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Explique-moi un virus: comment informer les enfants sur l’épidémie ?

Le mot “pandémie” ne leur parle pas, la quarantaine reste un concept flou.

Confrontés à un flux d’informations anxiogènes et à un vocabulaire inaccessible, les enfants sont en demande de réponses adaptées à leurs questions et angoisses au sujet de l’épidémie de coronavirus.

A la rédaction du Petit Quotidien, un journal destiné aux écoliers de 6 à 10 ans, l’atelier de journalisme de ce mercredi permet à une classe de CE1 de l’ouest parisien de faire un point sur les connaissances.

“Il est parti (de Chine) en Italie et après ça a fait beaucoup de personnes malades en Italie”, explique Tal, 7 ans. C’est aussi l’occasion de dire tout haut ses angoisses: “Ca fait un peu peur le Coronavirus, t’as pas envie de l’avoir, ça peut faire mourir”, souffle la fillette.

Comme souvent avec les enfants, c’est la question des origines qui la taraude le plus : “d’où il vient et comment il a fait pour arriver sur Terre ?”.

“Épidémie, pandémie, incubation…toutes ces notions là qu’ils entendent à longueur de journée sans pouvoir les comprendre, nécessitent un effort de pédagogie”, rappelle Olivier Gasselin, rédacteur en chef adjoint, qui planche depuis deux mois avec son équipe chaque jour sur des cartes, infographies, BD et mini interview d’experts qui permettent de décortiquer la crise “à hauteur d’enfant”.

– Pas de bisous –

La Une du lendemain : “Contre le virus pas de bisous”, parce que le serrage de main, ça ne les concerne pas trop.

“On essaye toujours de partir des questions que se posent les enfants, qui peuvent être différentes des questions que se posent les adultes et surtout essayer de trouver dans l’actualité en quoi les enfants sont les plus concernés”, explique Olivier Gasselin.

Au Petit Libé, le dossier spécial coronavirus publié en février a servi surtout à “déminer les fantasmes”, explique à l’AFP Elsa Maudet, journaliste et cofondatrice de ce cahier a destination des enfants.

La rédaction a ainsi rappelé qu’il n’y avait pas de risque pour eux à manger chinois ce qui a permis de parler du racisme et de répondre aux questions des enfants “qui se demandaient si leurs petits camarades asiatiques dans la classe étaient dangereux ou pas”.

En revanche, la comparaison avec le taux de mortalité de la grippe saisonnière, très souvent convoquée sur les plateaux de télé ou par les adultes, a été soigneusement évitée “pour ne pas créer plus de confusion” chez les petits lecteurs déjà angoissés.

– Pokemon Coronavirus –

Le faible risque encouru par les enfants en cas de contraction du virus est également mis en valeur par les rédactions de la presse jeunesse.

Sur les près de 250 cas recensés en France, une poignée sont des enfants et leurs conditions n’a soulevé aucune inquiétude jusqu’à présent.

“On le dit beaucoup donc ça aide les lecteurs à prendre de la distance et du recul, ça leur est utile pour relativiser les choses et se sentir un peu préservés”, selon le journaliste Olivier Gasselin.

“Ils savent aussi qu’ils sont moins exposés, mon fils a donc surtout peur pour sa grand-mère de 73 ans qui nous rend visite en ce moment, il lui rappelle tous le matins de ne pas trop sortir”, témoigne Leila, mère du petit Nahel.

Nahel, 7 ans, confirme ne pas se sentir trop concerné et bataille pour assimiler toutes les nouvelles consignes de prévention que lui assène la maitresse et ses parents, notamment éternuer dans son coude, car il n’a pas encore l’habitude.

Dans cette affaire qui ne l’intéresse pas tant que ça il se réjouit surtout d’avoir gagné un nouveau jeu pour s’occuper à la récréation. “On a inventé un Pokemon qui s’appelle Coronavirus, il a la forme du virus et on doit tout faire pour l’éviter et après on court partout”.

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