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Faible taux de l’allaitement maternel à Maurice

Selon une étude effectuée en 2017 par le Mauritius Institute of Health (MIH), 25 % des 480 femmes participant à l’exercice ont pratiqué l’allaitement maternel exclusif pendant six mois suivant leur accouchement. Ce taux est considéré comme faible, compte-tenu des nombreux bienfaits du lait maternel pour le bébé de zéro à six mois.

Donner le sein à son enfant est aussi bénéfique pour la maman, ont fait ressortir les invités de Caroline et Jean-Marie lors de l’émission Allô docteur de Radio Plus. C’est dans le cadre de la semaine mondiale de l’allaitement maternel qui est observé du 1er au 7 août. Le Dr (Mme) Bibi Faeeza Heerah-Jaunbocus, Community Physician et Breast Feeding Coordinator au ministère de la Santé, qui a expliqué qu’il n’y a aucun lait qui peut remplacer le lait maternel de par ses qualités nutritionnels. « Les premiers trois jours il y a très peu, c’est le colostrum. Il est suffisant pour le nourrisson et il n’y a pas lieu de s’inquiéter s’il a assez bu ou pas », a-t-elle faire ressortir. Elle a souligné qu’il n’y a pas lieu de donner du lait artificiel.

 

Dr (Mme) Bibi Faeeza Heerah-Jaunbocus, Community Physician et Breast Feeding Coordinator au ministère de la Santé
Dr (Mme) Bibi Faeeza Heerah-Jaunbocus, Community Physician et Breast Feeding Coordinator au ministère de la Santé

Selon elle, le colostrum est considéré comme le premier vaccin du bébé, car il contient de nombreux anticorps, dont ceux de sa mère et des cellules vivantes qui protègent le nourrisson jusqu’à ce qu’il développe son propre système de défense. Elle a ajouté que l’allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de la vie d’un bébé est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une maman peut continuer à allaiter son enfant jusqu’à l’âge de deux ans après avoir introduit des suppléments à partir de six mois. « Durant les six premiers mois, il ne faut pas donner d’autres boissons, comme de l’eau ou du jus », a souligné la Breast Feeding Coordinator.

 

Bina Bonomaully conseillère en allaitement maternel à l’Infant Best Feeding Initiative
Bina Bonomaully conseillère en allaitement maternel à l’Infant Best Feeding Initiative

Allaiter son enfant n’est pas aussi simple chez les jeunes mamans, surtout si elles ne bénéficient pas du soutien familial. C’est ce qu’a fait ressortir Bina Bonomaully conseillère en allaitement maternel à l’Infant Best Feeding Initiative. Selon elle, le taux de l’allaitement maternel est faible à Maurice pour plusieurs raisons. « C’est particulièrement quand les femmes reprennent leur travail que les chiffres de l’allaitement maternel chutent » a-t-elle expliqué. Cela, en raison des nombreuses contraintes dont elles doivent faire face. Outre le travail, elles ont leurs responsabilités familiales. Pour elle, le congé de maternité de 14 semaines est trop peu et doit être revu. Ce qui inciterait davantage de femmes à pratiquer l’allaitement maternel qui est plébiscité tant par le ministère de la Santé que l’OMS.

Afin d’aider les futures mères à pratiquer l’allaitement maternel, des sages-femmes formées donnent des conseils aux femmes durant leur traitement anténatal, a affirmé le Dr Heerah-Jaunbocus. « Elles disposent de tout le support nécessaire pour la santé de la mère et du bébé. Le personnel leur explique aussi l’importance de l’allaitement maternel et ses bienfaits sur le bébé et sa santé » a expliqué le Dr Heerah-Jaunbocus. Selon elle, les futures mères sont également préparées à faire face aux difficultés qu’elles pourraient rencontrer lors de l’allaitement. Bina Bonomaully a ajouté que l’Infant Best Feeding Initiative dispose d’une clinique à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo où des conseils sont donnés et des démonstrations sont effectuées pour aider les patientes. « Nous leur expliquons comment s’asseoir et positionner le bébé afin que l’allaitement soit un plaisir pour tous les deux » a-t-elle expliqué.

Mythes et réalités

Boire suffisamment d’eau permet d’avoir une bonne qualité de lait. Il faut consommer des aliments qui contiennent de la protéine comme la viande, le poulet, les produits laitiers, les œufs et les grains tels les lentilles, dholl, haricots, soya. Les noix sont aussi excellentes.

Selon les trois invitées participant à l’émission, c’est un mythe que de dire manger des grains secs va donner du rot au bébé. Pour Yovanee Veerapen, le plus important c’est que la maman ait un repas équilibré et varié trois fois par jour. Elle peut pratiquer le grignotage intelligent, manger des fruits au lieu des sucreries, entre les repas. C’est une idée reçu que consommer le « bombli » favorise la production de lait. Cela n’a pas été prouvé scientifiquement.

Vers une révision du congé de maternité

L’extension du congé de maternité est à l’étude. C’est ce qu’a soutenu le Dr (Mme) Bibi Faeeza Heerah-Jaunbocus, Community Physician et Breast Feeding Coordinator au ministère de la Santé. Actuellement de 14 semaines, le congé pourrait être augmenté pour faciliter la tâche des femmes qui pratiquent l’allaitement maternel. Compte tenu du faible taux de femmes qui s’adonnent à cette pratique, les autorités suivent la situation de près afin de pouvoir prendre une décision judicieuse. « Le ministère est conscient des contraintes des femmes, mais il faudrait que les femmes démontrent leur intérêt pour l’allaitement maternel » a-t-elle expliqué.

Pour Bina Bonomaully, cette mesure devrait être mise en oeuvre pour encourager celles qui sont en faveur de l’allaitement maternel au lieu d’attendre que le taux augmente. « 14 semaines de congé de maternité ne sont pas suffisantes. Il faut soutenir et encourager les efforts de celles qui pratiquent l’allaitement maternel », a-t-elle fait ressortir.

Avis qu’a partagé Yovanee Veerapen qui a soutenu que si on veut promouvoir l’allaitement maternel, il faut prendre les mesures adéquates pour donner les moyens aux femmes qui veulent pratiquer l’allaitement maternel. « Cela pourrait encourager les autres à le faire également », a-t-elle soutenu.

« Empower parents, enable breast feeding »

Selon une étude du Mauritius Institute of Health effectuée en 2017, 25 % des 480 femmes participant à l’exercice ont continué l’allaitement maternel durant les six premiers mois suivant leur accouchement. Ce sont principalement les contraintes liées au travail qui empêchent les femmes à continuer à donner le sein une fois le travail repris. Mais ce phénomène est observé également chez les mères-célibataires et celles qui n’ont pas assez de soutien familial pour les encourager à pratiquer l’allaitement maternel.

Le thème de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel est cette année ‘Empower parents, enable breast feeding’. Selon le Dr Heerah Jaunbocus, les conjoints doivent se sentir concernés par l’allaitement maternel car la maman ne va pas y arriver seule.

La préparation à l’allaitement maternel

La préparation à l’allaitement maternel est importante. Cela permet de mieux faire face aux petits inconvénients qui peuvent se présenter pendant qu’une maman donne le sein. C’est ce qu’a fait ressortir Bina Bonomaully de l’Infant Best Feeding Initiative. Pour elle, chaque maman doit avoir suffisamment de confiance en ses capacités à allaiter son enfant.

Pour le Dr Heerah-Jaunbocus, dire qu’on n’a pas de lait n’est qu’un prétexte pour refuser l’allaitement maternel. « Pendant la grossesse, le sein est préparé pour produire du lait » a-t-elle souligné. Elle a ajouté que l’allaitement peut se faire une heure après un accouchement par voie basse et quatre heures après une césarienne. La Breast feeding coordinator a fait ressortir que le bébé doit prendre l’aréole et non pas juste le téton. C’est ce qui va favoriser la sécrétion du lait et en outre prévenir des douleurs chez la maman.

 

La diététicienne Yovanee Veerapen
La diététicienne Yovanee Veerapen

La tétée doit être régulière, c’est ce qui va favoriser la production de lait, a fait ressortir la diététicienne Yovanee Veerapen. Elle a expliqué que l’alimentation joue un grand rôle dans l’allaitement mais que les mamans ne doivent pas se compliquer la vie en adoptant un « régime » spécifique. « Il faut simplement varier ses aliments, avoir un repas équilibré trois fois par jour pour avoir tous les nutriments nécessaires en quantité approprié. »

Parmi les contre-indications pour les femmes qui allaitent est d’éviter de consommer des aliments qui contiennent beaucoup d’ail, car cela peut altérer le goût du lait et déplaire au bébé. Il ne faut pas non plus consommer des boissons à base de caféine et des boissons alcoolisées.

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