Plus d’un adolescent sur sept vit avec un trouble mental, pointe l’Unicef
L’Unicef a publié le 5 octobre un rapport sur l’état de santé mentale des enfants de 0 à 19 ans. Selon les chiffres, 49 000 jeunes se suicident chaque année. C’est l’une des cinq cause principales de décès dans cette tranche d’âge.
“Plus d’un adolescent sur sept âgé de 10 à 19 ans vivrait avec un trouble mental diagnostiqué”, s’alarme l’Unicef lors de la publication du rapport “La situation des enfants dans le monde 2021 : Dans ma tête : Promouvoir, protéger et prendre en charge la santé mentale des enfants”. Le dossier, publié lors de la conférence internationale “Mind Our Rights, Now!” alerte sur la santé mentale des enfants, dégradée notamment par la Covid-19.
“Les conséquences de la pandémie sont considérables, et il ne s’agit pas là que de la partie émergée de l’iceberg”, souligne Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef dans un communiqué. Selon les chiffres cités par l’organisation onusienne, “46 000 adolescents se suicident chaque année ce qui en fait l’une des cinq principales causes de décès pour cette tranche d’âge”.
L’organisation dédiée aux droits de l’enfant regrette que “seuls 2% environ des budgets alloués à la santé sont affectés à la santé mentale dans le monde”. Un investissement “trop faible”, déplore la directrice générale de l’Unicef.
Protéger la santé mentale des enfants
Dans une autre enquête réalisée par Unicef France entre octobre 2020 et mars 2021 chez les 6-18 ans, 76,6% des jeunes confiaient qu’il leur arrive d’être “triste” ou “cafardeux”. Selon les résultats, les 6-18 ans s’ouvrent davantage à un membre de leur famille (60,6%), qu’à un professionnel de santé (35,2%).
Pour accompagner les parents, l’Unicef a mis en ligne un guide intitulé “Qu’est-ce qui te concerne ?”. Classée en quatre catégories d’âge (de 0 à 5 ans jusqu’à 14-18 ans), cette campagne explique les principaux changements vécus lors de chaque période de vie et prodigue des “conseils pour ouvrir le dialogue”.
Les institutions privées et publiques ont un rôle à jouer, estime l’Unicef qui encourage ces organismes à “investir de toute urgence dans la santé mentale des enfants et des adolescents dans tous les secteurs”, notamment en termes de prévention. Il souhaite également garantir un meilleur suivi des troubles de la santé mentale, notamment via l’éducation et de la protection sociale et enfin de “briser le silence qui entoure la maladie mentale”.
“La santé mentale fait partie de la santé physique. Nous ne pouvons pas continuer à considérer autrement”, explique Henrietta Fore. “Nous avons trop longtemps négligé, tant dans les pays riches que dans les pays pauvres, l’importance de comprendre cet enjeu et d’investir suffisamment dans ce domaine, alors même qu’il joue un rôle crucial dans la pleine réalisation du potentiel de chaque enfant. Cela doit changer”, conclut-elle.
*Consultation réalisée auprès de 25 500 enfants et adolescents via un questionnaire en ligne