Mesure préventive : la vaccination est importante avant l’entrée en milieu scolaire

Faire vacciner son enfant aussitôt après sa naissance est important. Bien que cette mesure ne soit pas obligatoire, elle est fortement recommandée, font ressortir les cadres du ministère de la Santé. Tout enfant qui va faire son entrée au pré-primaire doit au préalable être vacciné. C’est ce que font ressortir le Dr Pradoth Munbodh Regional Public Health Superintendant au Communicable Control Unit Head Quarters et Manglowtee Beejadhur, Senior Public Health Nursing Officer du ministère de la Santé. Même si la vaccination n’est pas obligatoire, les deux cadres du ministère estiment qu’il est important que chaque parent s’assure que leur enfant ait reçu toutes les doses de vaccins recommandées durant les deux premières années de sa vie. Cela selon le calendrier établi.
« À la naissance d’un bébé, un carnet de santé (rose pour les filles et bleu pour les garçons) est remis aux parents pour la vaccination de leur enfant. Ils doivent alors prendre rendez-vous afin que l’enfant soit vacciné dans l’un des centres de santé le plus proche de leur domicile », explique Manglowtee Beejadhur. Ces vaccins doivent être effectués jusqu’à l’âge de deux ans, ajoute-elle, c’est-à-dire avant que l’enfant n’intègre l’école maternelle. « Il est important que l’enfant soit protégé contre les virus et infections qu’il pourrait éventuellement attraper en milieu scolaire », dit-elle.

Le Dr Pradoth Munbodh fait ressortir qu’il n’y a pas moyen pour obliger un parent à faire vacciner son enfant. Citant l’exemple de la France où la vaccination est devenue obligatoire avec l’épidémie de rougeole que le pays a connue récemment. « La rougeole est une maladie qui a touché plusieurs pays dont Maurice. » Avec une couverture vaccinale de 87 à 90 %, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, le ministère de la Santé devrait songer à l’éventualité de rendre la vaccination obligatoire. « Pour la santé publique, il est important que tout le monde soit vacciné », ajoute-t-il.
Il souhaite cependant qu’avec les campagnes de sensibilisation le pays n’aura pas à utiliser des moyens légaux pour inciter les parents à faire vacciner leur enfant. « Nous souhaitons que tout le monde le fasse volontairement sans que nous les forçons et utilisons des mesures légales pour contraindre la population à aller vers la vaccination. Nous ne voulons pas arriver à ce stade. C’est pour cela que nous misons sur l’éducation et la sensibilisation de la population. Nous préférons miser sur la bonne volonté de tout le monde », explique le Dr Munbodh. Il souligne qu’il n’y a aucune contre-indication concernant les vaccins qui sont proposés à Maurice. Ils proviennent tous des laboratoires recommandés par l’OMS.
Selon Manglowtee Beejadhur, il y a une équipe du ministère de la Santé qui effectue des visites dans les établissements du pré-primaire pour s’assurer que le carnet de santé de chaque enfant soit à jour. Si tel n’est pas le cas, les parents sont priés de remédier à la situation. L’équipe d’infirmières affectée à la vaccination des enfants bénéficie du soutien d’un Community Physician. Les enfants qui ont un problème de santé sont alors référés au centre de santé. « Tous les problèmes doivent être pris en considération le plus tôt possible pour le bien-être de l’enfant », souligne-t-elle.

Elle ajoute qu’à l’âge de cinq ans, les enfants qui font leur entrée en Grade 1 au primaire auront droit à d’autres vaccins. Contrairement aux années précédentes, une nouvelle dose de vaccin de tétanos, diphtérie et coqueluche a été ajoutée par le ministère de la Santé. « Ces vaccins étaient dans le calendrier de vaccination en trois dose, mais nous avons décidé d’introduire une quatrième dose afin d’offrir une meilleure protection aux enfants », explique l’infirmière. Selon elle, avec la globalisation, la plus grande exposition du pays au monde extérieur, le nombre de visiteurs que nous recevons ainsi que le nombre de Mauriciens qui partent à l’étranger et qui reviennent au pays, le pays est davantage exposé aux virus et infections et encourt un plus grand risque d’avoir des cas importés de certaines maladies.
Le Dr Pradoth Munbodh ajoute que plusieurs vaccins sont administrés en « rappels » ou « booster » au bout d’un certain temps afin de les rendre plus efficaces. « Le vaccin de l’hexavalent fait à 18 mois offre déjà une bonne protection à l’enfant, mais à l’âge de cinq ans, nous lui administrons encore une dose composée de 6 antigènes (diphtérie, coqueluche, tétanos, Hépatite B, Polio inactivé et Haemophilus influenza de type b) », dit-il. Selon lui, le vaccin qui est proposé actuellement a moins d’effets secondaires. Il ajoute qu’avec le calendrier de vaccination qu’offre le ministère, il y a une amélioration de la santé des enfants dès le plus jeune âge, ce qui fait qu’il y a moins de mortalité infantile. L’espérance de vie a aussi augmenté en parallèle, affirme-t-il.
Sensibilisation
La vaccination est une « obligation » dans certains pays. Elle est faite de manière subtile comme dans le cas de l’admission dans un établissement scolaire. Cette pratique est courante à Maurice même si cela n’a pas force de loi. « Il n’y a aucun règlement qui oblige les parents à faire vacciner leur enfant, mais c’est toujours recommandé de le faire vacciner pour sa santé et celui des autres », souligne le Dr Munbodh. Il ajoute que le ministère de la Santé a fait des recommandations à celui de l’Éducation. « Nous espérons qu’avec la collaboration du ministère de l’Éducation, nous allons arriver à un moment où cela sera inclus comme critère d’admission », dit-il.
Mais pour l’heure il s’agit de mener des campagnes de sensibilisation auprès des enseignants du pré-primaire afin qu’ils sachent si un enfant a raté son vaccin et comment informer le ministère de la Santé. Si un enfant a raté un vaccin, les parents sont contactés afin qu’ils remédient la situation. Cela en dépit du fait que le ministère de la Santé ne peut obliger un parent à faire vacciner son enfant.
Vaccins dans le primaire
Dès leur première année de scolarité au primaire, les élèves de Grade 1 sont soumis à un rappel de vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la polio. Par la suite, les filles reçoivent deux doses du vaccin contre le cancer du col de l’utérus, le Human Papilloma Virus (HPV) à intervalle de six mois. Pour l’heure, le ministère de la Santé ne va pas le proposer aux garçons également même si la question a déjà été évoquée. Une cinquième dose de vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la polio est administrée aux élèves de Grade 6 en guise de rappel.
Vaccins contre la grippe
Le vaccin contre la grippe est recommandé à tous les enfants à partir de six mois à cinq ans, car c’est un groupe vulnérable. Mais à Maurice, le vaccin contre la grippe est proposé à tout le monde, particulièrement à ceux qui sont dans les groupes à risque : asthmatiques, maladies cardiovasculaire, cancer ou d’autres problèmes immunitaires. Le Dr Munbodh souligne que la vaccination peut les aider à éviter une aggravation de leur condition médicale en cas de grippe. Les femmes enceintes sont aussi invitées à le faire, mais elles ont aussi le vaccin contre le tétanos à faire lors de la grossesse, pour se protéger et pour protéger son enfant, au moment de l’accouchement, contre des éventuelles infections.