Contraception : jouir d’une vie sexuelle sans stress
Un enfant est un engagement et engendre de nombreuses responsabilités. Certains ne sont pas prêts à concevoir et à s’occuper d’un bébé. Les méthodes contraceptives temporaires les aident à remettre à plus tard leur projet de fonder une famille. Naturelle, mécanique ou hormonale, la contraception empêche une grossesse non-désirée. Certaines contraceptions protègent également contre les maladies sexuellement transmissibles. La Mauritius Family Planning & Welfare Association (MFPWA) propose six méthodes de contraception temporaires. À chacun, sa méthode de contraception. Zoom sur ce sujet dans le cadre de la Journée mondiale de la contraception, observée ce mercredi 26 septembre.
Après 1985, 1991 et 2002, le rapport intitulé Contraceptive Prevalence Survey a été rendu public en 2014. Il a été réalisé par le ministère de la Santé et de la Qualité de la Vie en collaboration avec le United Nations Population Fund et le Mauritius Institute of Health. Ce rapport étudie les services liés à la santé reproductive, en particulier le National Family Planning Programme, à Maurice comme à Rodrigues.
La Contraceptive Prevalence Survey 2014 montre que les Mauriciennes commencent à avoir des rapports sexuels avant le mariage. La moyenne d’âge des premières relations sexuelles est de 19.8 ans. 94% des adolescents (15 à 19 ans), eux, connaissent au moins une méthode contraceptive.
Le retrait
La moyenne d’âge du premier mariage est de 21.4 ans parmi les femmes âgées de 25 à 49 ans. Dans cette même tranche d’âge, 99.6% des femmes mariées connaissent au moins une méthode de contraception. 63.8% d’entre elles en utilisent, incluant les 32% qui ont recours aux méthodes modernes.
La contraception n’est pas uniquement une affaire de femmes.
L’étude a, d’ailleurs, indiqué que le retrait (l’éjaculation à l’extérieur du vagin) est une méthode privilégiée par 28.5% des femmes mariées, toujours dans la tranche de 15 à 49 ans. Le préservatif masculin (10.6%), la pilule (8.9%) et la ligature des trompes (7.3%) sont les autres modes utilisés. Toutefois, le taux de prévalence contraceptive chez les femmes mariées de 15 à 49 ans a diminué : de 75.9% en 2002 à 63.8% en 2014. Si elles étaient 40.7% en 2002 à se servir de méthodes modernes, en 2014 elles étaient à 32%.
La tendance se veut différente à Rodrigues. En 2014, 7.1% des femmes mariées âgées entre 15 et 49 ans ont plébiscité les méthodes traditionnelles contre 3.8% en 2002. Mais, une baisse est notée chez celles utilisant les méthodes modernes : 70.4% en 2002 contre 66.5% en 2014.
En 2002, 74.1% de ces femmes utilisaient une contraception contre 73.6% en 2014. 73.6%, se servent d’une méthode contraceptive, notamment les 7.1% qui ont recours à la méthode traditionnelle. La pilule est la plus utilisée (31.9%). 5.5% préfèrent la méthode naturelle, le calendrier. Les femmes mariées entre 15 et 49 ans se tournent vers les méthodes proposées par le gouvernement (54.8%), le secteur privé (34.7%), l’Action Familiale (6.6%) et la MFPWA (3.8%).
Shirley Philippe, Programme Officer, et Sultana Soogund, infirmière chez MFPWA, expliquent que les méthodes contraceptives temporaires peuvent être utilisées dès 16 ans. La MFPWA propose le préservatif masculin, le préservatif féminin, le stérilet, le collier du cycle, le thermomètre, l’injection Depo Provera et la pilule.
Le préservatif masculin et le préservatif féminin sont les seules méthodes à double protection.
« Ces méthodes ont pour objectif d’éviter les grossesses non désirées. Les nouveaux mariés qui ne souhaitent pas enfanter tôt, les couples qui ont déjà un ou plusieurs enfants et ne veulent pas d’un autre, les personnes qui ont des enfants en bas âge, qui ont connu une grossesse ou un accouchement difficile, ces femmes et hommes qui se concentrent sur leur carrière. Ces personnes peuvent donc jouir d’une vie sexuelle sans stress », expliquent-elles.
Avis médical
Les chiffres indiqués plus haut ont démontré que la contraception n’est plus un sujet tabou à Maurice.
« La contraception n’est pas uniquement une affaire de femmes. Les hommes sont aussi nombreux à se renseigner chez nous. Il est important de privilégier la communication dans le couple quand il s’agit de choisir sa méthode de contraception », dit Shirley Philippe. Elle remarque que les Mauriciens se fient majoritairement sur les informations relayées sur l’internet. « Mais à chaque personne sa contraception. Nous mettons toute la gamme à la disposition des clients. Cependant, un avis médical est d’abord sollicité pour choisir la méthode de contraception appropriée », soutient le Programme Officer.
La MFPWA compte actuellement 2000 clients à Maurice et 600 à Rodrigues. « Souvent, les personnes qui ont un niveau d’éducation élevé n’ont pas recours aux méthodes modernes. Certaines préfèrent le retrait, mais il ne s’agit pas d’un mode efficace. D’autres n’ont pas accès aux méthodes ou ne peuvent pas se les permettre », dit Shirley Philippe.
La méthode qui vous convient
Préservatif masculin
Comme le terme l’indique, cette méthode est destinée aux hommes. Le préservatif convient à toutes les tranches d’âge. « Le préservatif masculin et le préservatif féminin sont les seules méthodes à double protection. Si elles sont utilisées comme recommandé, elles diminuent le risque d’une grossesse non désirée et protègent contre les maladies sexuellement transmissibles. Certains diront qu’ils sont allergiques à ce fourreau en latex. Il faut aussi savoir comment conserver le préservatif afin de ne pas l’abîmer », disent les représentantes de ;a MFPWA. Il se déroule sur le pénis en érection pour empêcher le sperme de se déposer dans le vagin. Le préservatif ne s’utilise qu’une seule fois. Il ne nécessite pas un suivi médical ni de prescription. Il est à Rs 5 l’unité.
Préservatif féminin
Le préservatif féminin n’est peut-être pas aussi populaire que son acolyte, mais elle est tout aussi efficace. Il propose une double protection, comme mentionné plus haut. « Ce préservatif a très rarement des effets secondaires. Il offre toutefois une lubrification vaginale. Il est en forme de capuchon et est fait de polyuréthane (caoutchouc). Il ne nécessite pas un examen médical ni de prescription », font comprendre Shirley Philippe et Sultana Soogund. Il suffit de frotter l’emballage pour répartir le lubrifiant, écarter les jambes, pincer l’anneau intérieur pour obtenir un 8 et insérer dans le vagin aussi loin possible. L’anneau se trouvant à l’autre extrémité reste à l’extérieur. Cela peut prendre quelques secondes d’adaptation. Il est conseillé de le porter 15 à 20 minutes avant les rapports pour que le préservatif prenne sa position. «Contrairement à ce que certains peuvent penser, le préservatif pour femme n’est aucunement un obstacle au plaisir. D’ailleurs, la matière est un excellent conducteur de chaleur et procure plus de sensation. Il contient des spermicides pour tuer les spermatozoïdes », explique-t-on. Attention ! Il faut éviter d’utiliser le préservatif pour homme et pour femme au même moment. Sinon, ils risquent de se perforer pendant le frottement. Il est à Rs 20 l’unité.
Stérilet
Le stérilet est en forme de T chez MFPWA. Il existe d’autres en forme d’anneau, de spirale ou de 7. Le T est en plastique et cuivre. De ce fait, il ne rouille pas à l’intérieur du corps. « Le stérilet est recommandé aux femmes ayant déjà accouché. Ainsi, le col de l’utérus est dilaté et facilite l’insertion du T. Le dispositif empêche l’implantation de l’œuf dans la muqueuse utérine et immobilise les spermatozoïdes dans l’appareil reproductif de la femme. Le stérilet peut rester pendant dix ans dans l’organisme », disent nos interlocutrices. Elles ne cachent pas le fait que le stérilet peut provoquer des infections, d’où l’importance d’un examen gynécologique chaque année. « Pendant les trois premiers mois, la femme peut avoir des règles abondantes. Le stérilet peut causer des douleurs abdominales ou des crampes utérines temporaires. D’ailleurs, le médecin conseille de placer ou d’enlever le stérilet pendant la période menstruelle. Ainsi, il s’assure que la patiente n’est pas enceinte. Le risque que la femme tombe enceinte avec le port du stérilet est quasiment nul », dit Sultana Soogun. L’appareil coûte Rs 400, mais il faut compter Rs 850, incluant les frais de consultation et l’insertion.
Pilule
La pilule est un contraceptif oral. Elle contient des doses de versions synthétiques d’œstrogène et de progestérones, deux hormones féminines naturelles. Elle se présente en plaquette de 21, 22 ou 28 comprimés, dépendant du cycle menstruel de la femme. La pilule combat des douleurs menstruelles, mais peut causer des maux de tête, des nausées, une tension mammaire ou d’autres effets secondaires qui disparaissent généralement dans trois mois. Certaines femmes perdent ou prennent du poids. « C’est pour cela qu’il est très important de consulter un médecin avant de prendre la pilule. Elle n’est pas recommandée aux femmes âgées de plus de 35 ans, obèses, qui souffrent de tension forte, de diabète, de problème cardiaque ou de foie », dit Shirley Philippe. La pilule doit être prise tous les jours à la même heure, sinon l’efficacité diminue et le cycle menstruel est débalancé. La première pilule est prise au 5e jour des règles. « Les pilules d’une couleur marron foncé agissent aussi comme une vitamine », dit-elle. Une plaquette est à Rs 40.
Collier du cycle
Le collier du cycle est une méthode contraceptive naturelle. Le nombre de perles correspond au cycle menstruel. Cette méthode est recommandée aux femmes qui ont des cycles menstruels réguliers de 26 à 32 jours. « Tout repose sur les mathématiques. Le collier du cycle contient des perles de différentes couleurs. La perle rouge représente le premier jour des règles. Une bague est placée dessus et est utilisée comme indication. Le lendemain, la bague doit être déplacée sur la deuxième perle et ainsi de suite. Les perles de couleur marron représentent les jours où il est peu probable que la femme tombe enceinte. Les perles blanches représentent la période fertile – où la femme est plus susceptible de tomber enceinte. Elle peut opter pour l’abstinence ou utiliser une autre méthode de contraception. Le dialogue est alors important dans le couple. D’ailleurs, le conjoint peut lui-même suivre le collier du cycle. La perle de couleur marron foncé indique la venue des prochaines règles », explique Shirley Philippe. Le collier du cycle est à Rs 150.
Injection Depo Provera
L’injection Depo Provera est administrée tous les trois mois. Elle contient des hormones féminines et supprime l’ovulation. C’est une méthode réversible et n’entrave pas la vie sexuelle du couple. Néanmoins, l’injection peut retarder le retour à la fécondité, provoquer une irrégularité ou une hémorragie intermittente et les règles sont presque inexistantes. La femme peut prendre ou perdre du poids. « La piqûre est administrée pendant les règles. Contrairement aux autres méthodes modernes, elle est discrète. Il est important de consulter son médecin avant d’opter pour cette méthode », dit-on. L’injection est à Rs 100, mais peut monter jusqu’à Rs 500, incluant les frais de consultation.
Thermomètre
Il s’agit d’une autre méthode naturelle. La femme prend sa température tous les jours à une heure spécifique. « Elle doit commencer à noter sa température le premier jour des règles. La température du corps augmente peu de temps après l’ovulation, soit de 0.2o C à 0.4o C. Elle demeure élevée jusqu’à la menstruation suivante. Ces températures doivent être suivies pendant trois cycles consécutifs », dit-elle. Le thermomètre est à Rs 40.