[Allô Docteur] Cancer : La détection précoce facilite la guérison
« Unis par l’Unique ». Tel est le thème de la Journée mondiale contre le cancer observée le mardi 4 février. Il vise à mettre l’accent sur une approche centrée sur l’humain, où les soins prennent en compte chaque parcours personnel. Pour en parler, Jean-Marie St Cyr a reçu le Dr Khevin Bujhawon dans l’émission « Allô Docteur » sur Radio Plus.
Quels sont les cancers les plus fréquents ? Quelles sont les avancées en matière de dépistage et de traitement ? Comment mieux accompagner les patients et leurs familles ? Autant de questions qui étaient au programme du mardi 4 février avec le Dr Khevin Bujhawon, consultant en oncologie clinique au National Cancer Centre à Solférino.
Le Dr Khevin Bujhawon a expliqué : « Ce thème est choisi pour trois ans, de 2025 à 2027. Le but principal est de mettre le patient au centre de son soin et de son parcours de traitement. On voit l’humain avant sa maladie. Cela implique un soin personnalisé pour chaque patient ». D’ailleurs, a-t-il souligné, l’approche diffère selon l’âge du patient, qu’il ait 75 ans ou 45 ans. « Chaque cas est particulier et unique, ce qui nécessite une attention particulière, avec un soin individualisé pour chacun », a-t-il ajouté.
En attendant les données de 2023, le médecin est revenu sur celles de 2022 du National Cancer Registry où un total de 3 201 nouveaux cas avait été enregistré. Parmi, on retrouve 1 814 cas chez les femmes et 1 387 cas chez les hommes. « Chez la femme, le cancer du sein est le plus fréquent, représentant 35 % des cancers féminins. Cela signifie qu’une femme sur trois atteinte d’un cancer souffre de ce type. Viennent ensuite les cancers de l’utérus, du côlon et des ovaires », a-t-il indiqué.
Dépistages
Au fil des années, les cas ne cessent d’augmenter. Cependant, pour le Dr Khevin Bujhawon, cette hausse s’explique aussi par le fait que de plus en plus les cancers sont détectés tôt. Ainsi, avec un dépistage précoce, le traitement est beaucoup plus efficace, avec de fortes chances de guérison. La sensibilisation doit continuellement se faire selon lui afin d’inviter les groupes vulnérables à ne pas attendre pour consulter.
En effet, il existe des catégories de personnes qui sont les plus à risque et cela concerne avant tout les facteurs de risque non modifiables comme la génétique. « Le cancer peut être une histoire de famille. Avec une personne cancéreuse dans la famille, les risques sont augmentés pour les autres membres. Ces personnes doivent être attentives aux signes et se faire régulièrement dépister », a-t-il indiqué. L’âge est également un autre facteur non modifiable puisque de nombreux cancers sont détectés après la période de ménopause.
Le consultant en oncologie fait ressortir qu’un excès d’œstrogènes (voir Le Dico Médical) dans le corps peut aussi être la cause d’un cancer du sein. « Plusieurs raisons peuvent expliquer un excès de ces hormones féminines. Cela peut être l’absence d’une grossesse chez une femme ou encore le fait d’avoir eu un enfant tardivement et ne pas avoir allaité au sein », a-t-il souligné.
Finalement, il y a les facteurs modifiables qui regroupent plusieurs aspects de l’hygiène de vie. Cela inclut d’abord l’alimentation puisque l’absence de repas équilibrés augmente les risques, tout comme la sédentarité, l’alcoolisme et le tabagisme.