Moustiques : les maladies, les symptômes et les bons réflexes

Ils sont petits, bruyants et souvent perçus comme une simple gêne estivale. Pourtant, les moustiques représentent aujourd’hui un véritable risque sanitaire à Maurice. Le Dr Luvesh Mooloo, médecin généraliste, revient sur les maladies transmises par ces insectes et les précautions à adopter.

Selon le Dr Mooloo, la dengue reste la principale menace à Maurice. « Elle est transmise par le moustique Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique tigre. C’est une espèce parfaitement adaptée à notre climat et active surtout durant la journée », explique-t-il. D’ailleurs, l’épidémie de 2023-2024 a marqué les esprits avec plus de 3 000 cas confirmés et plusieurs décès ont été recensés, faisant de cette flambée la plus importante des dernières années.
Le chikungunya et le virus Zika sont également surveillés de près dans la région de l’océan Indien, même si aucun cas local de Zika n’a été détecté. Quant au paludisme, il a été éliminé du territoire depuis 1973, mais reste une menace importée par les voyageurs.
Reconnaître les symptômes et éviter les complications
La dengue se manifeste par une fièvre brutale, des maux de tête intenses, des douleurs musculaires et articulaires et parfois une éruption cutanée. Les signes d’alerte incluant douleurs abdominales, vomissements répétés, fatigue extrême ou saignements nécessitent une consultation urgente.
Le chikungunya, lui, provoque aussi une fièvre élevée, mais les douleurs articulaires sont plus intenses et peuvent persister plusieurs semaines. Le Dr Mooloo insiste toutefois sur le fait qu’il ne faut jamais prendre d’anti-inflammatoires comme l’ibuprofène, car cela augmente le risque de complications. « Le paracétamol reste le seul médicament recommandé pour faire baisser la fièvre », prévient-il.
Pourquoi certains se font-ils plus piquer ?
Tous ne sont pas égaux face aux moustiques. « Ils sont attirés par le dioxyde de carbone que nous expirons, la chaleur corporelle et certaines substances odorantes produites par la peau », souligne le médecin. Les personnes du groupe sanguin O, les femmes enceintes et celles qui transpirent davantage dégagent plus de signaux chimiques attractifs. Les vêtements sombres constituent également un facteur aggravant.
Cependant, la prévention passe par des gestes simples mais souvent oubliés selon lui. La première ligne de défense reste la lutte contre les eaux stagnantes, rappelle le généraliste. « Les moustiques pondent dans quelques millilitres d’eau claire. Il faut donc vérifier chaque semaine les contenants, vider les soucoupes, couvrir les réservoirs et entretenir les gouttières », recommande-t-il.
Et sur le plan individuel, il recommande l’utilisation régulière de répulsifs cutanés adaptés, le port de vêtements clairs et couvrants, et le recours à des moustiquaires, ventilateurs ou climatiseurs. « L’erreur la plus fréquente est de penser que les moustiques piquent uniquement la nuit. Le moustique tigre est diurne : il pique surtout le matin et en fin d’après-midi », insiste-t-il.




