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Conférence sur le vieillissement en santé : L’isolement et la solitude peuvent mener vers des conséquences médicales

A Maurice pour la sixième fois, le Dr Sylvie Bonin-Guillaume, professeur de gériatrie au CHU de Marseille et vice-présidente de la société française de gériatrie et gérontologie, a animé une série de conférence, séminaire et congrès du 18 au 20 avril. Organisées par le Groupement FIAPA, ces rencontres étaient autour du thème « Vieillissement en santé ».

Le vieillissement en bonne santé est le processus de développement et de maintien des aptitudes fonctionnelles qui permet aux personnes âgées de jouir d’un état de bien-être. Les aptitudes fonctionnelles sont les capacités qui permettent aux individus d’être et de faire ce qu’ils jugent valorisant. C’est ainsi que le vieillissement en bonne santé est décrit par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a retenu ce thème pour la période 2021-2030. Et ce thème était au cœur des trois jours de conférence, d’atelier et de séminaire durant la visite du Dr Sylvie Bonin-Guillaume, professeur de gériatrie au CHU de Marseille et vice-présidente de la société française de gériatrie et gérontologie.

Dr Sylvie Bonin-Guillaume.

Invitée par le Dr Pascale Dinan, présidente du Groupement FIAPA (Fédération Internationale des Associations des Personnes Agées), une première conférence avait eu lieu au Domaine de Grand-Baie le jeudi 18 avril suivi d’une session interactive sur le vieillissement en santé avec les membres de l’ONG le vendredi 19 avril, au couvent de Belle-Rose, dans le local du Groupement FIAPA. Un séminaire de gériatrie a eu lieu le même jour, à la clinique Ferrière de Bon Secours, à Curepipe. Trois sujets ont été abordés dont l’importance de l’exercice physique en gériatrie par le Dr Pascale Dinan, la prise en charge de la douleur chez les seniors par le Dr Vicky Naga de l’Unité de soins palliatifs Mère Marie Augustine et les conséquences médicales de la solitude et de l’isolement chez les personnes âgées, thème élaboré par le Dr Sylvie Bonin-Guillaume.

Pour ce thème en particulier, le Dr Sylvie Bonin-Guillaume a souhaité mettre l’accent sur les différents aspects qu’entraînement l’isolement sociale et la solitude. « A Maurice comme en Europe, il y a de plus en plus de personnes âgées qui vivent seules et il est important que les médecins et les professionnels de la santé soient sensibiliser au sujet parce que l’isolement sociale et la solitude peuvent mener vers des conséquences médicales. Dans ma pratique quotidienne, je me suis rendue compte combien de personnes âgées viennent consulter pour un problème de santé survenu parce qu’elles vivaient seules », a-t-elle fait comprendre.

Certains de ces problèmes de santé auraient pu être évités si ces personnes ne vivaient pas seules ou alors s’il y avait d’autres personnes qui pouvaient alerter les professionnels en cas de difficultés. « Le fait d’être seul est facteur de plus grand risque d’évoluer défavorable si jamais un problème de santé survient », a-t-elle ajouté tout en indiquant qu’il y a également les troubles psychologiques tels que l’anxiété et la dépression à prendre en considération. D’ailleurs, la pandémie de la Covid-19 a accentué le problème selon elle.

La mobilité physique

Dr Pascale Dinan.

Pour lutter contre l’isolement sociale et la solitude, le Dr Sylvie Bonin-Guillaume estime qu’il un effort collectif à faire, tant au niveau de la famille qu’au niveau national pour mieux encadrer les seniors. « Il faut un regard collectif, social et général. Il faut des choix politiques plus forts qui parlent de la solitude en gériatrie et faire des campagnes de sensibilisation pour alerter tout le monde, pas uniquement les personnes âgées et leurs familles mais ceux et celles autour d’eux », fait-elle comprendre.

L’autre sujet abordé durant la soirée a été autour des bénéfices de l’exercice physique qui peuvent agir comme outil de prévention en gériatrie et le Dr Pascale Dinan, médecin membre de European Academy for Medecine of Ageing et membre de la société française de gériatrie et gérontologie a mis l’accent sur la prescription d’activité physique adaptée. « La mobilité physique et sociale détermine l’autonomie et la qualité de vie », a-t-elle précisé en soulignant l’importance de la marche chez les seniors.

De plus, l’activité physique a un rôle préventif de maladies non transmissibles, lutte contre la sédentarité et maintien le lien social. L’exercice physique aide à maintenir les capacités fonctionnelles, des performances motrices et cardiaques. Et aide à améliorer les troubles du sommeil et la dépression. « L’exercice physique a des bénéfices sur les troubles cognitifs car il équivaut à une double tâche qui stimule à la fois le cerveau et le corps », a-t-elle indiqué.

Pour terminer, le séminaire a aussi eu un volet consacré aux soins palliatifs et plus précisément sur la gestion de la douleur. Pour le Dr Vicky Naga, chef de service de l’Unité des soins palliatifs Mère Marie Augustine de la clinique Ferrière de Bon Secours, la gestion de la douleur lors de la prise en charge en soins palliatifs permet d’améliorer la qualité de vie des patients.

Comprendre le concept de l’âgisme

L’âgisme est une forme de discrimination ou de préjugé basée sur l’âge. Cela se produit lorsque quelqu’un est jugé, traité différemment ou stéréotypé en raison de son âge, qu’il soit jugé trop jeune ou trop vieux.

Cette discrimination peut se manifester de plusieurs façons, comme le refus d’embaucher ou de promouvoir quelqu’un en raison de son âge, des stéréotypes négatifs associés à certaines tranches d’âge, ou même des politiques ou des pratiques qui favorisent ou désavantagent un groupe d’âge spécifique.

L’âgisme peut être perpétré à l’encontre des personnes âgées, qui peuvent être traitées comme incapables, sagesse et expérience sous-estimées. Cela peut avoir des conséquences néfastes sur la vie sociale et personnelle des individus concernés, en limitant leurs opportunités et en sapant leur dignité.

Les principaux faits selon l’OMS

  • Entre 2015 et 2050, la proportion des 60 ans et plus dans la population mondiale va presque doubler, passant de 12 % à 22 %.
  • En 2020, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus a dépassé celui des enfants de moins de cinq ans.
  • En 2050, 80 % des personnes âgées vivront dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
  • Le vieillissement de la population est bien plus rapide que dans le passé.
  • Tous les pays doivent relever des défis majeurs pour préparer leurs systèmes sociaux et de santé à tirer le meilleur parti de cette mutation démographique.
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