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Infertilité et cancer : La vitrification des spermatozoïdes et des ovules comme solution

En juin, le Mois mondial de sensibilisation à l’infertilité est observé, mettant en lumière un sujet qui demeure encore tabou. Cette année, le Dr Rajat Goswamy de Harley Street Fertility Centre souhaite mettre l’accent sur l’infertilité et le cancer, et les solutions disponibles telle que la vitrification des spermatozoïdes et ovules.

Devenir parent malgré un cancer. C’est possible selon le Dr Rajat Goswamy, fondateur et directeur médical du Harley Street Fertility Centre (HSFC). Ce dernier compte plus de 40 ans d’expérience dans le domaine, et cette année, il fait campagne pour la sensibilisation des jeunes sur l’impact des traitements anticancéreux sur la fertilité et les solutions existantes.

Dr Rajat Goswamy

« Le cancer chez les jeunes en âge de concevoir et l’infertilité sont des enjeux majeurs. On estime que l’infertilité touche environ une personne sur six en âge de procréer dans le monde, et certains traitements du cancer, comme la chimiothérapie et la radiothérapie, peuvent avoir des effets néfastes sur la fertilité », explique le Dr Rajat Goswamy.

Ainsi, les femmes sous chimiothérapie peuvent se retrouver sans ovules dans leurs ovaires, tandis que les hommes peuvent se retrouver avec des spermatozoïdes de mauvaise qualité voire inexistants, rendant plus difficile ou impossible la conception naturelle. « Et à Maurice, le nombre croissant de jeunes souffrant de cancer est préoccupant », se désole le médecin.

En effet, selon le National Cancer Registry de 2023, rendu public par le ministère de la Santé en janvier 2025, le nombre de personnes souffrant de cancer ne cesse d’augmenter, d’année en année. Uniquement pour 2023, le rapport fait état de 2 841 cas de cancer (1 205 hommes et 1 636 femmes) et parmi 476 (153 hommes et 314 femmes) sont attribués à des patients âgés de 15 à 49 ans.

La fécondation in vitro

Une des solutions très connues, à travers le monde, pour préserver la fertilité des jeunes patients souffrant de cancer est, selon le Dr Goswamy, la vitrification des spermatozoïdes et des ovules voire des embryons. « C’est une technique qui consiste à congeler les spermatozoïdes ou les ovules avant le début de la chimiothérapie ou la radiothérapie. On peut aussi congeler les embryons. Ces options offrent la possibilité aux patients et aux couples, souhaitant avoir un enfant, de recourir à la fécondation in vitro (FIV), cinq ans après leur traitement », souligne-t-il tout en indiquant que le taux de succès de la fécondation in vitro (FIV) est de 60 % pour les femmes ayant moins de 35 ans, de 40 % pour les plus de 35 ans et de 5% pour les plus de 42 ans.

La technique de vitrification des spermatozoïdes et des ovules est toutefois encore peu connue à Maurice, en raison d’un manque d’information et de communication à l’échelle nationale selon lui. « En France ou aux Etats-Unis, les jeunes patients atteints de cancer sont systématiquement orientés vers un spécialiste en fertilité pour une prise en charge adaptée », indique-t-il et ces patients sont fortement conseillés de congeler leurs ovules ou leurs spermatozoïdes avant d’entamer leur traitement de chimiothérapie ou de radiothérapie.

« Cependant, à Maurice, par manque d’information et de communication, nombreux sont les jeunes atteints de cancer qui ignorent cette possibilité », regrette le Dr Goswamy. De ce fait, ce dernier multiplie, depuis des années, ses interventions dans les conférences et les échanges avec des oncologues et autres spécialistes pour qu’ils éduquent leurs patients de l’impact des traitements anti-cancéreux sur leur fertilité et la possibilité de congeler leurs spermatozoïdes ou ovules.

« Malheureusement, l’infertilité et le cancer sont encore des sujets tabous dans la société. Un changement de mentalité passe impérativement par l’éducation et la sensibilisation. Il y va donc de la responsabilité des professionnelles de la santé, de l’Etat et aussi de la famille », insiste-t-il.

L’infertilité en chiffres

D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre 48 millions de couples et 186 millions de personnes sont confrontés à une forme d’infertilité au cours de leur vie.

Harley Street Fertility Centre en deux mots

Harley Street Fertility Centre a été fondé en 2002 par le Dr Rajat Goswamy qui a longtemps exercé dans de prestigieux centres médicaux en Grande Bretagne. Il est spécialisé dans le diagnostic et le traitement de l’infertilité, offrant des soins innovants grâce à des technologies avancées. Depuis 2021, le centre, situé à Floréal, a ouvert son actionnariat au Groupe APTIS.

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