Hygiène de vieSliderSommeil

Sommeil : Dormir mieux et plus pourrait limiter le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC)

On connait les nombreux bienfaits du sommeil sur la santé. Mais l’on sait moins comment certaines de ses composantes, comme la durée ou l’absence d’insomnies et de somnolence diurne, peuvent influer sur le risque de maladies. Un point que des chercheurs de l’Inserm ont cherché à approfondir. Selon eux, l’amélioration du sommeil pouvait limiter la survenue de pathologies cardiovasculaires.

Stress, humeur, prise de poids, anxiété, concentration, mémoire, système immunitaire… La privation de sommeil, tout comme une mauvaise qualité de sommeil, peuvent avoir un impact sur bien des aspects de la santé. Un constat qui n’est pas sans lien avec la multiplication d’astuces et de conseils en tout genre, parfois parmi les plus farfelues, pour tomber plus facilement et efficacement dans les bras de Morphée, et ne s’en défaire qu’au petit matin. Si l’on sait déjà que certains troubles du sommeil peuvent considérablement impacter la santé, une équipe de chercheurs de l’Inserm, en collaboration avec le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de Lausanne, a souhaité se pencher plus particulièrement sur une potentielle association entre cinq composantes du sommeil et le risque cardiovasculaire.

Publiés dans l’European Heart Journal, leurs travaux se sont basés sur deux enquêtes, l’une menée auprès de 10.157 adultes âgés de 50 à 75 ans à Paris, l’autre auprès de 6.733 adultes âgés de plus de 35 ans à Lausanne. Mais pour examiner une potentielle association entre troubles du sommeil et risque cardiovasculaire, les chercheurs ont fait remplir un questionnaire spécifique – “validé par la communauté scientifique” – à l’ensemble des participants. Lequel prenait en compte lesdites composantes (la durée de sommeil chaque nuit, le fait d’être du matin ou du soir, la fréquence des insomnies, la fréquence des somnolences diurnes excessives et les apnées du sommeil) afin de déterminer un score précis.

Des accidents cardiovasculaires évitables

Calculé au début de ces recherches, puis deux à cinq après, le score pouvait aller de 0 à 5, du plus mauvais résultat à un score optimal se traduisant par des nuits de sommeil de 7 à 8 heures, une absence d’insomnies, d’apnées, et de somnolence diurne excessive, et le fait d’être du matin. Les chercheurs ont également surveillé la survenue d’événements cardiovasculaires pendant 8 à 10 ans. “L’utilisation d’un score composite pour étudier les habitudes de sommeil avait déjà été expérimentée par le passé mais c’est la première fois à notre connaissance qu’une étude s’intéresse à son évolution dans le temps et son association potentielle avec les maladies cardiovasculaires, précise Jean-Philippe Empana, directeur de recherche Inserm, qui a dirigé ces travaux.

Les chercheurs sont parvenus à tirer deux grands enseignements de ces recherches. Ils suggèrent dans un premier temps que plus le score est élevé en début d’étude, plus le risque d’être touché par un accident cardiovasculaire est faible. Dans le détail, ils ont observé que le risque de développer de telles pathologies baisse de 10% pour les adultes qui ont obtenu un score de 2, par rapport à ceux qui ont eu un score de 0-1, puis de 19% pour les participants avec un score de 3, de 38% pour un score de 4, et enfin de 63% pour le score optimal de 5. Une réduction significative du risque cardiovasculaire lorsque hommes et femmes profitent d’un sommeil de qualité, et en quantité suffisante, en somme.

“Près de 60% des accidents cardiovasculaires pourraient potentiellement être évités si les individus présentaient tous un score optimal de sommeil, soulignant ainsi les implications potentielles de santé publique des résultats”, explique Jean-Philippe Empana. Les chercheurs ont par ailleurs pu examiner l’évolution de ce score sur plusieurs années, montrant qu’il n’a pas évolué, ni de façon positive, ni de façon négative, chez la majorité des participants. En revanche, il s’est dégradé chez 11% des adultes, tandis qu’il s’est bonifié chez 8% d’entre eux. Conclusion, le risque de développer une ou plusieurs pathologies cardiovasculaires a baissé de 16% pour chaque point gagné sur la période de suivi des participants, peu importe la composante qui a permis d’améliorer le score.

“Cette étude montre que cinq composantes du sommeil pèsent un poids quasiment équivalent dans l’association avec le risque d’accidents coronariens et d’accidents vasculaires cérébraux, et que l’amélioration de l’une d’elle au cours du temps peut apporter un bénéfice significatif”, peut-on lire dans un communiqué.

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