Le baby-blues, qu’est-ce que c’est ?
En quelques minutes, passer du rire aux larmes, de la joie au désespoir, le baby-blues touche près de 60 %, voire plus, des femmes qui accouchent. Cependant, il est totalement différent d’une dépression post-partum. Faisons le point avec la psychiatre Dr Hemlata Charitar-Sookha du Wellkin Hospital.
« De nombreux changements hormonaux et physiologiques se produisent lors de la grossesse, car c’est une période assez difficile pour la plupart des femmes », explique Dr Hemlata Charitar-Sookha, psychiatre au Wellkin Hospital.
Ces changements, qui surviennent souvent quelques minutes ou quelques heures après l’accouchement, ont une grande influence sur l’humeur des jeunes mamans. En général, le baby blues, qui est un orage hormonal, émotionnel et existentiel survient trois jours après l’accouchement.Il est lié à la conjonction de plusieurs phénomènes, dont la fatigue, la chute des progestatifs (hormones de la grossesse) et un bouleversement psychologique, entre autres.
La jeune maman doit être maternée aussi
En principe, le baby-blues ne dure que quelques jours et ne nécessite pas de traitement. Son évolution dépend de l’attitude des proches de la jeune maman et des
soignants qui doivent la rassurer, voire la materner. De plus, il est primordial que la jeune mère prenne soin d’elle-même. Elle doit aussi maintenir un mode de vie sain avec une alimentation équilibrée et prendre des suppléments d’oméga-3. La psychiatre conseille également à la nouvelle maman de parler à quelqu’un de confiance et demander de l’aide si besoin. La jeune mère peut aussi marcher à l’extérieur, si son état de santé la permet, car respirer de l’air frais pendant quelques minutes lui sera très bénéfique.
Quid de la dépression post-partum ?
On parle de dépression post-partum si le baby-blues dure au-delà de 10 jours. C’est une maladie qui affecte de nombreuses femmes et même des hommes après la naissance du bébé. Il y a plusieurs symptômes, dont une tristesse extrême, de l’anxiété, des sautes d’humeur, des changements dans le sommeil et l’appétit, la fatigue, la perte d’intérêt pour le bébé ainsi qu’un sentiment de désespoir. Certaines personnes peuvent même avoir des pensées suicidaires et c’est pourquoi l’aide médicale d’un psychiatre est nécessaire.
Facteurs de risque
Les personnes suivantes sont plus à risque de développer une dépression post-partum :
- Ayant déjà souffert de dépression
- Avec des antécédents familiaux de dépression
- Qui sont stressées
- Ayant récemment vécu des événements stressants, comme un souci financier
- Qui ne bénéficient pas de soutien familial
La psychiatre explique que malheureusement de nombreuses femmes souffrent en silence. « Elles considèrent leur état comme normal et ne demandent pas de l’aide. Celles qui le font viennent quand leurs symptômes se sont aggravés », renchérit la psychiatre. Elle fait remarquer qu’il y a un manque d’informations sur les problèmes de santé mentale et plus encore sur la dépression post-partum. « Pourtant, les conséquences sont graves, car la relation entre le bébé et la maman peut être fortement compromise quand la dépression n’est pas traitée avec un impact certain sur la santé émotionnelle du bébé, » conclut Dr Hemlata Charitar-Sookha.
Les pères également atteints
Pour les pères qui souffrent de dépression post-partum, Dr Hemlata Charitar-Sookha indique que dans les cas graves, un soutien familial, une psychothérapie et une aide médicale sont nécessaires. « De plus, la personne atteinte de dépression post-partum doit aussi s’occuper d’elle comme adopter un mode de vie sain qui consiste en une alimentation équilibrée et une activité physique régulière », indique la psychiatre. Au niveau des symptômes, on retrouve l’irritabilité, la modification des habitudes alimentaires et du sommeil, les changements d’humeur, la difficulté à se concentrer au travail et la fatigue. Il est important, selon elle, que les pères atteints de dépression post-partum ne s’isolent pas et elle leur déconseille l’automédication.
6 astuces pratiques pour les nouveaux papas
- Trouvez du temps chaque jour pour créer des liens avec votre bébé.
- Parlez à votre bébé autant que vous le pouvez.
- Aidez votre compagne avec les routines quotidiennes. N’oubliez pas que cela devrait être un travail d’équipe.
- Lisez beaucoup de livres sur la parentalité avant l’arrivée du bébé.
- Parlez à votre partenaire de toute préoccupation concernant le bébé et demandez un soutien si vous en avez besoin.
- Prenez soin de votre santé émotionnelle et demandez l’aide d’un professionnel si nécessaire.