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Dr Himla Bhoma, gynécologue et obstétricienne : « La grossesse à courte échéance est un risque »

Un accouchement, qu’il soit par voie basse ou par césarienne, comporte des risques. Il est donc impératif d’avoir une bonne préparation anténatale afin de limiter les risques de complications pouvant engendrer des mortalités maternelle et/ou infantile.

Être enceinte dans les deux extrémités d’âge – moins de 18 ans et plus de 40 ans – est une grossesse à risque. Ce sont les propos du Dr (Mme) Himla Bhoma, gynécologue et obstétricienne, à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Elle était l’invitée de Caroline et Jean-Marie lors de l’émission Allô docteur de Radio Plus.

Selon son constat, le nombre de femmes qui tombent enceintes avant 18 ans et après 40 ans a augmenté, représentant un grand challenge pour le personnel médical. « Les jeunes ne sont pas au courant qu’elles souffrent déjà de certaines pathologies ou qu’elles ont des problèmes de santé. Alors que les femmes de plus de 40 ans ont, pour la plupart, des problèmes de santé et sont sur des médicaments. Ainsi, le stress de l’accouchement peut mettre leur vie en danger », soutient-elle.

 

Dr Himla Bhoma - gynécologue
Dr Himla Bhoma – gynécologue

Dr Bhoma a fait ressortir que toutes les patientes sont considérées à risque car un problème inattendu peut survenir au moment de l’accouchement. « Nous privilégions les accouchements par voie basse mais dans de nombreux cas, nous devons opter pour la césarienne qui est souvent montrée du doigt alors qu’il s’agit d’un acte médical qu’on ne peut éviter », fait-elle remarquer.

Facteur de risque

La médecin avance que « Dans 99 % des cas, la patiente est prévenue bien en avance de la possibilité d’avoir recours à une césarienne et nous recommandons toujours la présence d’un proche à l’hôpital au moment de l’accouchement afin d’obtenir tous les consentements nécessaires en cas de besoin. »

Selon la spécialiste, le service de santé public est confronté à de nouvelles situations depuis ces dernières années. Avec les unions avec étrangers en provenance des pays comme le Maroc, Pakistan, et l’Inde, entre autres, la « génétique mauricienne » a évolué. « Nous sommes confrontés à d’autres situations car dans ces pays, il y a certains problèmes de santé particuliers dont la thalassémie, les problèmes cardiaques et pulmonaires », a-t-elle souligné.

Elle a ajouté que le Systemic Lupus Erythematosus (SLE), qui survenait autrefois que trois à quatre fois par an, est plus courant de nos jours. Le SLE est une inflammation du sang qui peut causer divers problèmes de santé comme l’hypertension de grossesse, la crise d’épilepsie ou l’embolie pulmonaire. Davantage de cas de syphilis ont aussi été observés. Même si elle ne cause pas de problème pendant la grossesse, elle peut engendrer des complications par la suite et affecter les principaux vaisseaux si elle n’a pas été traitée convenablement. Tous ces nouveaux problèmes qui surviennent n’ont pas encore été cernés. D’où des complications lors de certains accouchements, a précisé Dr Bhoma.

Elle a ajouté : « Ce mélange de gènes a d’autres conséquences. Si dans certains cas, c’est positif, dans d’autres, des malformations ou handicaps lourds ont été notés. À travers l’échographie, des malformations aiguës peuvent être observées au niveau de l’abdomen, la colonne vertébrale, au niveau des reins et au cerveau. Dans certains cas, c’est tellement lourd qu’il est fort probable que le bébé ne survivra pas. »

 

Accompagnement anténatal : un impératif

L’accompagnement anténatal est important dès les premières semaines de la grossesse, affirme Dr Bhoma. Le service de santé public propose aux femmes enceintes un encadrement bien établi à travers les Areas Health Centres (AHC) et les autres centres de santé. On y fait aussi des échographies vers les 20e-24- semaines et particulièrement pour celles qui ne savent pas la date de leurs dernières règles ou qui ont un cycle menstruel irrégulier pour déterminer la période possible de leur accouchement. Il arrive cependant que certaines patientes ont déjà dépassé cette période. Il y a donc le risque d’avoir une variation de trois à quatre semaines, qui fait qu’elles peuvent accoucher trop tôt ou trop tard.

Une femme enceinte doit se présenter, dès les premières semaines de sa grossesse, au centre de santé pour être accompagnée par une sage-femme pour des examens de vérification et pour évaluer le nombre de semaines de gestation. Cela se fait à travers une palpation. Ensuite, une échographie est programmée pour préciser le nombre de semaines de grossesse.

Pour diverses raisons, certaines patientes ne profitent pas suffisamment des facilités mises à leur disposition à travers le service prénatal. Une patiente qui a fait son suivi anténatal n’est cependant pas exempt de problèmes, a précisé la gynécologue. « Il y a des évènements inattendus qui peuvent survenir. » La plupart des cas de décès maternel ou infantile concerne néanmoins les patientes qui n’ont pas fait leur suivi prénatal adéquatement.

Accouchement prématuré

Être enceinte trop jeune ou à un âge trop avancé comporte des risques. Idem dans le cas d’une grossesse à courte échéance, soit trois à quatre mois après avoir accouché et surtout si le précédent accouchement a été par césarienne.

Quand une personne vient d’accoucher, elle a une perte de sang. Si la maman allaite toujours alors qu’elle est enceinte à nouveau, elle peut avoir des contractions et le risque d’accoucher prématurément est plus élevé. La patiente risque aussi d’être anémiée et d’avoir des complications cardiaques, par exemple.
Une plaie après une césarienne peut prendre deux ans pour se cicatriser à 80 %. S’il y a une nouvelle grossesse à peine quelques mois après, la cicatrisation peut n’être que partielle, soit à 50 % ou moins. Ainsi, il y a le risque que l’utérus se rompe accidentellement, engendrant des saignements et provoquant la perte de la maman ou du bébé.

Diabète

Aujourd’hui, le diabète survient de plus en plus souvent lors de la grossesse. C’est le constat du Dr Himla Bhoma : « Le diabète est omniprésent mais mais bon nombre de futures mamans ne savent pas qu’elles en sont atteintes. Elles ne l’apprennent qu’au moment de la grossesse. Pendant le traitement anténatal, il est possible de faire la distinction entre le diabète d’avant la grossesse et le diabète gestationnel. Quand une femme souffre d’une maladie pendant sa grossesse, il en sera de même quand elle vieillira. »

Thyroïde

L’hyperthyroïdie ou hypothyroïdie peut engendrer des problèmes de santé. L’hyperthyroïdie affecterait particulièrement le bébé qui aura un retard de développement au niveau mental. Dans le cas d’hyperthyroïdie et la plupart du temps, c’est la maman qui est plus à risque. Risque d’hypertension mais aussi celui que le bébé ne grandisse pas assez, qu’il manque de liquide amniotique, subisse des compressions et souffre de problèmes cardiaques. Le bébé peut passer la selle avant et s’étouffer avec le méconium. Lors de l’accouchement, il sera plus difficile de réanimer le bébé.

Relations sexuelles

Avoir des relations sexuelles pendant la grossesse n’est pas proscrit. Toutefois, elles sont interdites dans le cas où le placenta est trop bas. Les rapports sexuels peuvent faciliter le passage du bébé si l’accouchement se fait par voie basse. Selon Dr Bhoma, cela peut donner une certaine souplesse et flexibilité au niveau du bassin et faciliter l’accouchement à partir de 34 se

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