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Accident vasculaire cérébral : Une prise en charge rapide peut sauver une vie

Une prise en charge rapide est importante en cas d’accident vasculaire cérébral (AVC). Ce qui va permettre d’avoir de meilleures chances de rétablissement, de prévenir une lourde paralysie et d’éviter le décès. C’est ce qu’a fait comprendre le Dr Harrish Reesaul, neurologue à l’hôpital Victoria.

« Le traitement à l’issue d’un accident vasculaire cérébral doit se faire dans les trois heures qui suivent afin d’avoir plus de chances de rétablissement. » Propos du Dr Harrish Reesaul, neurologue à l’hôpital Victoria. Il était l’un des invités de l’émission Allô docteur de Radio Plus, animée par Caroline et Jean-Marie. Pour lui, la prise en charge en milieu hospitalier peut non seulement prévenir une paralysie sévère mais aussi le décès du patient. Le physiothérapeute Rizwan Chumroo a abondé dans le même sens. Il a soutenu qu’une fois le traitement médicalement administré et le patient stabilisé, la réhabilitation du patient doit commencer afin de lui donner de meilleures chances de retrouver son autonomie ou le langage, dépendant du type d’AVC qu’il a subi.
3 175 cas d’accidents vasculaires cérébraux ont été recensés dans les hôpitaux du service public en 2017. Mais il y a eu une hausse de 10% depuis, a dit le Dr Reesaul. Cela en raison du fort taux des maladies telles l’hypertension, le diabète et les maladies cardiovasculaires. « De nombreux patients ne contrôlent pas assez leur tension artérielle et leur taux de glycémie et cela peut engendrer des problèmes au niveau des artères », a-t-il expliqué.

De plus, il y a d’autres facteurs de risque, dont la cigarette, la consommation excessive des boissons alcoolisées et la prise de drogue. Une vie sédentaire et une mauvaise alimentation peuvent aussi augmenter le risque de faire un AVC.

Cependant, c’est l’hypertension qui est la cause principale de l’AVC en raison des changements que la maladie engendre au niveau des artères. « Quand la tension artérielle n’est pas contrôlée, l’artère devient plus épaisse et, si le taux de cholestérol est fort, il y aura de la graisse qui va se déposer sur les parois des artères et provoquer une obstruction », a fait ressortir le neurologue. Les problèmes cardiovasculaires, avec le cœur qui ne bat pas comme il faut ou une arythmie cardiaque, risquent aussi de boucher une artère.

 

Le Dr Harrish Reesaul
Le Dr Harrish Reesaul

Selon le Dr Reesaul, les personnes au-dessus de 65 ans sont plus concernées par les AVC. Dans deux tiers des cas, il s’agit de patients âgés de plus de 65 ans. Dans un tiers des cas, les patients ont entre 45 et 65 ans. Il a aussi fait ressortir quand, dans certains cas, l’AVC peut survenir chez les jeunes et même chez les enfants, particulièrement en cas d’anémie, de Down Syndrome ou de trouble de thrombophilie.

Les symptômes d’un AVC dépendent du type : ischémique, hémorragique ou transitoire. Cela varie de l’engourdissement de la main ou du pied du côté opposé où l’artère est bouchée ou cassée. Le patient peut avoir une paralysie faciale, avoir un trouble de langage ou de la vision. Si une artère qui contrôle la marche est bouchée, c’est la marche qui sera affectée, a expliqué le neurologue.

En cas d’AVC, il est important de ne rien donner à boire au patient mais de le conduire rapidement dans un centre de santé pour une prise en charge rapide où le personnel est formé pour faire face à ce genre de situation. Comme c’est le cas à l’hôpital de Victoria, qui dispose depuis peu d’un personnel formé pour la thrombolyse. « Le traitement disponible peut, soit sauver une vie soit aider à sauvegarder un maximum de neurones afin de prévenir une hémiplégie », a affirmé le Dr Reesaul.

Selon le protocole établi, des médicaments sont administrés pour déboucher l’artère mais cela doit se faire dans un délai maximum de quatre heures. Au-delà de cette période-fenêtre, tout traitement peut causer plus de tort au patient.

Les types d’accident vasculaire cérébral

Il y a différents types d’AVC : ischémique, hémorragique et ischémique transitoire. L’AVC ischémique est le plus commun. Il survient dans 80 à 85% des cas. Il s’agit du blocage par un caillot de sang d’une artère qui alimente le cerveau en sang. On parle d’AVC hémorragique (10 à 15% des cas) lors de la rupture d’une artère qui irrigue le cerveau et qui provoque un saignement. Dans les deux cas, quand le cerveau n’est pas suffisamment alimenté en sang, cela provoque la destruction des neurones.

Chaque minute qui passe entraîne la mort de millions de neurones, selon Dr Reesaul, et c’est ce qui fait que le patient va perdre peu à peu le contrôle de son corps. Si rien n’est fait dans les plus brefs délais, le patient peut succomber. Quant à l’AVC ischémique transitoire, c’est la mauvaise irrigation du cerveau par le sang sur une période de 24 heures. Cela en raison des artères sténosées (rétrécies) ou l’envoi de caillots de sang par le cœur de manière transitoire. Ce sont là les signes que le patient peut faire un AVC.

Réhabilitation

 

Le physiothérapeute Rizwan Chumroo.
Le physiothérapeute Rizwan Chumroo.

La réhabilitation d’un patient victime d’un AVC est importante au même titre de la prise en charge médicale, a souligné le physiothérapeute Rizwan Chumroo. Il a ajouté : « Cela doit commencer dès que le médecin traitant a donné son feu-vert à l’issue des traitements médicaux du patient. Le type de réhabilitation dépend du type d’AVC et de la partie du corps qui a été affectée. Dans certains cas, il faut l’intervention d’un physiothérapeute, ergothérapeute ou orthophoniste. Les exercices doivent se faire progressivement mais le patient doit aussi faire ses efforts pour retrouver plus rapidement son autonomie même s’il ne sera pas rétabli à 100%. » Le physiothérapeute a spécifié que les massages doivent être évités et qu’il est mieux de s’adresser à un professionnel de la santé pour les sessions de réhabilitation. « Il ne faut jamais faire des massages sans consulter un professionnel de la santé. » Les proches doivent aussi suivre les consignes de ces professionnels de la santé pour soulever ou déplacer le patient.

Bonne alimentation et activités physiques

Une alimentation saine et équilibrée et la pratique d’une activité physique peuvent contribuer à diminuer le risque d’un AVC. Ils sont tout aussi importants après un AVC afin de ne pas en faire d’autres. Les aliments trop sucrés, trop gras, trop salés doivent donc être évités de même que l’alcool, le tabac et la drogue. Idem pour les aliments lourds – grains secs, viandes riches en protéine… – qui prennent du temps pour être digérés. À la place, il faut privilégier les fruits et légumes en soupe ou en purée. Si on pratique la marche, elle doit être rapide et de 30 minutes par jour. Il est bon aussi d’entretenir le cerveau à travers des jeux de mémoire ou nécessitant une réflexion mentale. La lecture est tout aussi efficace.

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