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Cannelle, girofle et muscade: Pierre Poivre, une vie d’aventures et d’épices

Son nom était Poivre et il chassait les épices dans la mer des Indes. Pour le tricentenaire de sa naissance, le Jardin botanique de Lyon consacre une exposition à cet aventurier lyonnais méconnu, agronome hors pair et défenseur des esclaves.

A partir de samedi et jusqu’au 7 juillet, la vie du premier intendant de l’archipel des Mascareignes, qui regroupait l'”Isle de France” (l’actuelle Maurice) et celle de Bourbon (La Réunion), est retracée dans une bande dessinée géante à l’Orangerie du Parc de la Tête d’Or.

“C’était un grand explorateur plein d’audace qui mit fin au monopole hollandais sur les denrées rares, mais aussi un grand humaniste et un défenseur de l’environnement”, explique Gilles Deparis, directeur du Jardin botanique.

Batailles navales, intrigues commerciales et expériences horticoles jalonnent une histoire racontée en 42 panneaux. Des arômes de girofle et de muscade sont diffusés tout au long d’un parcours jalonné de corbeilles d’épices, de teintures végétales et d’échantillons exotiques.

Pierre Poivre n’a rien à voir avec les graines de piper negrum, introduites en Europe avant sa naissance en 1719 à Lyon. Mais son nom le prédestinait peut-être à l’acclimatation des épices, à laquelle il se consacra avec passion.

Après des études au séminaire de la Société des missions étrangères de Paris, il embarque en 1741 pour la Chine. Où son intérêt pour l’agriculture et le commerce l’emporte vite sur l’évangélisation: on le renvoie au pays.

Le navire qui le ramène est attaqué par la Marine anglaise et un boulet de canon le prive de son bras droit. Débarqué à Batavia, l’actuelle Jakarta qui abrite à l’époque le siège de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, Poivre y découvre clou de girofle et noix de muscade qui se vendent à prix d’or et qu’il introduit sur l'”Isle de France”, des années et moult péripéties plus tard.

Autre succès, il lance des plantations de cannelle aux Seychelles, françaises en cette seconde moitié du XVIIIe siècle. Nommé intendant des Mascareignes à partir de 1767, il y développe l’agriculture tout en limitant la déforestation et la chasse des tortues; son Jardin de Pamplemousse, futur écrin touristique de Maurice, accueille des centaines d’espèces nouvelles ; il se distingue enfin en légiférant contre la maltraitance des esclaves.

“Dès que la terre est remuée par des mains libres et cultivée par des hommes intelligents, elle prodigue ses trésors au-delà de toute espérance”, disait-il.

Revenu en France en 1772, Poivre poursuit ses expériences exotiques en famille dans une propriété de Saint-Romain-au-Mont-d’Or. Il meurt en 1786 à Lyon, où une seule rue porte son nom. Tout comme un atoll des îles Amirante, perdu dans l’océan Indien, où nombre d’autres lieux lui rendent hommage.

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