[Allô Docteur] Diabète : une maladie aux multiples conséquences

Touchant un nombre conséquent de Mauriciens, le diabète est une maladie qui continue à faire peur de par ses multiples complications. Elle est surtout liée à d’autres maux, affectant les yeux, les reins et le cœur, entre autres. À l’occasion de la Journée mondiale du diabète observée le 14 novembre prochain, le Dr Dhanesswur Choonee, consultant en endocrinologie, était sur le plateau d’Allô Docteur, sur Radio Plus, le mardi 8 novembre.
Malgré une légère baisse du taux de diabète de type 2 à Maurice, la maladie reste préoccupante pour toutes les conséquences qu’elle entraîne sur la santé d’une personne. Selon les récentes études, la prévalence de diabète est de 19.9 % en 2021 chez les personnes âgées entre 25 à 74 ans, alors que celle de prédiabète est de 15.9 %.
La situation est considérée comme étant « sous contrôle » selon le Dr Dhanesssur Choonee, consultant en endocrinologie à l’hôpital Bruno Cheong, à Flacq. « L’éducation de la maladie se fait. Le ministère de la Santé a mis en place une unité d’endocrinologie avec 12 spécialistes à travers l’île. Nous sommes basés dans les hôpitaux régionaux, mediclinics, Area Health Centre et dans tous les dispensaires », a-t-il souligné.
De plus, le ministère a également des Diabetes Specialized Nurses qui s’occupent particulièrement de la gestion de la maladie auprès des patients qui ont un traitement à faire sur le long terme. « Le patient est alors encadré par ces personnes formées spécialement sur le diabète », a-t-il fait comprendre, d’autant plus qu’il y a aussi des diététiciens qui prennent aussi la relève pour accompagner le patient sur son changement alimentaire. « De ce fait, il y a une approche globale qui prend différents aspects de la maladie en considération », a ajouté le Dr Dhanesswur Choonee.
Les deux types de diabètes
Bien que le diabète de type 2 soit le plus commun chez les Mauriciens, l’endocrinologue met aussi l’emphase sur le diabète de type 1 et parle ainsi de la différence entre les deux. Pour le type 1, le patient ne produit pas d’insuline naturellement, d’où l’apparition de la maladie. « Le taux de glucose dans le sang reste élevé et doit être contrôlé à travers des injections d’insuline. Ce type de diabète est diagnostiqué assez tôt chez les enfants », a expliqué le médecin.
Par contre, le diabète de type 2 se manifeste généralement plus tard chez les patients, soit vers l’âge de 40 ans. « Toutefois, au fil des années, nous notons un rajeunissement de la maladie. Cela est principalement dû à notre mode de vie qui change », a-t-il fait ressortir, tout en indiquant que l’aspect héréditaire est également à prendre en considération chez de nombreuses familles mauriciennes. « Les enfants issus de parents diabétiques ont 60 % de risque de devenir aussi diabétiques à leur tour, mais cela va grandement dépendre de leurs modes de vie également », a-t-il précisé.
Et ceux qui sont les plus à risque de développer le diabète de type 2 sont notamment les gens en surpoids, puisque l’obésité peut entraîner une résistance à l’insuline. Ensuite, il y a les facteurs comme le tabagisme et l’alcoolisme qui contribuent à l’apparition du diabète. « La sédentarité est un autre aspect important, car avec notre mode de vie, on ne bouge pas suffisamment et surtout on ne brûle pas assez les calories qu’on consomme », a souligné le Dr Dhanesswur Choonee.
La prise en charge
Plusieurs symptômes peuvent annoncer la maladie. Dans un premier temps, la personne avec un taux de glucose élevé dans le sang aura tendance à uriner plus souvent, ce qui risque d’affecter son sommeil pendant la nuit. Ensuite, il y a l’amaigrissement de certains patients. Une perte de poids conséquent, sans régime, doit alerter une personne selon l’endocrinologue. Il est aussi possible que la personne ait une vision affectée, se sente fébrile avec des coups de fatigue plus occasionnels.
Le traitement de la maladie passe surtout par une bonne prise en charge. Et cela devient encore plus crucial lorsqu’il s’agit du diabète de type 1 où une surveillance de la glycémie doit se faire presque en permanence. C’est ce qu’à fait comprendre l’infirmier Vinoba Bhikeea de T1 Diams. Actuellement, l’association regroupe 360 bénéficiaires. « Il faut une équipe multidisciplinaire afin de permettre au patient de bien gérer sa maladie au quotidien. Nous apportons notamment un soutien thérapeutique, mais aussi un support moral aux patients », a-t-il conclu.
Les examens de santé
Pour détecter le diabète, un test de glucose à jeun peut fournir une première indication. C’est ce qui va déterminer le taux de glycémie de la personne. Ensuite, il y a un examen de santé, appelé le HbA1C (hémoglobine glyquée), qui donne une moyenne du taux de glycémie dans le sang (sur 90 jours). Il s’agit ainsi d’un index rétrospectif qui se diffère du test glycémique rapide qui, lui, donne une valeur valable uniquement pour le jour du prélèvement. « Il faut savoir que le taux de glycémie n’est pas tous les jours le même. Il varie en fonction de plusieurs facteurs, dont notre alimentation et notre état de bien-être général », a-t-il expliqué.
L’endocrinologie en deux mots
Un endocrinologue soigne toutes les maladies qui ont un lien avec les organes et les hormones. En effet, l’endocrinologie est la spécialité médicale accès sur les hormones et surtout leurs effets sur le fonctionnement du corps, notamment le métabolisme. D’ailleurs, les hormones sont sécrétées par différentes glandes comme l’hypophyse, les thyroïdes et les glandes surrénales. De plus, une longue liste de maladie est associée aux troubles hormonaux soit le diabète (type 1 & 2), les troubles de la croissance, hypothyroïdie et hyperthyroïdie, ainsi que les troubles du poids, entre autres.