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Des neuroscientifiques expliquent d’où vient le sentiment de solitude

Comment notre cerveau distingue-t-il le niveau d’intimité que nous entretenons avec les autres, des personnes qui composent notre cercle social à celles que nous n’avons jamais rencontrées ? Une équipe américaine de scientifiques de l’université de Dartmouth a mené l’enquête.

La longue période de confinement que nous venons de traverser l’a prouvé : les interactions sociales, et plus spécifiquement le contact régulier avec nos proches, s’avèrent essentielles pour notre bien-être. Afin d’étudier comment le cerveau interprète les informations liées aux interactions sociales, des chercheurs américains de l’université de Dartmouth (Etats-Unis) ont étudié la structure cérébrale de 50 étudiants volontaires.

Les participants à l’étude, dont les résultats sont détaillés dans The Journal of Neurosciences, ont accepté de se soumettre à un examen par Scanner IRMf (image par résonance magnétique fonctionnelle). Juste avant, ces derniers ont été invités à désigner cinq personnes de leur entourage, puis à choisir cinq noms de personnes célèbres avec qui ils n’entretiennent aucune relation sociale.

Au cours de l’examen IRMf, les volontaires ont dû émettre un jugement de valeur sur leurs proches et les personnes précédemment citées, notamment en évaluant leur caractère amical, en se basant sur une échelle de 1 à 4 (de “pas du tout” à “beaucoup”). Les participants ont également appliqué ce système d’évaluation vis-à-vis de leur propre personnalité.

Les résultats de l’expérience ont montré que le cerveau était a priori capable de segmenter le nom des personnes citées selon trois groupes bien distincts : soi-même, le cercle proche et les personnes étrangères (en l’occurrence les célébrités).

Une activité neurale différente chez les tempéraments solitaires

Selon les résultats obtenus au terme de l’expérience, plus les participants se sentaient proches d’une personne, plus leur cerveau parvenait à analyser cet individu d’une manière similaire à celle employée lorsqu’ils se représentent leur propre personnalité.

Les personnes qui ont déclaré se sentir seules présentaient en revanche moins de similitudes neurales dans le cortex préfrontal médian, zone du cerveau associée au concept de soi. Cette notion psychologique désigne l’opinion qu’une personne nourrit à propos d’elle-même (à ne pas confondre avec l’estime de soi).

Les scientifiques à l’origine de ces travaux en concluent que plus les gens sont solitaires, plus leur cerveau est susceptible de fonctionner différemment lorsqu’ils s’agit de penser à eux-mêmes ou aux autres.

“C’est presque comme si vous aviez une constellation spécifique d’activité neurale qui se déclenche lorsque vous pensez à vous. Quand vous pensez à vos amis, c’est en grande partie la même constellation qui est sollicitée. Mais si vous vous sentez seul, vous activez une constellation assez différente lorsque vous pensez aux autres que lorsque vous pensez à vous-même. C’est comme si la représentation de votre cerveau était plus déconnectée des autres, ce qui correspond à la solitude que les gens disent ressentir”, explique Meghan L. Meyer, directrice du laboratoire de neurosciences sociales de Dartmouth et autrice principale de l’étude.

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