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L’anémie en début de grossesse pourrait augmenter le risque d’autisme chez l’enfant

Des chercheurs suédois ont montré que les femmes qui souffraient de carences en fer en début de grossesse pourraient être plus susceptibles de donner naissance à des enfants ayant un risque accru d’autisme et de développer des troubles de l’attention/hyperactivité (TDAH).

Cette nouvelle étude, menée par des chercheurs du Karolinska Institutet à Stockholm, a suivi 532.232 enfants suédois et leurs 299.768 mères pour mesurer les effets du timing du diagnostic de l’anémie pendant la grossesse sur le neuro-développement du fœtus. Les chercheurs voulaient plus particulièrement savoir s’il existait une association entre un diagnostic précoce de l’anémie et un risque accru de déficits intellectuels, d’autisme et de TDAH chez les enfants.

Leurs résultats, relayés par la revue JAMA Psychiatry, ont montré que les enfants de mères dont l’anémie avait été diagnostiquée avant leur 30ème semaine de grossesse enregistraient un risque plus fort d’autisme, de TDAH et de troubles intellectuels, par rapport aux enfants dont les mères avaient été diagnostiquées plus tard ou qui ne souffraient pas du tout d’anémie.

Ils ont montré plus précisément que chez les enfants de mères souffrant d’anémie à 30 semaines de grossesse ou avant, 4,9% étaient diagnostiqués autistes par la suite, en comparaison avec 3,5% des enfants de mères ne souffrant pas de cette carence. De plus, 9,3% ont été diagnostiqués comme souffrant de TDAH, et 3,1% souffraient d’infirmité intellectuelle, en comparaison avec les 7,1% et 1,3% respectifs d’enfants de mères non-carencées en fer.

Après avoir pris en compte les facteurs pouvant influer sur les résultats, comme l’âge des mères et leurs revenus, les chercheurs en ont conclu que l’anémie de début de grossesse entraînait un risque accru de 44% d’autisme chez les enfants par rapport aux mères ne souffrant pas de cette carence. Le risque de TDAH était de +37% et celui d’infirmité intellectuelle de +120%.

En revanche, les mêmes associations n’étaient pas présentes lorsque l’anémie était diagnostiquée en fin de grossesse, c’est pourquoi les chercheurs soulignent l’importance d’évaluer les carences en fer des mères tôt pendant leur grossesse, pour qu’elles puissent prendre des compléments alimentaires ou augmenter leur consommation de certains aliments.

Les scientifiques ont noté qu’environ 15 à 20% des femmes enceintes à travers le monde souffraient d’anémie. Cette maladie se produit lorsque le sang a des difficultés à transporter l’oxygène dans le corps du fait d’un manque de fer. Mais la majorité des cas d’anémie sont diagnostiqués vers la fin de la grossesse, lorsque le fœtus puise dans les réserves maternelles de fer pour son propre développement.

Dans cette étude, moins d’1% des mères suivies avaient une anémie précoce.

“Un diagnostic d’anémie plus précoce pourrait représenter une carence plus grave et durable pour le fœtus”, a expliqué Renée Gardner, en charge de cette étude. “Différentes parties du cerveau et du système nerveux se développent à différents moments au cours de la grossesse, une exposition plus précoce à l’anémie pourrait donc affecter le cerveau de façon différente par rapport à une exposition plus tardive.”

Les Instituts américains de santé (National Institutes of Health) recommandent aux femmes adultes de consommer 18 mg de fer par jour et 27 mg lorsqu’elles sont enceintes. Mais comme un excès d’apport en fer peut aussi être toxique, les femmes doivent se référer à leur généraliste ou leur gynécologue pour savoir quelle alimentation favoriser en fonction de leurs prises de sang mensuelles.

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