[Allô Docteur] Dengue et chikungunya : la Santé en alerte
Depuis août 2024, la Réunion a recensé plus de 200 cas de chikungunya. À Maurice, il n’y a aucun cas local, mais la prudence reste de mise. C’est ce qu’ont fait comprendre le Dr Diana Iyaloo et Dr Arulen Vencatasamy, du ministère de la Santé. Ils étaient sur le plateau de « Allô Docteur » avec Jean-Marie St Cyr, le mardi 28 janvier.
Bien que nous n’ayons pas enregistré de cas locaux de chikungunya, une flambée de la maladie reste possible, comme cela s’est produit avec la dengue l’année dernière ou encore en 2016. Cette année-là, selon les chiffres du « Health Statistics Report » de 2023, le pays avait enregistré 11 165 cas de chikungunya. Au fil des années, quelques cas importés de la maladie ont également été recensés.
Pour cette raison, la situation est suivie de près par les différentes unités du ministère de la Santé. D’ailleurs, le Dr Diana Iyaloo, responsable de la Vector Biology and Control Division, a expliqué qu’il y a deux équipes qui sont mobilisées sur le terrain pour la surveillance des moustiques. « Ils sillonnent l’île dans des localités spécifiques. En ce moment, ils vont dans des endroits qui ont été touchés par la dengue l’année dernière », a-t-elle précisé.
Concernant la prévention, il y a plusieurs mesures prises également par ce département, incluant la fumigation (« fogging »), les larvicides et la technique de l’insecte stérile. « L’évaluation de la fumigation a démontré qu’il y a eu une diminution de 90 à 95 % de la population adulte des moustiques, si les bonnes conditions sont réunies », a-t-elle fait comprendre.
Le défi avec le larvicide a été de pouvoir cibler les zones où se trouvent les larves. Le projet pilote sur la technique de l’insecte stérile a pris fin en décembre 2024. Il a permis de constater une réduction de 75 % de la population de moustiques dans la zone concernée.
Les populations à risque
Face au chikungunya, les populations à risque, avec une santé fragilisée, sont beaucoup plus exposées à des conséquences graves selon le Dr Arulen Vencatasamy, Community Physician à la Communicable Disease Control Unit. « Ces personnes à risque sont notamment les seniors, ceux âgés de plus de 60 ans, ainsi que les bébés et les enfants. Ensuite, il y a aussi les adultes qui ont des comorbidités ou qui souffrent de problèmes de santé affectant leurs systèmes immunitaires », a-t-il expliqué. La vigilance est donc de mise de la part des personnes à risque en faisant preuve de prudence et de proactivité afin d’éviter des complications.
Au niveau des symptômes, la dengue et le chikungunya peuvent avoir des signes qui se ressemblent selon le médecin. « La fièvre sera présente dans les deux cas, tout comme les courbatures, les vomissements et la diarrhée. Dans le cas du chikungunya, les douleurs articulaires seront, toutefois, plus prononcées et les rougeurs plus insistantes dans les cas de dengue », a-t-il souligné.
La co-circulation de dengue et chikungunya
Le Dr Diana Iyaloo a indiqué qu’une co-circulation de la dengue et du chikungunya est possible à Maurice. « D’après les études faites, cela peut arriver. Le vecteur peut circuler avec les deux virus. De plus, une personne peut être affectée par les deux maladies en même temps », a-t-elle confirmé.