Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : Une femme sur dix touchée par un débalancement hormonal
Causé par un débalancement hormonal, le syndrome des ovaires polykystiques touche 10 % de la population féminine. Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’existe toujours pas de traitement. Pour améliorer la qualité de vie de la femme, cette dernière doit contrôler les symptômes. Pour en parler, la gynécologue obstétricienne, Dr Anuja Purahoo de l’hôpital Victoria, était sur le plateau d’Allo Docteur.
Une femme sur dix est concernée par le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou PCOS en anglais. Chaque année, la Journée mondiale de sensibilisation à ce syndrome est observée le 1er septembre. En général, les campagnes durent un mois pour faire connaître les symptômes. En effet, cette pathologie endocrinienne affecte plusieurs aspects de la vie de la patiente, mais peu de femmes ont un diagnostic précis sur le SOPK.
Les symptômes
L’un des symptômes les plus communs est l’irrégularité des règles menstruelles. « Elles peuvent être absentes pendant plusieurs mois et revenir ensuite abondamment par la suite », a fait comprendre la gynécologue obstétricienne Dr Anuja Purahoo de l’hôpital Victoria. Il y a aussi la pilosité qui peut devenir problématique, surtout au niveau du menton. Selon le médecin, c’est l’excès d’androgènes, notamment l’hormone testostérone qui est la cause de cette hyperpilosité. « Les poils peuvent être plus denses au niveau du visage, mais aussi du torse et du dos », a-t-elle souligné.
Les cheveux sont également affectés par le SOPK. Ils deviennent plus fins et fragiles. D’ailleurs, les femmes touchées par cette pathologie parlent souvent de chute de cheveux conséquente. Parmi les symptômes, on retrouve aussi des troubles de la fertilité. « Vu que la femme n’ovule pas certains mois, elle aura plus de mal à concevoir un enfant », a-t-elle expliqué. Ce syndrome est également lié à l’obésité et selon la gynécologue, environ 50 à 80 % des femmes atteintes sont en surpoids. Cette obésité peut causer d’autres problèmes de santé, dont le diabète, car le SOPK inclut une résistance à l’insuline. La peau de la femme souffrante est également affectée. En effet, elle se retrouve souvent avec une peau grasse qui peut facilement développer de l’acné. Il arrive aussi qu’elle ait des taches brunes au niveau du cou.
Au-delà de ces symptômes, la doctoresse a surtout fait ressortir que le SOPK n’a pas de cause précise, mais que le syndrome est complexe et multifactoriel. « Les causes peuvent être génétiques ou de cause environnementale ou hormonale », a-t-elle indiqué. Cependant, il existe des méthodes pour prévenir les symptômes. Comme dit plus haut, une femme qui souffre de SOPK a des risques de devenir diabétique. Ainsi, la prévention du diabète peut se faire à travers un changement au niveau du mode de vie. En modifiant ce dernier, il est aussi possible de lutter contre l’obésité qui risque d’entraîner d’autres symptômes chez la patiente. « Ce sont surtout les femmes en âge de procréer qui commencent à avoir les symptômes du SOPK. Cela peut donc inclure les jeunes adolescentes qui commencent à avoir leurs règles de manière irrégulière », a indiqué l’invitée de l’émission.
Comment détecter la maladie
Le diagnostic de ce syndrome se fait d’abord à travers une observation des symptômes. Ainsi, quand une patiente vient consulter pour un problème de règles et qu’elle présente certains symptômes, dont l’obésité et l’hyperpilosité, cela va attirer l’attention du médecin. Ce dernier va procéder à une prise de sang pour un test hormonal. « Il y a aussi une échographie vaginale qui peut être faite pour voir la morphologie des ovaires et faire un constat du nombre de follicules », a-t-elle souligné.
Comme il n’existe pas de traitement, la patiente va devoir surveiller l’équilibre de ses hormones constamment afin d’estomper les symptômes. « Le traitement sera donc adapté selon la patiente. Le symptôme le plus nuisible et gênant sera traité d’abord. Par exemple, une jeune femme qui n’a pas l’intention de tomber enceinte se verra prendre en charge pour ses règles irrégulières à travers la prise de pilules contraceptives. Par la suite, au moment de vouloir avoir un enfant, le traitement sera modifié », a-t-elle indiqué. Cependant, avant d’opter pour un traitement médicamenteux, la patiente sera appelée à perdre du poids, ce qui peut positivement aider. « Plusieurs études démontrent que perdre 5 à 10 % de son poids chez les femmes atteintes de SOPK peut avoir des effets positifs », a-t-elle conclu.
Le SOPK v/s l’endométriose
Un problème de menstruation chez la femme alerte sur les pathologies endocriniennes. Cependant, des confusions sont souvent faites entre le SOPK et l’endométriose. « Le SOPK comprend des irrégularités des règles menstruelles, alors que l’endométriose est un problème gynécologique chronique où les règles sont douloureuses », a fait comprendre le Dr Anuja Purahoo, gynécologue.