[Allô Docteur] Tout savoir sur le fibrome utérin
Un fibrome utérin est une tumeur bénigne (non cancéreuse), qui se développe à la surface ou à l’intérieur du tissu musculaire de l’utérus. Cette affection est fréquente et favorisée par certains facteurs tels que l’hérédité ou les hormones.
Les symptômes
- Ménorragies : pertes de sang abondantes au moment des règles.
- Des règles se rapprochent progressivement, durent plus longtemps et peuvent s’accompagner de caillots de sang,
- Métrorragies : saignements entre les règles
- Des envies fréquentes d’uriner
- Sentir une masse au bas du ventre, dans le petit bassin avec une sensation plus ou moins douloureuse
- Constipation
- Hémorroïdes
- Rapports sexuels douloureux
Âge
Le fibrome utérin est fréquent chez la femme en âge de procréer et touche plus particulièrement les femmes âgées de 40 à 50 ans. Sa fréquence est estimée à 20 % des femmes de plus de 35 ans et à 40 % des femmes de plus de 50 ans. La plupart des fibromes ne présentent aucun symptôme et sont découverts que lors d’une consultation gynécologique.
La taille
La taille des fibromes varie et peut aller de quelques millimètres à plusieurs dizaines de centimètres. Leur poids peut varier de quelques grammes à plusieurs kilogrammes.
Les types de fibromes
Le fibrome utérin est divisé en trois sortes, selon son emplacement :
- Les fibromes intramuraux, qui sont les plus fréquents (70 % des cas), sont situés dans la couche musculaire et la paroi de l’utérus.
- Les fibromes sous-séreux, qui se situent à l’extérieur de la paroi utérine, sont rattachés par un pédicule, une sorte de « racine ».
- Les fibromes sous-muqueux qui se développent dans la cavité utérine. Ces fibromes sont les plus rares, mais leurs symptômes sont les plus inquiétants.
Quid de l’opération ?
Caroline et Jean-Marie a posé cette question à la Dr Himla Bhoma, obstétricienne et gynécologue à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, qui est intervenue lors de l’émission « Allô docteur » sur Radio Plus.
La Dr Himla Bhoma indique que pour enlever un fibrome, il n’est pas nécessaire de passer sur la table d’opération, car chaque cas a ses propres caractéristiques. « Cela dépend de la position du fibrome, du saignement et de l’infertilité. Le traitement est alors dispensé en accord avec le cas. Ce sera soit un traitement médicamenteux soit une intervention chirurgicale, et cette dernière est variée et dépend de chaque personne. »
Durant l’émission, l’obstétricienne a répondu aux questions des auditeurs.
Les voici :
• Une personne qui a un fibrome de 5 cm doit-elle subir une intervention chirurgicale ?
« Cela dépend d’abord de son âge et du positionnement du fibrome. Est-il à l’intérieur, à l’extérieur ou sur les parois ? Le gynécologue prendra tous ces éléments en considération avant d’opter pour une intervention chirurgicale. S’il s’agit d’une femme en préménopause, le médecin va lui prescrire des médicaments jusqu’à ce qu’elle entre dans la phase de ménopause », a indiqué la Dr Himla Bhoma.
● Quand le sang est de couleur noire, doit-on suivre un traitement ?
« Normalement, lors d’un saignement, le sang est rouge. Par contre, quand il est de couleur noire et que le saignement est accompagné de douleurs, cela s’apparente à l’endométriose », répond l’obstétricienne. L’endométriose survient quand le tissu endométrial qui se développe hors de l’utérus n’est pas détruit et se greffe sur les organes. Il provoque alors des lésions, des adhérences et des kystes ovariens (endométriomes). C’est là que cela devient une « endométriose ». Le médecin va effectuer des tests sur la patiente pour dépister des inflammations au niveau du bassin », a expliqué la doctoresse.
● Est-ce que c’est grave si une femme enceinte a un fibrome de 2 millimètres ?
La Dr Himla Bhoma rassure : « Non, c’est trop petit. En fait, il sera quasiment impossible de le distinguer. Pendant sa grossesse, la femme subit une dégénération au niveau du fibrome, ce qui causera des changements en rapport avec les hormones et débouchera sur des douleurs et une certaine gêne. Cependant, il n’occasionnera pas de pertes ou de douleurs aiguës. La femme qui a un fibrome éprouvera occasionnellement des douleurs durant sa grossesse et ne doit pas se faire du souci pour son bébé. En revanche, si au début de la grossesse, le placenta se positionne au niveau du fibrome, cela pourrait causer une fausse couche ».
• Quels sont les risques d’un fibrome calcifié durant une grossesse ?
« Un fibrome calcifié est un fibrome ancien et ne grossira pas à cause du calcium qui y a été déposé. Il sera tout simplement comme une petite boule et n’apportera aucun changement à l’utérus », explique la gynécologue.
• Une mère a accouché de ses trois enfants par césarienne et le dernier bébé est né il y a dix ans de cela. Elle a un fibrome, mais n’a jamais subi d’opération et au cours de ces dix dernières années, son ventre est demeuré gros. De plus, elle a du mal à contrôler son envie d’uriner et elle ressent aussi une grosse pression au niveau du bas-ventre. Est-ce que tout cela est dû au fibrome ?
« Quand une femme subit une césarienne, il faut pousser la vessie pour avoir accès à l’utérus et extraire le bébé. Dans ce procédé, la vessie perd de son élasticité, c’est-à-dire sa capacité à gonfler quand il y a de l’urine à l’intérieur. C’est pourquoi cette personne rencontre des problèmes pour contrôler sa vessie. Concernant ses douleurs au dos et du ventre qui reste gros, la plupart des femmes qui ont subi une intervention chirurgicale au niveau du bas-ventre, craignent de faire de l’exercice pour remettre le ventre à plat. C’est alors que la graisse s’accumule et cela n’a rien à voir avec le fibrome », explique-t-elle.
• Est-ce que l’ablation chirurgicale d’un fibrome peut-elle avoir des conséquences néfastes sur les relations sexuelles ?
« Un couple peut consulter un professionnel de la santé pour en discuter qui va tout faire pour mettre ses patients à l’aise. Malheureusement, toutes les femmes ne parlent pas de leurs problèmes sexuels. Celles qui ne ressentent pas d’orgasmes à cause des douleurs durant les relations sexuelles font semblant d’en avoir et les conséquences peuvent être néfastes. En effet, à force de simuler, la femme peut faire une dépression », fait ressortir la doctoresse.