Maladies cardiovasculaires : le rôle de l’angiographie

Les maladies cardiovasculaires représentent une grande partie des troubles de santé que souffrent les Mauriciens. L’invité de Jean-Marie St Cyr dans l’émission Allô Docteur était le Dr Oomesh Shamloll, Chef de service du département de cardiologie à l’hôpital Jeetoo. Il est revenu sur les différents traitements qui sont actuellement disponibles pour soigner un patient cardiaque.

Première cause de mortalité dans le monde et également à Maurice, les maladies cardiovasculaires représentent un vrai danger. Et plusieurs signes peuvent alerter une crise cardiaque notamment avec une douleur très forte à la poitrine et la douleur peut remonter jusqu’au cou à la mâchoire et dans le dos ainsi qu’au bras gauche. La personne va aussi transpirer durant une crise cardiaque selon le Dr Oomesh Shamloll, le Chef de service du département de cardiologie à l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis.
« La crise cardiaque s’explique par une artère bouchée par un caillou de sang. Ce caillou empêche le sang de circuler vers le cœur et c’est ce qui va nécessiter une intervention pour déboucher cette artère affectée », a-t-il expliqué. Auparavant, lors d’une crise cardiaque, un médicament est prescrit au patient et cette pilule en question à aider à casser le caillou de sang afin de faciliter la circulation de sang vers le cœur. Mais depuis quelques temps, notamment depuis juin 2021, un projet pilote a démarré permettant d’opérer une salle d’intervention en 24/7.
« Il faut savoir qu’avant ce projet pilote, la salle d’opération était fermée après 16 heures dans la semaine et fermée le weekend et congé public. D’une façon, les patients qui venaient dans ces heures où la salle d’opération était fermée étaient pénalisés. Ils avaient le comprimé pour casser le caillou de sang mais ne pouvaient être opérés », a-t-il fait ressortir alors que désormais, avec la salle d’intervention opérationnelle en permanence, chaque patient qui est admis est pris en charge immédiatement.
Insuffisance cardiaque
« Lors d’une crise cardiaque, chaque minute compte. Et durant la prise en charge, cette minute est cruciale et sera déterminante pour la santé du patient. Une faisons une angiographie avec le patient et de visu, on voit les conditions de son cœur et on peut intervenir en même temps », a-t-il ajouté. C’est à ce moment d’un « stent » est placé si nécessaire. De plus, le Dr Oomesh Shamloll a fait comprendre que le comprimé qui était donné aux patients dans le passé avait un taux d’échec de 30 %. « Ce taux d’échec va ainsi contribuer à ce que le patient développe une insuffisance cardiaque puisqu’une fois l’artère qui est bouchée est abîmée, la situation est irréversible », a-t-il indiqué.
Du coup, avec l’angiographie qui est désormais pratiquée dès l’admission du patient, le temps passé à l’hôpital est également réduit selon le chef de service. En effet, un patient reste en moyenne trois jours à l’hôpital incluant le premier jour d’amission durant laquelle l’angiographie a été faite. Il passe ensuite une deuxième nuit dans la salle d’hôpital pour ensuite sortir le troisième jour. « Avec cette nouvelle pratique, le coût est également diminué », a fait comprendre le Dr Oomesh Shamloll.
Pour ce qui est des causes d’une maladie cardiovasculaire, ce dernier a expliqué qu’il existe plusieurs facteurs de risque et que majoritairement, c’est notre mode de vie qui contribue à les accentuer. D’abord, il y a l’alimentation qui joue un rôle majeur dans la santé du cœur. « En consommant trop salé, sucré et gras, le cœur est fragilisé. Le mauvais gras d’accumule et entraîne la formation de caillou de sang dans les artères », a-il fait ressortir. Ensuite, il y a le diabète qui est une des causes des maladies cardiovasculaires sans oublier la cigarette.
Où se rendre ?
Et une personne qui ressent les signes d’une crise cardiaque doit absolument se rendre à l’hôpital immédiatement selon le Dr Oomesh Shamloll. Ce dernier a aussi fait comprendre qu’il ne faut pas donner de médicament au patient mais l’emmener aussi rapidement que possible dans un hôpital. « Evitez d’aller dans un dispensaire mais directement à l’hôpital où tout est équipé pour la prise en charge d’un patient cardiaque », a précisé le médecin.
Pour ce qui est du profile des patients, le chef de service a tenu à souligner que les personnes les plus concernés sont souvent à partir de 40 ans.