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Alzheimer – Dr Dinan : « Distinguer le vieillissement naturel des troubles pathologiques »

Médecin de famille à la Life Medical Clinic Bon Pasteur, la Dr Pascale Dinan s’est spécialisée en gériatrie, en soins palliatifs et dans la prévention des maladies chroniques. Diplômée de l’Université René Descartes (Paris V), elle accompagne au quotidien les personnes âgées et leurs proches face aux défis du vieillissement. Dans cette interview, elle revient sur la maladie d’Alzheimer, un sujet qui touche de plus en plus de familles mauriciennes.

  1. Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer et comment se distingue-t-elle des autres formes de démence ?

La maladie d’Alzheimer est la cause la plus fréquente de démence. Elle se caractérise notamment par des troubles de la mémoire, une aphasie, une apathie, une anosognosie, et entraîne un impact significatif sur la vie quotidienne.

  1. Quels sont les premiers symptômes les plus fréquents chez les personnes atteintes d’Alzheimer ? 

    Les premiers symptômes incluent des troubles de la mémoire, une désorientation progressive, des difficultés de communication verbale, ainsi qu’une plus grande vulnérabilité face au stress et aux changements. La phase initiale peut ensuite évoluer vers des complications plus importantes

  1. Quels facteurs augmentent le risque de développer la maladie d’Alzheimer ?
    Les principaux facteurs de risque sont : un faible niveau socio-éducatif, l’hypertension, la perte auditive, le tabagisme, l’obésité, la dépression, la sédentarité, le diabète, l’isolement social, une consommation excessive d’alcool, les traumatismes crâniens et la pollution environnementale.
  2. Comment la maladie est-elle diagnostiquée et quels tests sont utilisés ? 

    Le diagnostic repose sur un examen clinique (anamnèse et observation), des analyses biologiques et des examens d’imagerie.

  3. Existe-t-il des traitements pour ralentir la progression d’Alzheimer ou améliorer la qualité de vie des patients ? 

    Il existe des traitements spécifiques visant à ralentir la progression de la maladie, ainsi que des mesures de prise en charge globale : contrôle des facteurs de risque, accompagnement familial et social, et soutien par des associations telles que FIAPA et Alzheimer Maurice.

  4. Quelles stratégies peuvent aider les proches et aidants à mieux gérer la vie quotidienne avec un patient atteint d’Alzheimer ?

    Les médecins jouent un rôle essentiel pour accompagner les familles. La prise en charge peut se faire à domicile ou en maison de retraite, avec un besoin de formation et de soutien adaptés pour les aidants.
  1. Peut-on prévenir Alzheimer et, si oui, par quels moyens ?

La prévention repose sur la maîtrise des 12 principaux facteurs de risque identifiés.

  1. Qu’en est-il des personnes qui présentent des oublis fréquents ?

Le rôle du médecin est essentiel pour faire la distinction entre un vieillissement naturel et des troubles pathologiques. Certains signaux doivent alerter : une diminution progressive des capacités, une perte d’autonomie constatée par l’entourage, une surcharge mentale importante ou encore des troubles de l’humeur.

  1. Comment différencier un simple oubli d’un trouble plus sérieux ?

Tout dépend du contexte de vie. Le stress professionnel ou personnel, la fatigue, le manque de sommeil ou une situation émotionnellement difficile peuvent expliquer des oublis passagers. Pour aller plus loin, le médecin réalise un examen clinique, propose des tests de dépistage de la mémoire, des analyses sanguines et parfois une imagerie cérébrale. Ces étapes permettent ensuite de poser un diagnostic et de mettre en place un accompagnement adapté.

  1. Quelles sont les causes fréquentes des troubles de la mémoire ?

Certaines causes sont réversibles, comme les troubles thyroïdiens ou les carences en vitamines. D’autres sont plus préoccupantes, notamment la maladie d’Alzheimer (qui représente environ 60 % des cas) ou d’autres formes de démence. Les signes d’alerte incluent des difficultés à s’orienter dans le temps et l’espace, une tendance à se perdre, ou encore des problèmes à réaliser les gestes quotidiens. La prise en charge repose sur un accompagnement global, l’écoute des aidants et, dans certains cas, des traitements destinés à ralentir l’évolution.

  1. Le stress, la fatigue et la surcharge mentale peuvent-ils nuire à la mémoire ?

Oui. Ces facteurs impactent directement la mémoire de travail et la mémoire épisodique. C’est pourquoi il est important de préserver du temps pour soi, de cultiver des liens sociaux et de limiter la surcharge cognitive.

  1. Les enfants peuvent-ils souffrir de troubles de la mémoire ?

Oui, et certains signes doivent être pris au sérieux : baisse de concentration ou difficultés scolaires persistantes. Les facteurs aggravants incluent l’excès d’écrans, le multitâche et la surcharge d’informations. Pour les aider, il est recommandé de privilégier les activités en plein air, les jeux et les interactions sociales.

  1. Est-il possible de prévenir ou de ralentir le déclin cognitif ?

Oui. Une activité physique régulière, une alimentation saine, une stimulation intellectuelle et sociale, ainsi que l’arrêt du tabac, constituent des leviers majeurs pour protéger les capacités cognitives.

  1. Les compléments alimentaires sont-ils utiles ?

Ils peuvent avoir un intérêt en cas de carences avérées (vitamines, troubles thyroïdiens), mais ne remplacent en aucun cas une hygiène de vie équilibrée.

  1. Quand consulter un spécialiste ?

Lorsqu’un trouble de la mémoire affecte clairement la vie quotidienne ou suscite l’inquiétude de l’entourage, il est recommandé de consulter. Le médecin pourra alors établir un plan de suivi et une prise en charge personnalisée.

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