sont les plastiques les plus dangereux ?

Pierre Souvet : Il existe plusieurs familles de plastiques, répertoriées de 1 à 7. Les plus potentiellement toxiques sont le polyéthylène téréphtalate (PETE), le polychlorure de vinyle (PVC), le polypropylène (PP), le polystyrène (PS) et le polycarbonate (PC), qui correspondent respectivement aux numéros 1, 3, 5, 6 et 7.

Les plastiques les plus toxiques sont ceux que l’on retrouve dans les produits alimentaires. Il faut bien comprendre que le danger n’est pas que dans le plastique en lui-même, mais également dans l’additif utilisé pour le fabriquer, ainsi que le produit de dégradation qui peut lui aussi être toxique.

L’un des plastiques les plus problématiques est le PETE, que l’on retrouve dans les bouteilles d’eau minérale. Le PETE peut générer de l’antimoine, un métal potentiellement cancérigène, qui passe du contenant au liquide ingéré. Au Moyen-Age, il était utilisé comme vomitif. C’est un cousin de l’arsenic.

Plus on garde le contenant longtemps et plus il est exposé à la chaleur, plus les risques sont grands. Comme on ne trouve pas toujours d’eau potable, il faut respecter ces mesures de précaution.

Et si on utilise une gourde en plastique ?

P.S : C’est la durée de contact du plastique avec le liquide qui va jouer. L’avantage de la gourde, c’est que si on la remplit le matin et qu’on la boit dans la journée, il n’y a aucun problème. Alors que les bouteilles en plastique que l’on achète au supermarché peuvent passer plusieurs heures en pleine chaleur sur un parking avant d’atterrir en rayons. C’est donc plus problématique, puisqu’on ne connaît pas son cheminement.

Qu’en est-il des autres plastiques ?

P.S : Là aussi, les risques sont importants si le plastique est chauffé. A priori, pas de souci avec le film alimentaire, puisque cela ne viendrait pas à l’esprit des gens de le passer au micro-ondes. Mais pour certains plastiques, des microparticules peuvent se disperser même quand elles ne sont pas soumises à la chaleur.

C’est notamment le cas pour les plastiques souples ou en PVC, comme des emballages utilisés pour les viandes et la charcuterie, qui libèrent des dioxines et des phtalates.

Le polypropylène, que l’on trouve par exemple dans les accessoires types tupperware, pose aussi problème. Pour ce type de contenant, les particules des plastiques passent du contenant aux aliments, même à froid.

Précisément, quels sont les risques ?

P.S : Plusieurs études ont montré que l’un des additifs utilisés pour le polypropylène a une activité oestrogénique. Additionné à d’autres perturbateurs endocriniens du quotidien, il pourrait donc potentiellement favoriser le cancer du sein.

Le polycarbonate pose également problème, notamment pour les bisphénols A, reconnus comme des perturbateurs endocriniens et interdits dans les récipients alimentaires comme les biberons, les canettes ou les boîtes de conserve depuis janvier 2015.

L’Anses a fait une étude sur l’ensemble des substituts aux bisphénols A, mais en a conclu qu’aucune certitude n’était possible concernant leurs effets non toxiques. Une étude publiée en 2015 a par ailleurs montré que les bisphénols F et S étaient étaient aussi agressifs pour la fertilité que les bisphénols A.

Enfin, il y a le polystyrène, souvent utilisé dans les barquettes pour les fast-foods, qui serait potentiellement cancérigènes.

Comment faire pour limiter l’impact du plastique dans les produits alimentaires, quand on ne peut pas l’éviter ?

P.S : Transvaser le plus tôt possible les produits dans des contenants en matière inerte comme le verre. Et surtout, ne jamais chauffer du plastique, quel qu’il soit.”

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