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[Allô Docteur] Mortalité infantile : Les causes et les moyens de prévention

Depuis le début de cette année, il y a eu plus de 40 bébés mort-nés enregistrés par les services de santé à Maurice et chaque année, plus de 100 nourrissons meurent à la naissance. Qu’est-ce qui explique cette situation et comment la prévenir ? Le Dr Himla Bhoma, gynécologue et obstétricienne à l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle, était sur le plateau d’Allô Docteur le mardi 17 août pour en parler aux côtés du journaliste santé, Jean-Marie St Cyr.

Le Dr Himla Bhoma, gynécologue et obstétricienne
Le Dr Himla Bhoma, gynécologue et obstétricienne

La naissance d’un bébé mort-né ou « mortinatalité » désigne la mort d’un foetus viable survenue soit pendant la grossesse (mort in utero), soit pendant l’accouchement (mort per partum).  À Maurice,  le taux de mortalité infantile est de 10,7 % pour 1 000 naissances. « Depuis 2018, on dénombre une moyenne de huit à 16 mortalités infantiles. Plus de trois-quarts de ces cas sont des bébés qui n’ont pas survécu dans le ventre de la maman », a indiqué Dr Himla Bhoma.

Les causes

Elle a évoqué les quelques raisons qui expliqueraient ce phénomène. Dans un premier temps, il y a les mères qui n’ont jamais suivi un traitement anténatal durant leur grossesse à l’hôpital. Ensuite, il y a aussi le diabète qui affecte le bébé dans l’utérus. D’ailleurs, cette maladie chronique est l’une des causes principales de la naissance des bébés prématurés à Maurice. « Cela arrive surtout quand le diabète n’a pas été contrôlée durant la grossesse. L’hypertension fait aussi partie des facteurs de risque et qui peut mener à un accouchement prématuré. Cette maladie, tout comme le diabète, nécessite un traitement très rigoureux avec la prise de médicaments plusieurs fois par jour. Mais si la femme enceinte ne suit pas son traitement comme il se doit ou encore abuse de produits salés, cela va impacter considérablement la vie de son bébé », a fait remarquer l’invitée de l’émission. Elle a aussi expliqué que dans de nombreux cas, les futures mères qui souffrent d’obésité ont du mal à déterminer si le bébé bouge ou pas dans leur ventre. Ce n’est que durant le rendez-vous médical que l’on constate que le cœur du bébé ne bat plus.

Ainsi, les risques durant un accouchement sont bel et bien une réalité. Afin que tout se déroule dans les meilleures conditions, tout est mis en place, a ajouté Dr Himla Bhoma. En effet, une assistance médicale est mise en place en cas de complications chez le bébé avec la présence d’un pédiatre. Par exemple, si l’enfant à naître est un grand prématuré, le gynécologue et le pédiatre se concertent  pour décider de la marche à suivre avant l’accouchement. La priorité reste pour eux de sauver la mère et le bébé. Dans ce cas de figure, la présence d’un pédiatre est vitale, car la morphologie d’un nouveau-né diffère de celui d’un adulte. L’obstétricienne a fait ressortir que cela arrive que les décisions du gynécologue et du pédiatre ne soient pas toujours justes, mais il faut savoir qu’ils se basent sur des données disponibles dans un moment précis.

« Quand il est question de bébés prématurés, c’est par rapport à leurs poids. L’OMS estime qu’un bébé qui fait plus de 500 grammes peut être sauvé et à Maurice, nous le faisons déjà. C’est pourquoi tous les bébés qui naissent à partir de 500 grammes et qui présentent des signes de vie sont référés au pédiatre », a ajouté la doctoresse. Selon cette dernière, la situation se complique davantage quand le médecin doit choisir entre la vie de l’enfant ou celle de la maman. La plupart du temps, le choix se porte sur cette dernière en espérant qu’elle pourra avoir d’autres enfants. Dr Himla Bhoma a insisté sur le fait que tous les accouchements ne sont pas pareils et que chaque grossesse est différente. « Tout ne se déroule pas selon les règles et souvent nous devons sortir des sentiers battus. Nous essayons surtout de maintenir une grossesse aussi longtemps que possible.

Naissances prématurées 

Un bébé qui né prématurément, mais dont le battement de cœur est normal, est considéré, comme viable.  Mais tout dépend, de ses chances de survie et surtout de sa capacité à vivre malgré les complications possibles. Il est question ici de complications très sévères. L’enfant peut être aveugle ou souffrir de paralysie, ce qui va affecter sa mobilité. Dans ce cas, il ne pourra pas manger ou encore marcher.

Le traitement prénatal

Le suivi médical durant la grossesse est capital pour assurer la bonne santé de la maman et du bébé. « Aucune raison ne doit priver les femmes enceintes de leurs traitements à l’hôpital. Même si elles changent d’adresse, on recommande aux futures mères d’aller vers un centre de santé de leur localité, car on leur donne un livret détaillé sur le déroulement de leur grossesse, plus une carte blanche qui les initie aux traitements. Les tests de sang y sont mentionnés, tout comme le poids initial de la mère ainsi que les médicaments qui lui sont prescrits. Le ministère est aussi venu avec un projet de pré-conception pour les femmes qui veulent avoir un enfant ».

Allô Docteur sur Radio Plus, chaque mardi à 9h00

C’est le rendez-vous de chaque mardi sur les ondes de Radio Plus. Allô Docteur, émission spéciale dédiée à la santé, fait un focus sur une thématique différente chaque semaine, de 9h00 à 10h00. Les auditeurs peuvent également participer à l’émission en appelant sur le 208 4999 ou le 208 5999. De plus, les internautes ont la possibilité de suivre l’émission en Facebook Live sur la page defimedia.info et défisanté.

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