[Allô Docteur] La neuropathie diabétique peut résulter à une amputation
La neuropathie diabétique est une des complications du diabète. Considérée comme une pathologie insidieuse, elle peut résulter en une amputation et est une des conséquences d’un mauvais contrôle du diabète. C’est ce qu’ont fait ressortir la diabétologue Bhavna Tohooloo-Jhummon et la nutritionniste Nandita Ramawta.
La neuropathie diabétique est une des complications du diabète qui affecte les nerfs sensoriels (qui touche les sensations telles la douleur, les températures chaude ou froide) et autonomique (qui contrôle la tension, le rythme cardiaque, la vessie et la transpiration). Cette pathologie est aussi connue comme la neuropathie périphérique, c’est-à-dire qui concerne les mains et les pieds. La neuropathie diabétique est méconnue, car c’est une maladie insidieuse. « De nombreux patients ont des symptômes sans s’en rendre compte », a expliqué la doctoresse Bhavna Tohooloo-Jhummon, diabétologue à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Elle était au micro de Caroline et Jean-Marie lors de l’émission Allô docteur de Radio Plus.
Maladie silencieuse
La neuropathie diabétique est une des complications d’un diabète mal contrôlé, a souligné la spécialiste. Cela ne se développe pas du jour au lendemain mais résulte d’un mauvais contrôle du taux de sucre au fil du temps. Le taux de sucre élevé va produire des toxines qui vont engendrer la neuropathie diabétique qui vont abîmer les nerfs. 50 % des personnes qui souffrent de cette pathologie ne savent pas qu’elles ont ce problème, ce qui fait qu’elle est considérée comme une maladie silencieuse. « C’est souvent lors d’un examen médical que ces personnes réalisent qu’elles ont perdu certaines sensations », a ajouté la diabétologue. Et une des conséquences de la neuropathie diabétique c’est qu’elle peut résulter en une amputation du fait que la maladie n’a pas été détectée et traitée à temps. Mais le problème avec le diabète c’est que c’est une maladie insidieuse. « Aussi longtemps qu’une personne ne ressent pas les symptômes de la maladie, elle va se croire en bonne santé. Des complications peuvent ainsi se développer sans qu’elle ne le réalise. Le temps que cela arrive il est souvent trop tard », a expliqué le Dr Tohooloo-Jhummon.
Elle a ajouté qu’il y a des paramètres qui indiquent qu’une personne est au stade de prédiabétique et diabétique. Cet état est déterminé par le taux de sucre présent dans le corps. « Une personne qui est au stade de prédiabétique a un plus grand risque de devenir diabétique qu’une personne dite normale. Si elle ne prend pas ses précautions, bien vite elle va devenir diabétique et développer rapidement des complications », a-t-elle dit. Selon elle, le contrôle du diabète ainsi que l’hypertension sont parmi les moyens pour prévenir la neuropathie diabétique. Il faut aussi éviter les facteurs de risque comme la cigarette qui peut aggraver la maladie.
Selon Nandita Ramawta, nutritionniste à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, de nombreuses personnes pensent à tort qu’il suffit de prendre ses médicaments comme il faut pour bien contrôler son diabète. « Cela ne suffit pas. La prise de médicaments doit être accompagnée d’une alimentation saine et équilibrée. Cela va contribuer à avoir un taux de sucre normal, même en étant à jeun », a-t-elle expliqué.
La nutritionniste était également présente durant l’émission Allô docteur. Elle a souligné qu’en contrôlant son alimentation, cela va diminuer le risque d’avoir des complications : comme la neuropathie diabétique, les maladies cardiovasculaires et la néphropathie, par exemple.
Elle a aussi fait ressortir que quand une personne est à un stade de prédiabétique, l’alimentation a un rôle important pour la prévention du diabète. C’est très important pendant la période de grossesse où certaines femmes ont le diabète gestationnel qui n’est pas contrôlé par des médicaments mais par l’alimentation. Il en est de même pour le diabète du type I et du type II. « Il n’y a pas de régime pour les diabétiques car le même principe s’applique pour tout le monde : avoir une alimentation saine et équilibrée à chaque repas», a-t-elle souligné.
Hypoglycémie v/s Hyperglycémie
L’hypoglycémie, c’est quand le taux de sucre est trop bas ce qui provoque des symptômes comme des sensations de faiblesse, la transpiration et des sueurs froides, des palpitations et un trouble de la vision. Quand la personne entre dans un état sévère d’hypoglycémie, elle peut avoir des vomissements, se déshydrater et peut même entrer dans un état comateux. C’est surtout quand une personne ne prend pas ses repas à des heures régulières qu’elle peut se retrouver dans cet état : petit-déjeuner, déjeuner et dîner. L’hypoglycémie est très dangereuse, car la personne peut perdre connaissance et cela peut être fatal si la personne n’a pas de prise en charge médicale appropriée à temps.
L’hyperglycémie c’est quand le taux de sucre est élevé. Dans certains cas, cela peut être asymptomatique mais dans d’autres cas cela peut engendrer une sensation de soif, une envie régulière d’uriner, une sensation de faim et de perte de poids. Trop manger peut engendrer l’hyperglycémie. Il est recommandé de faire un test du diabète régulièrement afin de savoir quand le taux est élevé et à quel moment de la journée il est bas.
Les types de diabète
Le diabète peut être catégorisé en trois types : diabète de type I (le corps ne produit pas de l’insuline), type II (le corps produit de l’insuline mais ce n’est pas suffisant ou le corps n’arrive pas à l’utiliser comme il faut) et le type de diabète gestationnelle (qui arrive pendant la grossesse). Le diabète de type I n’a pas de grande prévention car l’organisme de la personne autodétruit le pancréas qui est une glande qui produit de l’insuline à travers des anticorps. Ce qui fait que la personne n’arrive plus à produire de l’insuline. En ce qu’il s’agit du diabète de type II, il est acquis même s’il y a aussi un facteur génétique, c’est-à-dire qu’une personne est plus à risque d’avoir le diabète s’il y a des antécédents familiaux. Mais le mode de vie de la personne a une grande incidence sur la santé de la personne. La sédentarité et la mauvaise alimentation, par exemple, mettent la personne à risque à développer le diabète de type II.
Précautions à prendre
Tout patient diabétique doit prendre beaucoup de précautions avec les pieds particulièrement en portant des chaussures adaptées. Les pieds doivent être examinés régulièrement pour s’assurer qu’il n’y ait pas de blessures. Les pieds doivent être bien essuyés après le bain, surtout entre les orteils. Une personne diabétique ne doit pas porter des chaussures pointues mais avec une forme arrondie afin d’éviter des difformités. Les talons ne doivent pas dépasser quatre centimètres également. Il est recommandé de porter des chaussettes en coton qui doivent être changées tous les jours. « Les diabétiques ne doivent pas marcher pieds-nus », conseille le Dr Tohooloo-Jhummon. Il est en outre important de s’hydrater les pieds après le bain le soir avec une crème tout en évitant d’en mettre entre les orteils.