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Malgré la loi proclamée, la transplantation rénale à Maurice se fait toujours attendre

Tous les patients sous dialyse caressent le rêve de se faire greffer un rein à Maurice. Or, la situation ne semble pas avoir progressé d’un iota, selon Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Disease Patient Association. Pourtant, des mesures budgétaires ont été annoncées et une loi sur la transplantation rénale a été proclamée en 2018.

La transplantation rénale à Maurice deviendra-t-elle un jour une réalité ? Ou est-ce un doux rêve qui n’est pas prêt de se concrétiser ? Autant de questions que se posent nombre de patients qui ne peuvent compter que sur leurs sessions de dialyse pour survivre. Certains patients meurent en attendant une greffe. D’autres doivent endurer de longues procédures avant de pouvoir subir une transplantation rénale en Inde.

Pourtant, il y a une loi à ce sujet, la Human Tissue (Removal, Preservation & Transplant) Act 2018, qui a été promulguée en juin 2018. Plus d’un an après, rien ne semble avoir bougé, selon Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Disease Patient Association. « Il n’y a eu aucune campagne pour sensibiliser la population au don d’organes », déplore-t-il.
L’enfer étant pavé de bonnes intentions, il note qu’il y a des mesures relatives à la transplantation rénale qui ont été annoncées mais elles tardent à se concrétiser. La dernière en date est la création d’une nouvelle unité de transplantation rénale à l’hôpital Jawaharlal Nehru. Cette mesure a été annoncée dans le discours budgétaire en juin dernier.
Rien non plus, dit-il, en ce qui concerne le projet de création d’une banque d’organes, ainsi que la formation de chirurgiens spécialisés et de néphrologues. « Il y a un manque de chirurgiens spécialisés en néphrologie pour faire la transplantation rénale », prévient-lui.
Mais selon une source au ministère de la Santé, des discussions ont déjà été enclenchées autour des modalités pour la constitution du Board qui sera chargé de veiller au bon déroulement de la transplantation rénale à Maurice. Il semblerait que les choses n’aient pas beaucoup avancé à ce niveau-là non plus.
Une situation de statu quo qui est préjudiciable aux patients. Certains n’ont d’autre choix que de tenter leur chance à l’étranger, à l’instar de Rachel Ng. Elle vient de rentrer à Maurice après avoir subi une transplantation rénale début juillet en Inde. Même là elle indique qu’elle a vécu un véritable parcours du combattant pour trouver un donneur compatible.
Mais elle est heureuse d’avoir pu subir sa transplantation et de ne plus avoir besoin de la dialyse. « Je dois simplement prendre des médicaments antirejet et contrôler mon taux de glycémie », explique-t-elle.
Ce qu’elle regrette, en revanche, c’est que les choses tardent à se mettre en place pour faire de la transplantation rénale à Maurice une réalité. « En Inde, on subit un choc de culture et de langue. On est loin de la famille. Or, ce soutien familial est primordial », estime-t-elle.
Avec son époux comme donneur et leur fils comme accompagnateur, elle ajoute qu’il faut aussi avoir les moyens financiers suffisants pour se rendre à l’étranger pour une intervention chirurgicale. Rachel Ng précise que l’aide du ministère n’est pas suffisante. La preuve étant que les proches des patients sont souvent nombreux à devoir faire des quêtes publiques pour combler la différence. Car il faut payer le voyage à la fois pour le donneur, le receveur et un accompagnateur, sans compter les frais médicaux eux-mêmes ainsi que l’hébergement.
Pour éviter des tracasseries aux patients, elle est d’avis qu’il est grand temps d’accélérer les choses pour que la transplantation rénale puisse se faire à Maurice. « Après tout ce que j’ai traversé, je suis prête à faire don de mon corps à la science ou pour sauver la vie d’une autre personne. » Elle espère ainsi la création d’une banque d’organes.
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