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Obésité : une maladie qui touche de plus en plus les enfants

L’excès de poids peut entraîner de nombreuses complications de santé. C’est pourquoi les professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme. Pour parler du danger de l’obésité, Yovanee Veerapen, diététicienne et le Dr Pravish Rai Sookha, consultant en laparoscopie et chirurgie bariatrique, étaient sur le plateau d’Allô Docteur le mardi 5 juillet sur Radio Plus.

Dr Pravish Rai Sookha, consultant en laparoscopie et chirurgie bariatrique

Environ 25 % de la population mauricienne adulte serait obèse. C’est ce qu’a fait comprendre Dr Pravish Rai Sookha, consultant en laparoscopie et en chirurgie bariatrique. Pour ce dernier, l’obésité devient un problème alarmant au sein de la société et nécessite une prise de conscience rapide de la part des personnes en surpoids. « Mon rôle en tant que chirurgien est de traiter les personnes en situation d’obésité, mais le plus important est surtout de voir comment prévenir le problème », a expliqué le Dr Sookha.

Reconnue comme une maladie, l’obésité n’est pas uniquement liée à une suralimentation, mais elle englobe plusieurs facteurs. Selon les dernières études, 75 % des facteurs de risque sont environnementaux et 30 % sont génétiques. « Le facteur génétique ne peut être changé, mais par contre il est possible de modifier son environnement pour lutter contre l’obésité », a précisé le médecin. Le facteur environnemental concerne tout ce qui nous entoure selon lui, dont notre alimentation qui est modifiée ou encore de la prise de médicament hormonal.

La malbouffe

D’ailleurs, les troubles hormonaux peuvent eux aussi entraîner l’obésité. Parmi ces troubles, on retrouve le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) qui est la maladie hormonale la plus fréquente chez les femmes. Les maladies thyroïdiennes sont tout aussi concernées par l’obésité. « L’hypothyroïdisme en lui-même cause l’obésité. Et pour ces cas, il faut un traitement ciblé pour régler l’obésité », souligne-t-il. C’est là où les endocrinologues jouent un rôle dans la vie d’un patient obèse selon lui. « L’autre aspect est le stress. Notre mode de vie n’est plus le même qu’il y a 100 ans », a-t-il ajouté.

Yovanee Veerapen, diététicienne.

Et avec une obésité extrême, le quotidien de la personne est chamboulé. En effet, le mental est affecté par son apparence physique, mais ses activités de tous les jours sont également bouleversées. Pour la diététicienne Yovanee Veerapen, la prise en charge d’un patient nécessite une certaine approche. « Le patient est conscient que son obésité peut lui causer du tort. Il ne nous faut pas rajouter du stress avec des mots trop durs. Nous devons aussi avoir une approche pluridisciplinaire », a-t-elle fait comprendre.

Si l’alimentation n’est pas l’unique cause d’obésité, la malbouffe contribue grandement à la prise de poids. « Avec le quotidien devenu de plus en plus rempli, nombreux sont les Mauriciens qui se tournent vers les fast-foods qui sont plus pratiques, mais pas nécessairement sains pour la santé », explique la diététicienne. Et chez les enfants, la malbouffe a un impact direct sur leurs poids. « Ils consomment trop de confiseries sucrées et d’aliments ultra-transformés », a-t-elle précisé.

D’ailleurs, les enfants sont nombreux à se retrouver en surpoids et cela mène à l’obésité en grandissant. « Nous n’avons pas de recherches faites sur l’obésité infantile, cependant, certains outils comme l’index de masse corporelle (IMC) peuvent nous donner des pistes », a ajouté la diététicienne. Le tour de taille est également utilisé pour comprendre si l’enfant est en surpoids. « La masse graisseuse chez une personne obèse s’accumule souvent autour de la taille et cela donne des indications aux professionnels de la santé », a expliqué Yovanee Veerapen.

Les régimes alimentaires

Pour perdre du poids, il n’y a pas de recette magique selon la diététicienne. Il faut surtout de la motivation pour un changement de mode de vie. « C’est la base du traitement. On revoit l’alimentation de la personne ainsi que sa routine d’activités physiques », a-t-elle fait comprendre. Toutefois, elle a tenu à alerter sur les régimes qui ne doivent pas être drastiques.

« On veut faire un régime et on commence à se priver. Cela ajoute un stress additionnel sur la personne et le résultat peut ne pas être concluant ou alors ne dure pas longtemps et entraîne l’effet yo-yo avec une reprise du poids. Ce qui est important, c’est d’adopter de bonnes habitudes alimentaires, car manger doit rester un plaisir pour tout le monde », a-t-elle précisé. Pour les personnes qui doivent avoir recours à un régime strict, il est recommandé d’être suivi par un diététicien et son médecin traitant pour un bon encadrement.

Les solutions chirurgicales

La chirurgie est envisageable seulement quand les autres solutions alternatives n’ont pas été possibles. De plus, la chirurgie concerne principalement les patients ayant une obésité morbide. Toutefois, un patient obèse qui se tourne vers un chirurgien doit d’abord passer par une série de tests médicaux pour faire un bilan de santé auprès de l’équipe multidisciplinaire comprenant un chirurgien, un endocrinologue, un médecin en cardiologie, et si nécessaire, d’un psychiatre et un radiologue. Concernant les chirurgies, le Dr Pravish Rai Sookha a expliqué durant l’émission qu’il y a les opérations hormonales, restrictives et celles qui diminuent l’absorption. Après la chirurgie, un mode de vie sain est recommandé pour maintenir le poids idéal.

L’index masse corporelle (IMC)

À ce jour, l’indice de masse corporelle (IMC) est le seul indice validé par l’Organisation mondiale de la Santé pour évaluer la corpulence d’un individu. Son calcul est simple : il correspond au poids divisé par le carré de la taille (IMC = poids en kg / taille² en m). Le chiffre obtenu permet d’estimer la corpulence et éventuellement le surpoids ou l’obésité chez l’adulte, homme ou femme. Pour un IMC normal, le chiffre obtenu de ce calcul doit être inférieur à 25. De 25 à 30, la personne est en surpoids et au-dessus de 30, elle est considérée comme étant obèse. Et l’obésité morbide concerne les patients ayant un IMC plus de 50. Par contre, pour la diététicienne Yovanee Veerapen, l’IMC ne prend pas en considération la masse musculaire ou encore la masse osseuse de la personne et son teneur en eau.

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