Asthme : à bout de souffle !
L’asthme est une maladie chronique qui affecte les bronches. Il provoque une inflammation et une réduction des voies respiratoires rendant ainsi la respiration difficile. L’asthme est une maladie respiratoire qui fait peur, mais il peut être contrôlé. « Les symptômes sont récurrents, notamment une toux sèche, surtout la nuit, les bronches se resserrent, ronflement et une respiration sifflante. Si un enfant de moins de six ans montre ces symptômes plus de trois ou quatre fois par an, cela indique qu’il souffre probablement de l’asthme », explique le pneumologue Dr Rajiv Kumar.
Il précise qu’il existe deux formes d’asthme : allergique et non-allergique. Dans 70 % des cas, la cause est allergique. Un allergène va donc déclencher une crise d’asthme. Elle peut être provoquée par des acariens, des poils d’animaux, des pollens, des moisissures et certains aliments comme la pistache. Dans le cas de l’asthme non-allergique, les causes peuvent être génétiques. Cela signifie que des personnes de la famille ont déjà l’asthme.
Des facteurs environnementaux peuvent aussi déclencher l’asthme, notamment la cigarette et l’obésité. « La surutilisation des antibiotiques pendant l’enfance peut aussi entraîner l’asthme. Des études ont montré que les antibiotiques, en excès, neutralisent les effets des anticorps. L’organisme est alors vulnérable aux allergies », soutient le Dr Rajiv Kumar.
Pour diagnostiquer l’asthme, un spiromètre est utilisé. Cet instrument mesure des volumes d’air inspirés et expirés par un patient. « Souffler dans cet appareil permet au médecin de détecter, s’il y a obstruction des bronches », dit-il. Pour contrôler et traiter l’asthme, le pneumologue explique que les inhalateurs contenant des corticoïdes sont efficaces. « Ils conviennent aux patients de toutes tranches d’âge. Si le patient ne suit pas le traitement comme indiqué, il se peut que l’asthme réagisse lentement ou pas du tout aux médicaments. La maladie peut s’aggraver et peut être fatale. Dans le monde, 200 000 personnes asthmatiques perdent la vie chaque année, car la maladie n’est pas bien contrôlée », fait ressortir le médecin.
Il confie qu’à Maurice, les derniers chiffres (au début des années 2000) indiquaient que l’incidence de l’asthme se situait entre 4 % et 6 %. « Des causeries et des informations dans la presse ont permis à la population de mieux comprendre cette maladie. La situation s’améliore. Mais beaucoup de patients ne suivent pas le traitement à la lettre », observe le Dr Rajiv Kumar. Il préconise un suivi régulier chez un spécialiste et une bonne technique pour utiliser son inhalateur.
Il met surtout l’accent sur l’éducation du patient et de ses proches. « Il faut s’assurer que le patient n’est pas en contact avec des allergènes pour éviter des crises. Il faut aussi changer la mauvaise perception que les gens ont des corticoïdes inhalés. S’ils sont pris, selon le dosage prescrit, il n’y a pas d’effets secondaires. Des études réalisées chez les asthmatiques de moins de 21 ans et dont la maladie est contrôlée, ont montré que les corticoïdes inhalés n’affectent pas la taille », fait comprendre le Dr Kumar.