En amitié, la jalousie pourrait avoir du bon
Même si les rivalités amicales tendent à fasciner les écrivains et les cinéastes depuis toujours, une nouvelle étude montre que la jalousie peut devenir un outil utile pour garder ses amis.
Cette étude, relayée par la revue Journal of Personality and Social Psychology, montre que la jalousie peut motiver les personnes à maintenir leurs liens d’amitié face à des menaces réelles ou perçues émanant de tiers.
Bien que toutes les menaces envers l’amitié n’évoquent pas forcément la jalousie, des chercheurs des universités de l’Arizona (ASU), de l’Oklahoma et du Collège Hamilton, ont trouvé que les personnes rapportaient une jalousie accrue envers leurs amis lorsque leurs rivaux étaient des connaissances du même sexe plutôt que des partenaires potentiels.
“Les menaces envers l’amitié émanant de tiers n’étaient pas seulement liées à un meilleur ami qui prenait ses distances: il était important de savoir si la personne avec laquelle il passait du temps pouvait nous remplacer en tant qu’ami”, a expliqué Douglas Kenrick, professeur de psychologie à ASU et signataire de l’étude.
Bien que les sentiments de jalousie varient selon les situations, ils sont souvent associés à des comportements protecteurs ou de manipulation pour monopoliser le temps passé avec un meilleur ami.
Ces comportements sont visibles dans différentes cultures, voire même dans le règne animal. On sait que les juments sauvages peuvent mordre et s’en prendre à d’autres juments si elles perçoivent une menace.
Les scientifiques notent cependant que la jalousie peut nous encourager à adopter des comportements plus positifs en vue d’éviter la perte d’une amitié. Ils précisent que la jalousie peut être un outil important, cependant largement sous-estimé par le passé, pour maintenir des liens amicaux.
“Devenir jaloux peut parfois être un signe que l’amitié est menacée, et ce signal peut nous aider à passer à l’action pour investir une amitié que nous avions peut-être négligée”, a précisé Athena Aktipis, professeure assistante en psychologie à l’université de l’Arizona.