
Autrefois rare chez les plus jeunes, le diabète de type 2 (DT2) touche davantage les enfants et adolescents ! L’un des facteurs déterminants à son inquiétante augmentation, est la prévalence accrue de l’obésité infantile. Selon une étude menée en 2012 dans 23 écoles primaires locales, 20 % des garçons et 24 % des filles étaient en surpoids ou obèses. Dans l’optique de contribuer à lutter contre cet état des faits, le Centre International de Développement Pharmaceutique (CIDP) a décidé d’axer ses recherches sur les maladies non transmissibles, à savoir le diabète, tout en sensibilisant parents et enfants à l’importance d’adopter de bonnes habitudes alimentaires et de pratiquer une activité physique régulière. Le point avec Yashnee Chunnoo, Pharmaceutical Operations Lead au CIDP et le Dr Anjuli Gunness, diabétologue et endocrinologue, et Sub-investigator pour la réalisation d’un essai clinique au CIDP.

« Depuis quelques années, le CIDP mène des essais pédiatriques pour le DT2 afin d’accélérer la mise sur le marché de nouvelles thérapies. Celui en cours se concentre sur l’évaluation de l’utilisation d’un médicament expérimental chez des patients âgés de 10 à 17 ans atteints de DT2. Ce médicament est déjà approuvé pour une utilisation chez les adultes et son efficacité est maintenant évaluée pour la population pédiatrique. Les patients sont bien encadrés pendant toute la durée de leur participation à l’étude et bénéficient d’une évaluation complète, d’un suivi individuel avec des diabétologues et, le cas échéant, de traitements qui ne sont pas aussi facilement disponibles localement », fait ressortir Yashnee Chunnoo.
Pour le Dr Anjuli Gunness, il faut être plus proactif dans le dépistage des enfants, dans toutes les écoles, en commençant par ceux à haut risque, avec un indice de masse corporelle (IMC) élevé ou des antécédents médicaux familiaux importants. « Cela permettrait d’identifier les enfants qui présentent un risque élevé de développer le diabète et d’intervenir sur leur mode de vie. Il faut noter que, malheureusement, 50 % des enfants atteints de diabète peuvent ne présenter aucun symptôme. D’autres peuvent présenter des symptômes typiques tels qu’une soif accrue et un besoin plus fréquent d’uriner. De plus, si le taux de sucre est très élevé, les enfants peuvent commencer à perdre du poids et se plaindre d’une vision floue. Parfois, les symptômes peuvent être plus subtiles, avec des infections urinaires ou génitales récurrentes, des règles irrégulières chez les filles, ou des plaies qui ne guérissent pas ou lentement », poursuit la diabétologue et endocrinologue.

Il n’existe actuellement aucun traitement curatif du diabète. Cependant, chez certains patients en surpoids atteints de DT2, la perte significative de poids et l’amélioration de leur régime alimentaire peuvent mettre leur diabète en rémission pendant un certain nombre d’années et ils peuvent avoir besoin de moins de médicaments, voire d’aucun, pour traiter leur diabète. « Notre alimentation et notre mode de vie peuvent avoir un impact majeur sur l’évolution de la maladie et restent un élément clé du traitement. Les parents doivent donner l’exemple si leurs enfants sont atteints de DT2. Il sera difficile de dire à un enfant de prendre son diabète au sérieux, de manger moins de glucides ou de faire plus d’exercice, si les adultes ne le font pas eux-mêmes. Ces bonnes habitudes profiteront à toute la famille. Le suivi avec des professionnels – diabétologues, diététiciens, psychologues et ophtalmologues si nécessaire – est aussi primordial. Le diabète est une maladie difficile à vivre et à supporter, et il est important que les parents et les enfants bénéficient du meilleur soutien possible », conclut le Dr Anjuli Gunness.