Santé des pieds : attentions aux problèmes d’ongles et ses complications

Le membre du corps qui nous connecte avec le sol est à l’honneur en juin avec la Journée mondiale de la santé des pieds observée le 11 juin. La podologue Aurélie Thésée Apaya profite pour sensibiliser les Mauriciens sur les problèmes d’ongles qui touchent de nombreuses personnes.
« La podologie traite tous les problèmes liés aux pieds au niveau de la peau et des ongles. Elle soigne également toutes les douleurs liées aux mouvements, au niveau des pieds, chevilles, genoux et bas du dos », explique d’emblée la podologue Aurélie Thésée Apaya qui souhaite une meilleure sensibilisation à l’importance d’avoir une bonne santé des pieds.

Elle fait ressortir que la podologie est « une profession médicale peu connue dans notre pays, surtout au niveau de la population diabétique. Or la podologie est vitale pour éviter les complications que cette maladie peut produire (ulcères, amputation) ou encore ses effets induits comme l’incapacité de maintenir son emploi. »
Pour marquer la Journée mondiale du pied 2020, elle met l’emphase sur les problèmes d’ongles. « En effet, 80 % de mes patients souffrent de ce problème et 50 % d’entre eux ont déjà eu leurs ongles enlevés. C’est un problème très répandu dans notre population par facilité de traitement dans les milieux hospitaliers ou par manque d’information… Explorons ensemble ce cas et découvrons s’il est systématiquement nécessaire d’en arriver là pour traiter le problème », fait-elle comprendre.
Les causes principales

Quelles sont les causes des problèmes d’ongles ? La podologue souligne qu’elles sont souvent dues aux ongles incarnés, aux mycoses et traumatiques, entre autres. Par contre, il ne faut surtout pas arracher un ongle. Cela peut entraîner différents inconvénients. « D’abord, on retrouve une douleur lorsque l’anesthésie est terminée et cela perdure lors du temps de la cicatrisation ».
Parmi les autres inconvénients, elle ajoute qu’un ongle d’orteil prendre entre neuf à douze mois pour repousser normalement. « Dans la majorité des cas, l’ongle repoussera plus épais et déformé par rapport à l’ongle précédent, car sa matrice (la base de naissance de l’ongle) a été endommagée », indique-t-elle.
Ensuite, il y a un gros risque de surinfection, surtout chez les diabétiques selon Aurélie Thésée Apaya. « Et ce n’est que le début des problèmes, car souvent s’en suivra une amputation de l’orteil, puis le membre… Ceci pouvant engendrer une perte d’emploi et donc de revenus au sein du foyer familial », insiste-t-elle.
La solution ?
« Elle se fait par un traitement conservateur. L’idée est de traiter l’infection ou la douleur tout en gardant l’ongle intact en grande partie. Ainsi, il y aura un soulagement immédiat », précise la podologue.

En cas d’ongles incarnés, le traitement consiste à couper juste la partie qui rentre dans la peau, mettre un pansement et suivre l’évolution. « Si lors de la repousse, l’ongle a tendance à rentrer dans la peau à nouveau, on va poser une orthonyxie qui visera à redresser l’ongle lors de sa repousse de la même manière dont fonctionne un appareil dentaire. »
En cas de mycose unguéale (champignon), le traitement sera sans douleur selon Aurélie Thésée Apaya. « On diminue l’épaisseur de l’ongle grâce à un fraisage podologique et on traite localement avec un antifongique. Ce traitement antifongique durera aussi longtemps que l’ongle est atteint. Ce n’est que lorsque l’ongle aura repoussé que la partie atteinte aura disparu. »
Elle précise que chacun de ces traitements se fait chez un podologue et qu’il n’y a surtout pas de fatalité, pas de douleur à subir grâce à ces types de traitements. « Alor, na pa soufer en vain, à partir de 2020. Pas bizin aras ou zong », conclut-elle.
La podologue en deux mots
Aurélie Thésée Apaya est membre de l’association des podologues de Maurice. Elle consulte à l’Orthodynamica à Rose Hill (5809 5109), MyPodologue à Flacq (5910 3247) et The Act à Tamarin (59318 489).