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[Allô Docteur] Cholestérol : Déceler les facteurs de risque aide à limiter les complications

Selon l’étude faite sur les maladies non transmissibles en 2015, la prévalence d’un excès de cholestérol était de 41.8 % chez les femmes et de 41.1 % chez les hommes à Maurice. La situation a-t-elle évolué depuis ? La parole au Dr Pouranan Veeraragoo, spécialiste en médecine interne à l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle. Il était sur le plateau d’Allô Docteur, sur Radio Plus, le mardi 24 août.

Dr Pouranan Veeraragoo
Dr Pouranan Veeraragoo

« Comme plusieurs autres maladies, le cholestérol élevé peut s’avérer être un silent killer », a précisé le Dr Pouranan Veeraragoo. La plupart des patients qui ont un cholestérol élevé ne le savent pas, car c’est une maladie totalement asymptomatique. Toutefois, il existe certains signes, dont des éruptions cutanées que les médecins peuvent détecter. Mais, en général, une personne ne va pas avoir des alertes. Les symptômes surviennent surtout quand le mauvais cholestérol commence à affecter les vaisseaux sanguins, plus précisément les vaisseaux coronariens.

En effet, un excès de cholestérol peut mener à de nombreuses complications graves, affectant surtout la santé cardiovasculaire. Il s’agit-là, d’une des complications les plus désastreuses de cette maladie. « Un taux de cholestérol élevé dans le sang mène à des dépôts dans les parois des artères. Au fil du temps, ils peuvent devenir assez grands pour obstruer le flux de sang et ainsi causer ces complications catastrophiques », a souligné le médecin. Cela peut provoquer une angine de la poitrine, une thrombose, un accident vasculaire cérébral ou encore un infarctus du myocarde, dépendant des vaisseaux affectés dans le corps. Le professionnel de santé a précisé que les vaisseaux sanguins jouent un rôle crucial en irriguant les organes du corps, dont le cerveau, le cœur, le foie et les reins, entre autres.

Les facteurs

S’agissant des facteurs, le médecin fait comprendre que dans un premier temps, l’équilibre des hormones joue un rôle clé. Parmi, on retrouve les hormones thyroïdiennes, ainsi qu’une carence qui peut provoquer un taux élevé des lipides dans l’organisme. Ensuite, il y a les facteurs génétiques. En effet, les lipides élevés peuvent donc être un problème de famille de génération en génération. Ce trouble est surtout connu comme l’hypercholestérolémie familiale (HF) qui est une maladie du métabolisme du cholestérol ou des lipides. Elle est d’origine génétique, c’est-à-dire héréditaire et donc transmissible d’une génération à l’autre.

Il s’agit d’un trouble plutôt rare à Maurice selon le médecin. Par contre, une fois détecté, il est important que ces familles puissent faire des détections précoces et se font suivre par un médecin. Ce dernier va prescrire un traitement préventif pour limiter les complications de santé sur le long terme. Le troisième facteur de risque est associé à l’ethnicité. « Nous avons observé que dans chaque pays, les tendances ne sont pas les mêmes », indique le Dr Pouranan Veeraragoo. Aussi, un regroupement de maladies aussi connu comme les comorbidités est souvent un facteur déclencheur d’un cholestérol élevé. Être en surpoids et souffrir de diabète constitue un risque additionnel d’avoir un problème de lipides.

Hygiène de vie

La situation peut être contrôlée selon le médecin, mais cela inclut un mode de vie sain en faisant attention à son régime alimentaire et en adoptant une activité physique régulière tout en limitant le tabagisme. « Il faut savoir que l’alimentation n’est pas la seule coupable. C’est uniquement un tiers du cholestérol dans l’organisme qui proviendrait de l’alimentation. Le reste englobe le style de vie de la personne », estime le médecin.

Autre point abordé par le Dr Pouranan Veeraragoo est que le cholestérol ne concerne pas uniquement les personnes en surpoids. Ce dernier fait ressortir que l’obésité est un facteur aggravant, mais des personnes de taille normale souffrent également de cholestérol élevé. « C’est une fausse conception qui est malheureusement très répandue. Beaucoup de personnes dites minces avec des indices de masse corporelle (BMI) normaux ont un problème de cholestérol », prévient le médecin.

Les lipides 

Tout comme les glucides, les protéines, les vitamines, les oligo-éléments, les minéraux et l’eau, les lipides font partie des sept composants de base de notre alimentation. Elles regroupent toute forme de graisse présente dans l’organisme et comprennent ainsi les cholestérols et les triglycérides.

Le bon versus le mauvais cholestérol

Il existe deux grands types de cholestérol : le bon et le mauvais. Le bon cholestérol est défini comme le HDL (lipoprotéines de haute densité) alors que le mauvais cholestérol est lui reconnut comme le LDL (lipoprotéines de faible densité). Il faut surtout savoir que le cholestérol est un lipide qui est produit naturellement par le corps, mais, leur quantité peut augmenter dépendant du régime alimentaire que suit une personne. Cela peut avoir un impact significatif sur sa vie. Pour maintenir une bonne santé, le taux d’HDL doit être élevé, mais celui du LDL doit être relativement bas.

La rupture de la plaque d’athérome

On reconnaît qu’une artère est normale quand il y a une circulation fluide des globules rouges. Cependant, une sténose peut survenir lors d’une formation de la plaque d’athérome et d’un rétrécissement de l’artère. Cela arrive de façon progressive quand il y a un amas de cellules spumeuses et du cholestérol. La situation peut devenir encore plus grave lorsqu’il y a une lésion de la paroi artérielle et des plaquettes sanguines. On remarque alors une rupture de la plaque d’athérome et de la formation d’un caillot provoquant une thrombose. Et, une thrombose est l’étape compliquée qui peut déclencher une angine de la poitrine ou une crise cardiaque, entre autres.

Allô Docteur sur Radio Plus, chaque mardi à 9h00

C’est le rendez-vous de chaque mardi sur les ondes de Radio Plus. Allô Docteur, émission spéciale dédiée à la santé, fait un focus sur une thématique différente chaque semaine, de 9h00 à 10h00. Les auditeurs peuvent également participer à l’émission en appelant sur le 208 4999 ou le 208 5999. De plus, les internautes ont la possibilité de suivre l’émission en Facebook Live sur la page defimedia.info et défisanté.

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