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[Allô Docteur] Dr Mahendra Kumar Awotar : « Une personne peut développer jusqu’à 15 à 20 pierres »

Les calculs rénaux aussi appelés lithiases rénales ou encore pierres aux reins provoquent des douleurs atroces. Qu’est-ce qui les provoque ? Que peut-on faire pour les éviter ou du moins les atténuer ? Quels sont les traitements prescrits ? Caroline et Jean-Marie ont posé toutes ces questions au Dr Mahendra Kumar Awotar, urologue à l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle, durant l’émission « Allô docteur ».

Les calculs rénaux sont des cailloux de taille variable qui se forment dans les reins. En général, ils sont éliminés par les urines. Cependant, il arrive qu’ils se logent dans le rein, l’uretère, la vessie ou l’urètre et entraînent des douleurs atroces qu’on appelle « colique néphrétique ». Il est fréquent d’avoir des calculs dans les reins sans jamais s’en rendre compte. Les calculs rénaux sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes, a indiqué le Dr Mahendra Kumar Awotar.

La raison de leur présence est multifactorielle, notamment la composante alimentaire, les produits laitiers, les protéines animales, l’excès de sel, les aliments riches en oxalate, tels que le chocolat, les fruits secs, les épinards, le thé, la charcuterie, les aliments riches en sucre, le manque de fibres alimentaires et la déshydratation.

Types de calculs rénaux

Il y a quatre types de calculs rénaux principaux. Ce sont :

1. Les calculs de calcium (calculs d’oxalate de calcium et de phosphate de calcium), qui sont les plus courants.
2. Les calculs d’acide urique
3. Les calculs de cystine
4. Les calculs de struvite

Les symptômes

Tout d’abord, il faut savoir que les symptômes apparaissent quand le calcul commence à se déplacer du rein vers la vessie. Ensuite, il se peut que certaines personnes souffrent de calculs rénaux sans avoir aucun symptôme, car les petits calculs peuvent traverser l’organisme sans causer aucune douleur.

En revanche, tel n’est pas le cas pour les grosses pierres. Celles-ci peuvent bloquer l’écoulement de l’urine et causer une douleur extrême au bas du dos ou au côté. Les douleurs surviennent aussi quand la personne tente d’uriner, quand elle ressent le besoin urgent d’uriner ou elle urine plus que d’habitude. Il y a également la présence de sang dans l’urine, une urine qui sent mauvais ou de couleur trouble, sans oublier les vomissements, la nausée, les frissons et la fièvre. Dès l’apparition de ces symptômes, le patient doit consulter un médecin.

Le Dr Mahendra Kumar Awotar a fait ressortir que les types de calculs appelés « corail », de par leur forme, ne sont pas douloureux. C’est là que réside le danger, car il se peut qu’un patient vienne consulter un docteur pour un autre problème qui nécessite un X-Ray et là, le docteur découvre que le patient a des calculs rénaux. Les reins de ce dernier sont très abimés. C’est pourquoi, insiste le Dr Mahendra Kumar Awotar, il faut consulter un docteur dès l’apparition des premiers symptômes.

Appendicite et calculs rénaux – comment faire la différence ?

« Le diagnostic est différent pour ces deux maladies. Les douleurs liées à l’appendicite débutent avec une faible intensité au bas du côté droit de l’abdomen ou au bas du nombril, à droite et augmentent progressivement. En revanche, les douleurs dues aux calculs rénaux sont chroniques et ne sont pas constantes », explique le médecin. Il indique que si l’appendicite est diagnostiquée tardivement, le cas peut s’avérer compliqué. En effet, ce que l’on redoute le plus en cas d’appendicite, c’est la rupture ou la perforation de cette poche. On parle alors de péritonite qui peut être mortelle.

Taille des pierres

Les pierres dans les reins sont de tailles différentes. Celles de 3 à 5 centimètres peuvent détruire complètement les reins. « On les traite avec des modalités différentes : médicamenteuses ou chirurgicales, endoscopiques. Un diagnostic exact, précis, se révèle très important », déclare le Dr Awotar.

Alimentation

Les calculs se développent entre 20 et 55 ans en l’absence de précautions alimentaires ou hygiéniques. « Notre façon de nous alimenter représente un risque. Il y a aussi le facteur familial, le facteur génétique et l’infection urinaire qui favorisent la formation de pierres, les anomalies PH. Le PH urinaire se situe normalement entre 5.8 à 6. Tout dépend des facteurs qui incitent à la formation des pierres », explique le Dr Awotar.

Tout cela est déterminé à travers des analyses urinaires, des analyses biochimiques des PH de l’urée, la prise de sang pour détecter des infections, ce qui donnera des indications si les reins fonctionnent correctement. « Une créatine normale ne veut pas dire que tout fonctionne normalement, car une personne a deux reins. Un rein normal est suffisant pour garder une personne en bonne santé, cependant cette dernière doit être examinée tous les trois ou six mois. Si des pierres se forment dans ce seul rein, il y a des risques que ce dernier cesse de fonctionner à jamais si le diagnostic et le traitement ne sont pas effectués à temps », déclare le docteur.

Des maladies chroniques (diarrhée, la goutte, les maladies inflammatoires de l’intestin, des cas de débalancement de PH, ce qui favorise la formation de pierres) peuvent aussi rendre une personne vulnérable. La malformation des reins, en forme de fer à cheval, pose aussi problème. Elle favorise la cristallisation, la formation des pierres, ajoute-t-il.

« Il y a aussi des médicaments qui favorisent la formation des calculs, mais qui sont indispensables. Dans ce cas, il faut faire un suivi plus rapproché », précise le médecin. Selon lui, un patient peut développer de nombreuses pierres, jusqu’à 15 à 20, qui grandissent tranquillement sans provoquer de douleurs.

Que faire quand on détecte les premiers signes symptomatiques ?

Le Dr Awotar déclare qu’il faut consulter rapidement un médecin qui soumettra le patient à un interrogatoire pour avoir toutes les informations voulues. À la suite de quoi, il prescrira les tests adéquats. « Il fera des X-Ray. Si la personne éprouve toujours des douleurs alors que les X-Ray ne montrent rien (c’est le cas quand les pierres sont transparentes), elle subira des investigations plus poussées. En fonction de la taille et de la localisation des pierres, le médecin fera le nécessaire pour résoudre le problème », rassure-t-il.

Une pierre d’une taille de 5 mm pourra être évacuée spontanément. « Les douleurs seront fortes et la personne devra prendre des médicaments pour les atténuer, comme des analogiques, des anti-inflammatoires. Le tout sera drainé avec de l’eau », déclare le médecin.

« Cependant, il ne faut pas commettre l’erreur de boire beaucoup d’eau d’un seul coup. C’est là une erreur que commet un grand nombre de personnes. Les douleurs indiquent que les pierres sont coincées quelque part. Ainsi, boire une grande quantité d’eau d’un seul coup fera gonfler les pierres qui n’arrivent pas à traverser par le passage. En même temps, plus la personne boit d’eau, plus elle aura envie d’uriner, et par conséquent, plus de douleurs », explique-t-il.

Au sujet de la qualité d’eau à boire, le docteur indique que l’eau du robinet convient, tant que la personne peut en boire. Contrairement aux idées reçues, l’eau du robinet est plus ou moins calcaire en comparaison à l’eau minérale.

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