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[Menstrual Hygiene Day] Ripple Project : lutter contre la précarité menstruelle

Le Menstrual Hygiene Day, étant observé ce 28 mai, l’hygiène menstruelle revient au-devant de l’actualité. C’est donc l’occasion d’engager une réflexion autour de la précarité menstruelle en cette période de pandémie liée au Covid-19. Faisons le point avec Djemillah Mourade-Peerbux, l’initiatrice du Ripple Project.

Première initiative citoyenne à Maurice, le Ripple Project a pour objectif de lutter contre la précarité menstruelle. Démarré par Djemillah Mourade-Peerbux en décembre 2016, ce projet a pour mission de collecter des protections périodiques et des produits d’hygiène corporelle pour les femmes et les filles qui n’ont pas les moyens de s’en acheter tous les mois. Ripple organise aussi diverses campagnes pour briser les tabous autour des règles, dont le Period Ambassador Campaign.

« Nous avions prévu une série d’activités pour marquer cette Journée mondiale, dont l’objectif est de sensibiliser les femmes et les adolescentes sur l’importance d’une bonne hygiène menstruelle. Nous avons lancé la deuxième édition de la campagne Period Ambassador qui a duré tout au long du mois de mai, » soutient Djemillah Mourade-Peerbux. Elle explique que c’est une campagne qui permet d’engager tous les Mauriciens en général afin qu’il soit la voix des femmes dans le besoin, en mettant, par exemple, leur espace Facebook à contribution pour faire passer le message.

« Cette campagne a pour but d’engager au prime abord la conversation autour de la pauvreté menstruelle. Deuxièmement, le but est de permettre aux personnes de se poser des questions et donc de provoquer une réflexion sur le sujet, » renchérit Djemillah Mourade-Peerbux. Cette dernière partage, cependant, son constat de la féminisation actuelle de la pauvreté sur le terrain provoqué par la pandémie du Covid-19 au pays.

« En ce moment, les femmes qui travaillent dans le secteur informel se retrouvent en difficulté financière. Bien que l’État les aide, leur priorité est axée sur la nourriture en cette période de confinement qui va durer jusqu’au 1er juin prochain. Pour bien comprendre, un paquet de huit serviettes hygiéniques coûte en moyenne Rs 30. Une femme a besoin de deux paquets par mois environ. Si on fait le compte, combien de pain ou de nouilles instantanées, peut-elle acheter avec cet argent pour sa famille et elle ? Alors, oui pour certaines femmes, le choix est vite fait. Entre la nourriture et les protections périodiques, elle choisira la nourriture, » soutient Djemillah Mourade. Pourtant, l’hygiène intime d’une femme qui a ses règles est une première nécessité !

« Aux serviettes hygiéniques, il faut rajouter le prix d’un savon, d’un dentifrice, d’une brosse à dents, d’un déodorant et d’un shampooing, entre autres. Cela fait un budget conséquent et se laver les cheveux ou se laver avec du savon n’est pas un luxe, » indique Djemillah Mourade.

Contribuer à ce projet permet à Ripple de composer des “packs” qui sont ensuite distribués aux femmes en situation précaire. « Nous faisons une collecte des serviettes hygiéniques et divers produits d’hygiène. Ces dons permettent aussi à Ripple de continuer son action sur le terrain à travers la sensibilisation dans les quartiers, les centres communautaires et les institutions éducatives, » indique Djemillah Mourade.

Comme celle-ci fait aussi partie du Mandela Washington Fellowship et du Young African Leaders Initiative, Ripple s’est naturellement greffé à un projet déjà existant. Il s’agit du Initiative SAREPTA de LIFEF, qui a été mis sur pied par une membre de YALI et qui permet de fournir des produits alimentaires de base à environ 800 familles qui ne figurent pas sur le Social Register of Mauritius. « J’avais reçu 200 packs de serviettes hygiéniques de Nin’s et nous avons distribué ces pads à SAREPTA, aux ONG Passerelle et à Anou Marye Pike. De plus, nous avons eu quelques cas urgents, dont une maman qui venait d’accoucher, entre autres, » dit-elle.

« Durant la pandémie, avoir ses règles peut être un moment pénible pour les femmes qui n’ont pas les moyens financiers de s’acheter les produits adéquats. Nous essayons aussi de donner aux bénéficiaires des cups et des serviettes en tissus réutilisables. Au cas contraire, certaines femmes sont dans l’obligation d’utiliser des chiffons, des morceaux de tissus et parfois une serviette hygiénique durant une période plus longue, ce qui est très dangereux pour la santé, » conclut Djemillah Mourade-Peerbux.

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